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Rohit Teeluckchand: «Encourageons des bénévoles à encadrer nos jeunes footballeurs»

15 juin 2019, 15:53

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Rohit Teeluckchand: «Encourageons des bénévoles à encadrer nos jeunes footballeurs»

L’ancien goalkeeper du Cadets Club n’a pas raccroché ses crampons. Rohit Teeluckchand, 74 ans, est chaque samedi sur le terrain à Candos, pour encadrer les jeunes portiers de l’École de Foot de Quatre-Bornes.

Le football demeure le sport favori des Mauriciens. Cependant, les amateurs du ballon rond préfèrent les équipes étrangères. Ils veillent au-delà de minuit pour suivre les matches internationaux à la télé. Pendant ce temps, les gradins des stades locaux restent désespérément vides.

En l’absence de public, les jeunes ne sont pas motivés à pratiquer le foot. Mais Rohit Teeluckchand, 74 ans, n’est pas découragé. Il répond présent quand il est sollicité pour accompagner des jeunes.

«J’étais actif au Centre national de formation avant d’arrêter pour des raisons de santé. Par la suite, j’ai repris mes activités pour promouvoir ma passion», déclare l’ancien goalkeeper du Cadets Club. Il est tous les samedis aux côtés des formateurs de l’École de foot au stade Guy Rozemont à Candos.

Rohit Teeluckchand note le manque d’intérêt pour les sports collectifs. Il se montre toutefois indulgent à l’égard des ados. «C’est compliqué pour les jeunes. Il y a la pression pour la réussite scolaire. On doit aussi comprendre que les structures de base, comme les clubs de quartier animés par des bénévoles dévoués, n’existent plus aujourd’hui.»

Le septuagénaire parle en connaissance de cause. Lui, l’enfant de Grand-Baie, n’aurait pas connu la gloire, sans le Model Youth FC, le club porte-étendard de son village dans les années 60. «Comme d’autres footballeurs venant de Grand-Baie, je dois la reconnaissance à Bala Chetty, qui ne s’épargnait aucune peine pour encourager la pratique sportive chez les jeunes», confie l’ex-goalkeeper de la sélection nationale.

Ses premières années chez l’élite

Le vétéran évoque avec un brin d’émotion ses premières années chez l’élite. «Pour me rendre à l’entraînement avec les Cadets à Coromandel, je me rendais jusqu’à Triolet à vélo. De là, je ralliais, par autobus, Port-Louis où les dirigeants me récupéraient.»

C’est en 1962, que Rohit Teeluckchand, 17 ans, intègre l’élite. Deux ans plus tard : première titularisation à l’international. Les Cadets affrontaient la Saint Pierroise, une équipe réunionnaise. Par la suite, il est titulaire jusqu’à 1979. Il fait un retour, à 36 ans, en 1981, pour remplacer Sharma Canhye, son successeur blessé.

Les années 70 sont une période faste pour les Cadets. Ils remportent la Queen Elizabeth Cup en 1975 et sont consacrés champions la même année, puis en 1977, 1979 et 1981. Le gardien des Cadets est un choix automatique pour la sélection nationale. Rohit se souvient des matches joués à l’étranger avec l’équipe de Maurice. Les souvenirs se bousculent : Égypte, Zaïre, Zambie, Tanzanie, Afrique du Sud, Seychelles, Madagascar.

Ces aventures en terres africaines forgent l’amitié entre les joueurs des différentes équipes locales. D’ailleurs, les seniors se retrouvent souvent. Rohit Teeluckchand a une pensée pour son ami David Bathfield, ancien joueur du Dodo Club, blessé dans un accident de la route.

Teeluckchand a côtoyé des joueurs talentueux de différentes générations. Il y a ses amis gardiens de buts : Sauzier, Hossen, Leste et Chevreau, mais aussi les Munso, Imbert, Oodunt, Glover, Espitalier-Noël, de Robillard et les frères Itoolah. La légende des Cadets a un mot spécial pour feu José Desvaux. «C’est le plus talentueux des footballeurs mauriciens. Sa performance est à ce jour inégalée.»

Quel avenir pour le football mauricien ? Notre interlocuteur estime qu’il faudrait recréer le réseau des structures de base pour encourager la pratique du football chez les jeunes. «Trouvons des bénévoles et encourageons-les à encadrer nos jeunes footballeurs.» Il pense que c’est un préalable pour la réussite du futur centre de formation qui sera installé à Côte-d’Or.

Et quid des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) ? L’expérimenté encadreur n’est pas pessimiste. «On a un bon potentiel. Espérons que nos jeunes triomphent aux JIOI