Publicité

Politique: quand SAJ ouvre la bouche c’est toujours difé dan lanka…

6 octobre 2019, 16:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Politique: quand SAJ ouvre la bouche c’est toujours difé dan lanka…

Avant 1982, personne ne se souvient de quelque parole blessante prononcée par Anerood Jugnauth. Ce n’est qu’après la cassure avec le MMM en 1983, que l’homme s’est révélé être un véritable «créateur» de propos incendiaires. Il est vrai qu’au temps de l’All Mauritius Hindu Congress, Anerood Jugnauth faisait de violentes sorties contre les adversaires de son mouvement.

Quelques rares militants avaient cependant déjà eu un aperçu de son «talent» avant 1982 quand ils sollicitaient son aide pour une assistance légale. Contrairement à l’avocat militant Suresh Moorba qui défendait tout le monde gratuitement, Anerood Jugnauth maintenait son professionnalisme après qu’il soit devenu avocat pratiquant suivant sa démission du Parquet pour se joindre au MMM.

Si l’on en croit la légende, un militant qui avait été arrêté pour sa participation dans un incendie criminel d’un champ de cannes appartenant à une propriété sucrière alla, tout excité, voir l’avocat nouvellement mauve, Anerood Jugnauth donc. Le militant eu droit à un non catégorique suivant sa demande d’assistance légale. «Ki sann-la inn dir ou bril karo kann? Pou mari ou mama sa?» Ce fut un véritable choc pour ce militant qui croyait avoir accompli une mission «révolutionnaire» pour son parti et qui croyait avoir affaire à un avocat camarade non moins révolutionnaire.

Après la création du MSM en 1983, sir Anerood fait l’étalage de ses envolées oratoires. On retiendra la menace d’assommer ses adversaires avec un têtu (NdlR, gros outil en fer qu’on utilise pour fracasser de grosses pierres) ou de leur «couper la main» ou «sot zot ledwa»...

Pour les intellectuels bourgeois, un tel langage dérangeait. C’est alors que l’expression «Jugnauth pé kimé» voit le jour, pour le dénigrer. Mais les partisans du MSM et ses alliés travaillistes adorent ce langage musclé.

Une nouvelle controverse, toujours concernant ses paroles, vient ensuite embarrasser le leader du MSM suivant l’expulsion des diplomates libyens et la fermeture de leur ambassade. Cette décision draconienne avait été prise – officiellement, du moins – car l’ambassade avait publié un communiqué où des remarques problématiques concernant une religion largement pratiquée à Maurice avaient été faites. Sir Anerood Jugnauth (SAJ) avait alors parlé d’«insanités» dans le communiqué. Mais puisque les Libyens étaient guidés par l’Islam, on déforma les propos du leader du MSM pour dire qu’il avait affirmé qu’il y avait des insanités dans le Coran.

Puis vint, vers 1983/84, l’affaire de «moralité pa ranpli vant». Les adversaires de SAJ, sans expliquer dans quel contexte ces propos avaient été tenus, se mirent à dire que le dirigeant du MSM ne se souciait pas des grands principes et tolérait les atteintes à la moralité. Mais à la décharge du grand leader, il voulait tout simplement expliquer que Maurice devait accepter un don de Taïwan et non le refuser car nous ne reconnaissions que la République populaire de Chine et que nous étions en situation de violation de nos engagements diplomatiques.

Une autre fois, sir Anerood, lors d’une conférence de presse, remet en question la subvention universelle du riz ration, destinée aux plus vulnérables de la société. Il explique que le subside, les riches aussi en profitent. Ce n’est pas pour le consommer mais pour donner à manger à leurs chiens. Un brillant stratège du Parti travailliste déforme les propos de sir Anerood pour affirmer que le leader du MSM a déclaré que ceux qui mangent du riz ration sont des chiens. Une insulte impardonnable envers une grosse section de la population…

Sir Anerood fut en outre victime d’un autre accident verbal quand en novembre 1995. Il utilisa le terme «démons» quand il parla de la controverse qui secouait alors le pays et qui concernait les langues orientales et les écoles confessionnelles. Bien vite, la campagne électorale menant à la grande consultation de décembre 1995 s’enflamma et des éléments de l’alliance PTr-MMM alléguèrent qu’Anerood Jugnauth avait décrit les membres d’une composante de la population de «démons». Le MSM fut battu 60-0.

Insanités, démons : la boucle était bouclée pour l’ancien dirigeant du Hindu Congress. Mais il allait récidiver sous son new look de ministre Mentor. C’est ainsi qu’il se proclama l’arroseur de tout un peuple, de loin beaucoup plus productif en écoulement que le petit Manneken Pis du haut de ses 61 cm à Bruxelles.

Mais le mentor n’est pas prêt de prendre sa retraite verbale. Il y a quelques jours, on a entendu l’expression de sa volonté de couper la langue à ses adversaires, ceux qui critiquent la décision de Pravind Jugnauth d’augmenter graduellement la pension de vieillesse à Rs 13 500 d’ici 2024, s’il est réélu. Si cette sanction s’appliquait à Kalyan Tarolah, ce dernier se verrait privé d’au moins de deux organes hautement fonctionnels lors de ses randonnées en Toyota RAV4 dans des champs de canne.

Eoula !