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Découverte: après le train malgache, ils testeront le tram

28 septembre 2019, 19:00

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Découverte: après le train malgache, ils testeront le tram

À Madagascar, il existe un petit train que tous les habitants connaissent bien. Deux fois par semaine, il relie la ville de Fianarantsoa située dans les hautes terres à la ville de Manakara sur la côte est. La route du Fianarantsoa Côte Est (FCE) est longue d’environ 170 kilomètres. Parmi les Malgaches vivant à Maurice, certains ont déjà voyagé par le FCE. Et maintenant, ils ne manqueront pas de prendre place à bord du Metro Express.

Du reste, «on dira plus que c’est un tramway qu’un métro», précise d’emblée Vanessa Li Mui habitante de Pointe-aux-Sables. Celle qui a déjà voyagé sur le train de Madagascar «il y a bien longtemps» pense que le FCE et le métro ne sont pas comparables. «Déjà le métro est un moyen de transport qui va relier quelques villes. Ensuite, ce ne sera pas sur une longue distance et ce sera pour transporter des voyageurs uniquement, pas des marchandises.»

La question des marchandises, voilà bien ce qui différencie le FCE du métro mauricien, estime Rajerison Minah qui vit à Curepipe. «Même si je n’ai jamais voyagé en train chez moi, je sais que le train transporte les voyageurs tout comme les légumes, les fruits, etc.» Mariée et mère d’un enfant, elle insiste : «Le train FCE et le métro ne sont pas comparables. Le métro, c’est comme le tramway, il va rouler très vite, pas comme le FCE.»

Sur ce point, elle est rejointe par Andriambololona Jean Georges Zanany. «Le train et le métro sont deux choses différentes. Le métro n’est pas super solide mais il est rapide», déclare le Quatrebornais, marié et père de trois enfants. Le FCE, c’est pour lui des souvenirs d’enfance. «Quand j’étais petit, j’ai voyagé à bord du FCE quatre fois.»

Quelles sont donc les particularités du FCE ? Il y a d’abord sa durée. Si le train n’est pas affecté par une panne, ce qui est chose courante, le trajet dure environ huit heures et demie. Sinon il est de douze heures ou vingt-quatre heures. Cependant, personne ne semble se plaindre des retards chroniques. Il suffit de savoir que le train circule et arrivera à destination.

Le petit train fait deux allers-retours par semaine. Voyager sur ce train à vibration est une aventure fascinante. La plupart des passagers sont des paysans, des ruraux qui habitent autour de la zone. Il y a aussi quelques fonctionnaires et des employés qui travaillent en ville.

Les passagers qui le souhaitent peuvent descendre pour s’acheter à manger. Le mets le plus populaire est un plat de riz assorti d’un curry à base de viande et de légumes. On peut voir également des vendeurs de différents types de mets, parmi lesquels des crevettes d’eau douce bouillies. Nul besoin de monter ou de descendre des wagons pour s’acheter un plat de crevettes bouillies, par exemple. Le passager n’a qu’à sortir les bras par les ouvertures du wagon pour se servir des plats que les vendeurs lui tendent.

Bien des familles comptent sur ces activités pour se faire un peu d’argent et subvenir à leurs besoins. On peut imaginer leur désarroi si le train ne passe pas pour une raison ou une autre. Ce n’est qu’au prochain passage du train que ces villageois peuvent nourrir l’espoir de se faire un peu d’argent, une nouvelle fois. Entre-temps, les localités dont l’animation dépend essentiellement du passage du petit train sont comme des villages en deuil. C’est comme le moteur d’un véhicule qui s’arrête brusquement. D’ailleurs, le FCE, c’est aussi le seul moyen de ravitaillement pour les produits de première nécessité.

Avec sa vieille locomotive, ce train traverse une région agricole inaccessible par la route. Il est vital pour les cultivateurs, les paysans, les habitants de la forêt. Dans le FCE, il n’y a aucune restriction ni au transport de marchandises, de produits agricoles ni à la circulation des personnes.

Pour ce qui est du tarif, les tickets en papier se vendent uniquement à la gare. Le prix d’un aller simple est 70 000 ariary, c’est-à-dire Rs 1 309. Un aller-retour coûte 140 000 ariary, soit Rs 2 618. Le passage du train apporte de l’argent aux villages. En raison de l’éloignement de la ville de Manakara, les nouvelles de l’extérieur sont rares. C’est ainsi que, tel un journal, le FCE apporte également des nouvelles sur différents aspects de la ville de Fianarantsoa. Ce train, c’est une vie à lui seul.