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Sinistrés: «De faux cas grossissent la foule», soutient Etienne Sinatambou

26 avril 2019, 21:10

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Sinistrés: «De faux cas grossissent la foule», soutient Etienne Sinatambou

À ce jour, l’État a déboursé combien pour les sinistrés ?
Nous avons déboursé plus de Rs 35 millions. Toutefois, j’insiste que les procédures doivent être respectées et les demandeurs doivent être éligibles. Mais certains ne le sont pas. Malgré toute notre sympathie face à leur détresse, nous ne pouvons pas dépenser l’argent des contribuables pour des cas non-valides.

Quelles sont ces procédures ?
Il y a tout d’abord la flood allowance. On parle là des maisons inondées et des personnes qui ont perdu leurs provisions. L’allocation est de Rs 182 par jour, sur un maximum de trois jours. La personne se rend à la police, les autorités effectuent ensuite une visite des lieux et après leur constat, elles émettent un mémo que le demandeur doit présenter au bureau de la Sécurité sociale pour avoir son dédommagement. Il y a ensuite le Prime Minister’s Relief Fund, pour des cas où le demandeur subit des dégâts matériels conséquents et des dégâts structurels de la maison. L’allocation est de Rs 6 000 par adulte et de Rs 3 000 par enfant. Toutefois, certains ne respectent pas les critères et quand ils entendent Rs 6 000 par adulte, ils essaient de contourner le système. Nous avons déjà payé plus de 1 200 familles.

Certains disent que les procédures prennent trop de temps. Que répondez-vous ?
Les fonctionnaires sont sous pression. Nous en avions assigné 35 et à mercredi matin ils sont passés à 50 et à aujourd’hui (NdlR, hier) 100. Certains sont survoltés, des milliers de personnes devant l’Astor Court et des centaines à la NPF. Les règles doivent être suivies, certains sont là à crier «donn nou lamoné dilo», il y a quelque chose qui ne va pas.

Si à la prochaine pluie diluvienne, les mêmes sont affectés, ils peuvent obtenir une nouvelle compensation ?
Si vous avez été dédommagés une fois, vous ne pouvez pas revenir pour les mêmes dégâts, non.

Plusieurs sinistrés disent que la police ne leur a pas donné le formulaire à remplir...
Chaque policier porte une identification sur sa chemise, ceux qui se disent lésés doivent rapporter l’affaire ou même appeler la presse qui se rend sur place, dire que la police ne vient pas visiter ma maison ou autre pour assurer que le travail soit fait. Il y a des possibilités. Est-ce que ceux qui disent cela ne seraient pas parmi ceux qui ne sont pas éligibles ? La question mérite d’être posée.

Quid de l’hostilité des demandeurs de compensations ?
Il faut dire qu’il y a un problème de sécurité. Les fonctionnaires se font verbalement agresser sur leurs lieux de travail. Dans ces conditions, seront-ils enthousiastes à aller faire des visites des maisons inondées ? Cette hostilité affecte la bonne volonté des fonctionnaires.

Vous êtes allé sur le terrain, il y a quand même des «genuine cases».
J’ai été à Cottage et c’était choquant ; une rivière boueuse qui traverse les maisons, une voiture a même été déplacée d’un garage à la cour du voisin par la force du torrent d’eau. Il y a des gens qui ont perdu jusqu’à Rs 500 000 de leurs effets personnels. À Bambous aussi. Il y a beaucoup de cas légitimes mais aussi d’autres qui sont faux et qui grossissent la foule.