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Patrimoine: les mystères de La Tour Koenig

18 mai 2019, 21:22

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Patrimoine: les mystères de La Tour Koenig

Croyez-le ou pas. Tout ne se sait pas encore sur la tour Koenig. Le National Heritage Fund a récemment lancé l’appel d’offres pour la première phase des travaux de rénovation et de conservation de cette tour, qui relève du centre Nelson Mandela pour la culture africaine. Une fois le contrat alloué, les travaux devraient durer six mois.

Selon Stephan Karghoo, Acting Director du centre, en sus des travaux à venir, des recherches documentaires sont en cours pour mieux connaître ce patrimoine national. Dans la documentation existante, figure un texte signé de France Staub, daté du 28 juin 1969. Un autre texte, en date du 7 mai 1987, est de Marc Philippe Koenig.

Si la tour est depuis longtemps inoccupée – une salle sert de store au centre Nelson Mandela – elle est associée à l’histoire d’au moins trois familles, indique Marc Philippe Koenig. Les «Koenig, Geoffroy et Mallac», qui y ont vécu.

Quelle est la date de construction de cette tour de 17 m 50 de haut ? Pour France Staub, c’est «après 1831». «Léon de Froberville cite 1850 comme la date approximative des débuts de la construction.» Marc Philippe Koenig qui écrit lui aussi que la date n’est pas connue avec exactitude, la situe «entre 1829 et 1835». «Ce que l’on sait d’une façon certaine, c’est qu’en 1842, la tour était déjà habitée.» Elle avait un grenier, des varangues «superposées au rez-de-chaussée et à l’étage, qui faisaient le tour de la maison».

Reproduction d’un château allemand

La famille Koenig est originaire de Bavière en Allemagne. La tour serait une reproduction en plus petit de l’un de leurs châteaux, situé sur le Rhin. Ce serait «l’expression d’un sentiment filial», écrit France Staub. Marc Philippe Koenig précise : le concepteur de la tour, Henry Koenig, se serait «laissé guider par les dires et les désirs de son père, avant de se lancer dans la folle entreprise de construire une tour semblable à celles que ce père avait contemplées en Allemagne».

La construction est restée inachevée. Pourquoi ? Marc Philippe Koenig écrit : «Un des hommes (…) tomba du haut de l’édifice et mourut de sa chute. Le constructeur s’arrêta net (…) mais l’intérieur de la tour fut aménagé et habité.» Version qui corrobore avec celle de France Staub.

Par contre, selon Stephan Karghoo, on ne sait pas encore pourquoi de la brique rouge apparaît de manière irrégulière sur cette épaisse façade. Il y a eu un plancher au premier niveau, mais il n’existe plus. La tour, selon Marc Philippe Koenig, «devait être terminée par une corniche surmontée d’un dôme abritant une horloge».

Historique: La marque d’Henry Koenig

La tour est l’œuvre d’Alexis Henry Koenig, né à l’île de France le 24 mars 1799. Son père, Jean Antoine Koenig, vient de Bavière, en Allemagne. Il est un ancien chirurgien d’infanterie de l’armée du conte de Lamark. Il s’est établi à Maurice en 1792. Henry est l’aîné de ses trois fils. Il est enterré au cimetière de l’Ouest. Il est un élève brillant du lycée Colonial. À 21 ans, Henry Koenig devient avoué plaidant. Il a été membre du Conseil législatif de 1837 jusqu’à sa mort. Après son mariage, il s’installe à Port-Louis dans la maison qui est devenue le bureau de maître André Robert. «Mais ce n’était pas le bonheur (…) le climat était si accablant.» Vers 1826, Henry Koenig achète la maison sur le bord de Grande-Rivière-Nord-Ouest, «avec 33 arpents de terre aux alentours (…) Par quatre autres acquisitions successives, sa terre peu à peu fut agrandie. En 1838, le tout mesurait environ 350 arpents et le domaine s’étendait jusqu’à la mer».