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Trafic de «zamal»: «Maurice a du progrès à faire en termes de coopération»

8 juin 2019, 19:15

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Trafic de «zamal»: «Maurice a du progrès à faire en termes de coopération»

Il n’existe aucun accord de coopération entre Maurice et l’île sœur. L’assistance se situe dans le cadre des services de police uniquement alors que l’entraide judiciaire tombe sous la Mutual Legal Assistance.

La coopération judiciaire entre Maurice et l’île de la Réunion a été mise à mal jeudi. C’était lors de la comparution des suspects, à Saint-Denis, dans l’affaire de la saisie de 142 kg de zamal à Sainte-Rose. Comme l’a rapporté clicanoo.re, la vice-procureure Fanny Gauvin souligne que les commissions rogatoires (procédure qui consiste à examiner les demandes de coopération d’un pays) dans le cadre de l’entraide judiciaire ne fonctionnent pas. Ce qui a mis en lumière les difficultés pour remonter au-delà de l’île sœur.

La vice-procureure a fait ressortir que le dossier est parfaitement jugeable en l’état. Par contre, alors que la défense réclamait des investigations pour déterminer le rôle de chaque protagoniste, le président du tribunal Bernard Mollie a fait état d’un cas précédent. Dans celui-ci, même si une commission rogatoire avait été délivrée et que toutes les démarches avaient été effectuées, le dossier est resté en suspens.

Le président du tribunal a ensuite ajouté : «En matière de coopération, il y a encore des progrès à effectuer.» Le tribunal a alors décidé de statuer sur le maintien en détention, jusqu’au 26 juin, des six prévenus arrêtés pour le trafic des 142 kg de gandia. 

Il n’existe en effet aucun accord de coopération encore moins d’extradition entre Maurice et l’île de la Réunion, qui est un département outre-mer de la France. L’assistance se situe dans le cadre des services de police uniquement alors que l’entraide judiciaire tombe sous la Mutual Legal Assistance. 

Contacté par l’express sur ces critiques de l’instance judiciaire réunionnaise, le chef juge, Eddy Balancy, déclare : «J’ai eu l’occasion d’expliquer dans la presse que la police, ce n’est pas le judiciaire. Je compte sur la presse mauricienne pour avertir les profanes de ce mauvais usage du mot ‘judiciaire’.» Ce qui renvoie la balle au bureau de l’Attorney General. L’express a sollicité Maneesh Gobin pour un commentaire, mais il est resté injoignable.

Maurice et la France ont tenu des réunions d’experts sur un traité de coopération et d’extradition entre les deux pays. Jusqu’ici, il y a eu des commissions rogatoires pour réclamer l’aide judiciaire sur des dossiers, où des Réunionnais sont arrêtés ou impliqués ou vice-versa.