L’opération «Ras lédan platinn» de la brigade anti-corruption entreprise pour démontrer les différentes façons pour les trafiquants de drogue de blanchir leur argent a abouti à plusieurs interpellations. La descente chez un dealer de Bambous, mercredi dernier, par les enquêteurs de l’Independent Commission against Corruption (ICAC), a révélé ses couronnes dentaires en chrome-nickel et a entraîné la saisie de plusieurs véhicules ainsi que des bijoux en or soupçonnés de provenir de vols à l’arraché. Cette opération fait le buzz dans les médias. C’est le message de l’ICAC qui veut faire réagir le public et le dissuader par rapport à l’enrichissement illicite. Sans oublier les dangers de certaines pratiques.

Nous avons contacté le secrétaire de la Mauritius Dental Association, Kiran Ramdanee. «Nous avons 500 dentistes dans le privé et je doute fort que tous offrent des services de prothèse dentaire juste pour les besoins esthétiques. Nous déconseillons aux gens de se faire poser une prothèse dentaire alors que leur dent est bonne. Un implant (ou une couronne dentaire) est recommandé quand une dent n’est pas traitable et quand il manque plus de 90 % de structure. Un implant est conseillé quand le patient a perdu une dent et veut la remplacer. L’implant est une vis qui fait office de racine et elle est en titane pour être compatible avec l’os dentaire ; elle peut coûter environ Rs 35 000.»

Kiran Ramdanee d’ajouter: «La couronne que je propose est, elle, faite en métal céramique de la même couleur que la dent pour la somme de Rs 10 000. Une couronne est faite pour être fonctionnelle. J’avertis souvent que la couronne nickel-chrome est utilisée pour la partie dentaire qui n’est pas visible car elle est moins chère. Nous déconseillons ceux qui veulent des couronnes dentaires nickel-chrome ou même en alliage avec l’or, vu que c’est pratiqué sans anesthésie, dans un environnement non hygiénique chez un braconnier. Elles peuvent coûter plus cher que d’habitude. Elles ne sont ni esthétiques, ni durables, ni bonnes pour la santé. Depuis une dizaine d’années, les trafiquants s’offrent ce luxe. Je trouve que c’est une bonne initiative de l’ICAC.»

Dans le cas des bijoux, il est difficile pour un bijoutier d’acheter des bijoux volés car tout est réglementé. Le président de l’Association des bijoutiers et de la Mauritius Jewellery Owners’ Association, Deotam Santokhee, explique que si quelqu’un veut vendre des bijoux chez un bijoutier enregistré, il doit se procurer un Owner’s Declaration Form qu’il remplit et laisse au poste de police de sa localité pour obtenir une autorisation de vente. «Une fois ce critère rempli, le bijoutier procède au paiement par chèque. Je vois mal des braconniers dans ce métier. Et s’il en existe, c’est hors de notre contrôle.»

<p style="text-align: justify;">Trois descentes de l&rsquo;ICAC, hier, vendredi 4 juillet, se sont avérées être un succès. Un jeune de 31 ans a été interpellé à La-Tour-Koenig, où plusieurs certificats d&rsquo;enregistrement de véhicules (Horsepower), dix portables et plusieurs laptops ont été saisis. Deux molosses &ndash; un American Staffordshire Terrier et un Rottweiler &ndash; y étaient présents. Le trentenaire devra s&rsquo;expliquer sur la provenance de l&rsquo;argent pour s&rsquo;acheter ces chiens et les enquêteurs de l&rsquo;ICAC le soupçonnent d&rsquo;avoir caché ses voitures. À Riche-Terre, des bijoux et un 4x4 Hilux 2018 ont été saisis chez un ancien dealer et les enquêteurs soupçonnent qu&rsquo;il possède plusieurs voitures sous des prête-noms. Le couple a été interpellé. Par ailleurs, une autre forme de blanchiment fait surface à travers des achats de voitures. Les enquêteurs se sont rendus chez un concessionnaire de voitures de seconde main où une voiture d&rsquo;une valeur de Rs 750 000 a été saisie. Mais cette voiture après avoir subi des modifications, coûterait Rs 1,7 million. La brigade a aussi fait une descente à Pailles et a saisi une voiture de course Honda Evolution chez un businessman qui a un magasin de meubles. Son interpellation ne saurait tarder.</p>