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Subsides: que font les associations religieuses de l’argent de l’État ?

7 juillet 2019, 15:30

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Subsides: que font les associations religieuses de l’argent de l’État ?

Rs 93 millions. C’est le montant alloué aux associations religieuses dans le Budget 2019-20. Une augmentation de 10 % par rapport au Budget 2018- 19. Mais que font les associations religieuses de cet argent ?

L’Église catholique est en pole position pour les subsides de l’État. Elle a perçu un peu moins de Rs 26 millions pour l’année financière écoulée. Dans un communiqué, l’Église explique que conformément à l’exigence du gouvernement, 80 % du montant perçu va dans les salaires des prêtres et 20 % dans la construction et la rénovation d’églises et d’autres dépenses liées à la formation du clergé.+

Une partie des comptes de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation.

Le père de Saint-Pern, qui fait partie du comité des finances de l’Église, explique que tous les comptes sont dûment vérifiés par le bureau de l’Audit. «Le plus gros de l’argent va dans le salaire des prêtres. Nous avons 89 prêtres qui perçoivent chacun Rs 12 270, quel que soit le niveau. De l’évêque au jeune prêtre qui débute, tous touchent la même somme.» Sans compter les diacres et les autres qui sont au service de l’Église. «Ça fait une bonne centaine.» Calcul : 120 personnes qui touchent Rs 12 270 chacun, le montant dédié aux salaires revient à environ Rs 1,5 million.

 La Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation (MSDTF), qui fédère 290 temples, reçoit la deuxième plus grosse part de l’argent dédié aux associations religieuses, soit un peu plus de Rs 19 millions. Le président Rajenrah Ramdhean explique que les pandits ne perçoivent pas de salaire direct, mais chaque temple fédéré reçoit entre Rs 500, le minimum, et Rs 6 000 au maximum, par mois, sur le critère de l’ancienneté. «Si un nouveau temple s’ajoute à notre liste, il va recevoir le montant minimum parce que nous ne pouvons diminuer la somme allouée aux autres temples. Mais lorsque le gouvernement augmente les subsides, là on peut voir comment faire pour balancer.»

La somme de Rs 1 284 790 est dédiée à cet item, soit une moyenne de Rs 4 430 pour chaque temple. «Cela ne couvre bien sûr pas les salaires des pandits. Le salaire minimum même est de Rs 9 000. Mais c’est quand même une reconnaissance de l’État pour le travail effectué par les associations religieuses», indique-t-il.

Les 20 % restants servent à payer les frais administratifs de la MSDTF. Il y a entre autres les salaires du personnel de l’association, le repaiement de l’emprunt pour l’acquisition du Sanatan College Building, à Réduit, ou encore les factures d’électricité, de fourniture d’eau et autre de la MSDTF. Rajenrah Ramdhean soutient que la somme que l’État alloue à la MSDTF ne représente que 15 % du coût total du fonctionnement de l’association. Le reste de l’argent, c’est à travers ses membres ou encore d’occasionnels donateurs que l’association le reçoit.

Le Board of Waqf Commissioners perçoit, lui, un peu moins de Rs 13 millions par an. Le Chief Executive Officer (CEO) du board, Nayaaz Bundhun, indique que le board sert de gestionnaire de fonds pour les 230 mosquées qui sont fédérées. «Chaque mosquée perçoit Rs 3 900 mensuellement pour le paiement d’un imam et la somme annuelle de Rs 6 800 pour le maintien des lieux. Et cela peu importe la taille ou le nombre de personnes qui y travaillent.»

 Ce qui fait un peu moins de Rs 11 millions pour les salaires et Rs 1 564 000 pour la maintenance par an. Ce ne sont toutefois pas tous les mosquées de l’île qui perçoivent cette allocation. Il y a des critères à respecter et le board effectue également régulièrement des vérifications.

 Nayaaz Bundhun explique également qu’il faut compter des frais annuels d’audit à Rs 50 000 afin de pouvoir soumettre un rapport au bâtiment du Trésor ainsi qu’au bureau de l’Audit national, des frais bancaires de Rs 15 000, ainsi que des frais administratifs à Rs 300 000 par an. Le CEO du board précise que le salaire des huit employés du Board of Waqf Commissioners n’est pas prélevé du subside alloué par l’État, mais que c’est aux frais du board.