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Chantiers de construction: dangers à la pelle ?

15 septembre 2019, 20:30

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Chantiers de construction: dangers à la pelle ?

11 heures. Un jour après le drame. It’s business as usual sur le chantier de Côte-d’Or. Personne ne se soucie de nous. Il faut dire qu’ils sont concentrés à bloc… Des ouvriers s’activent à faire avancer leurs tâches respectives avant la pause-déjeuner. Ils sont pour la plupart d’origine chinoise. Quelques Bangladais ici et là. Impossible d’entamer une quelconque conversation. Les seuls bruits sont ceux des camions, bulldozers. On déverse des tonnes de macadam et de terre, un nouveau terrain de football synthétique devra bientôt sortir de terre à cet endroit. Outils et barres de fer jonchent le sol.

Qu’en est-il des dispositifs de sécurité sur place ? Les ouvriers sur place sont tenus de porter des casques de sécurité orange et des gilets assortis. Des bottes aussi. Aucune indication du lieu de l’incident. Pas de ruban jaune de la police pour délimiter les lieux, pas de panneau pour indiquer qu’il y a danger. Rien, rien du tout.

Direction les dortoirs au toit bleu, sis non loin du lieu de travail. Propres, bien rangés. Le calme plat. Quelques-uns des ouvriers prennent leur bain. Ils discutent entre eux. Certains flânent du côté du terrain de basket mis à leur disposition. Nous ne saurons rien de ce qui s’est passé sur place la veille, soit mercredi; encore moins sur les mesures de sécurité qui existent, encore moins sur les failles… Nous avons essayé de contacter les responsables du chantier de Côte-d’Or mais nos démarches n’ont pas abouti.

Pourtant, la loi est claire à ce sujet. Tout entrepreneur qui emploie plus de 50 personnes doit impérativement se conformer aux règlements concernant «the health and safety» des ouvriers. Il doit effectuer un constat quant aux risques auxquels sont exposés ceux qui y travaillent et pour déceler les problèmes qui pourraient éventuellement surgir et qui compromettraient la santé et la sécurité des employés.

Une étude englobant plusieurs aspects doit au préalable être faite avant d’entreprendre la phase de construction. Il faut, entre autres, vérifier les lignes à haute tension, les câbles électriques, l’état du terrain et les autres activités qui sont en cours sur les lieux au même moment. Il faut, dès le début, établir et départager les responsabilités de la sécurité de tous sur un chantier entre client, entrepreneur et sous-traitant. La présence d’un superviseur et d’un officier de «health and safety» est obligatoire.

L’employeur est celui qui a le devoir de fournir les équipements nécessaires niveau sécurité. Que ce soit sur le site ou à proximité, il faut  prévoir un passage piéton et une route pour les véhicules. Il faut que le site soit clôturé afin d’éviter que des personnes non autorisées ne pénètrent pas sur le chantier. Il faut aussi que le site soit éclairé de façon adéquate. Tout doit être bien rangé, les escaliers et les couloirs libres et pas glissants.

Il est aussi primordial que sur chaque site, il y ait un «storage area». Un endroit où l’on conserve des produits inflammables, des substances dangereuses voire nocives. Il ne faut pas que le stockage de ces produits bloque d’une façon ou d’une autre une porte de secours. Il est obligatoire d’avoir des extincteurs à différents endroits et le personnel doit être formé afin qu’il puisse l’utiliser en cas de besoin.

Pour les travaux de fouilles, il faut au préalable vérifier et identifier les endroits où l’eau s’infiltre ou pourrait s’infiltrer avant que les travaux ne démarrent. Au cas où des tuyaux ou des fils électriques sous terrain s’y trouvent. Il faut en outre sécuriser le lieu des fouilles, pour justement éviter tout drame.

Pour ce qui est des travaux en hauteur, il est obligatoire de vérifier que les plateformes utilisées puissent supporter le poids de l’ouvrier et de ses équipements. De plus, celles-ci doivent être stables et posées au même niveau que le sol, à plat. Les barrières de sécurité doivent être assez solides et rigides pour parer aux chutes.

Les échafaudages doivent bien être désignés et stables pour prévenir tout risque d’effondrement. Il doit aussi avoir une échelle de secours. Celle-ci doit être fixée de façon précise, dans le bon angle.

Par ailleurs, tous les travaux entrepris sur les toits doivent être «préparés» à l’avance et supervisés de près. Ils doivent être effectués uniquement par des personnes qui sont physiquement et psychologiquement aptes à le faire. L’expérience est nécessaire de surcroît. Le temps est aussi un facteur à prendre en considération avant de se rendre sur le toit, toujours.

Pour ce qui est des grues, la taille dépend du chantier en question. Le «cranes’ inspection certificate» doit être à jour. Le chauffeur doit être formé et expérimenté. Ce dernier doit aussi avoir une vue d’ensemble claire et nette du chantier, entre autres.

Toute substance chimique doit porter des étiquettes – peinture, colle ou autres. Et des équipements de protection adéquats doivent être portés par ceux qui y sont en contact dans le cadre de leur travail.

Ainsi, tous les travailleurs ont droit à leur personal protective équipement. Comme notamment le casque, des chaussures de protection, des lunettes de protection, des gants. Dépendant des travaux, il faut également inclure des protections auditives en cas d’exposition au bruit, des masques en cas de poussière, des imperméables, des dispositifs réfléchissants pour se faire voir.

Alors que tout employé a droit à une assistance médicale, il est aussi de la responsabilité de l’employeur de lui fournir un mode de transport en cas de maladie ou de blessure sur son lieu de travail. Une personne de la compagnie doit obligatoire accompagner l’ouvrier à l’hôpital en cas de blessure.

 

49 enquêtes en juillet

<p style="text-align: justify;">Selon le rapport mensuel de l&rsquo;<em>Occupational Safety and Health Division</em> du ministère, pour le mois de juillet, 49 enquêtes ont été initiées autour de cas d&rsquo;accidents du travail. De plus, des jugements sur sept cas ont été rendus. Parmi, celui concernant<em> Larsen &amp; Toubro </em>&ndash; responsable du Metro Express &ndash; qui n&rsquo;avait pas renforcé efficacement un échafaudage. La compagnie a dû payer une amende de Rs 5 000. Le<em> Central Electricity Board</em> a lui<em> &laquo;fail to ensure safety and health of employees&raquo;</em> et a écopé d&rsquo;une amande de Rs 10 000, entre autres.</p>