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Endettement: ces prêts qui plombent les finances de l’État, selon le rapport de l'Audit

27 mars 2019, 14:02

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Endettement: ces prêts qui plombent les finances de l’État, selon le rapport de l'Audit

D’une année à l’autre, c’est la même colère populaire au moment de rendre public le rapport de l’Audit. C’est l’ampleur de la dette du secteur public couplée aux gaspillages des corps parapublics qui choquent la population.

En cinq ans, sous l’actuel gouvernement, la dette publique a augmenté de Rs 62,5 milliards. Soit du 31 décembre 2014 au 30 juin 2014. Une augmentation moyenne de Rs 12 milliards par an. Ce rapport de l’Audit rendu public hier vient ainsi mettre en exergue les gaspillages des corps parapublics.

Le rapport souligne que de Rs 237,7 milliards au 31 décembre 2015, la dette publique est passée à Rs 300,1 milliards au 30 juin 2018. Elle s’élevait à Rs 251,7 milliards en 2016 ; Rs 274,3 milliards en 2016 ; et Rs 290,1 milliards en 2017.

Cependant, ce qui saute aux yeux est l’étendue des prêts contractés par les corps parapublics auprès du gouvernement. Au 30 juin 2018, deux sociétés parapubliques avaient emprunté plus de Rs 10 milliards. Il s’agit de la Central Water Authority, qui a négocié un prêt de Rs 5,96 milliards auprès du gouvernement et dont seulement Rs 2,9 milliards ont été remboursés, laissant un montant non payé de presque de Rs 3 milliards.

Idem pour la Waste Management Authority, qui a obtenu un prêt de Rs 4,58 milliards du gouvernement. Toutefois, seulement Rs 1,5 milliard ont pu être remboursées par ce corps parapublic.

Sur la même liste, on relève également un prêt de Rs 336 millions du Central Electricity Board. Ce corps parapublic reste cependant un bon élève du gouvernement car au 30 juin 2018, il avait tout remboursé.

Quant aux entités d’État opérant comme des sociétés privées, la National Housing Development Co Ltd a mobilisé Rs 776,2 millions pour financer ses différents projets. Le rapport de l’Audit fait état d’une somme de Rs 522,4 millions qui n’est pas retournée dans la caisse gouvernementale, soit près de 67 % de la somme empruntée.

Les autres débiteurs de l’État sont Airports of Mauritius Ltd qui dispose d’un prêt non payé de Rs 340 millions ; la Cargo Handling Corporation avec presque la totalité du montant (Rs 505 millions) qui n’a pas encore été réglé ; et Polytechnics Mauritius (Rs 626,1 millions) ; ou encore Airport Terminal Operations Ltd (ATOL), avec Rs 511,3 millions.

Comme on peut s’y attendre, l’ampleur de l’endettement ne peut qu’impacter négativement la dette publique qui, au 30 juin 2018, tournait autour de Rs 63,7 % du Produit intérieur brut (PIB). De décembre 2014 à 2018, la dette publique par rapport au PIB a enregistré une tendance haussière, passant de 60,7 % du PIB en décembre 2014 à 62,9 % en 2015 et à 65 % du PIB en 2016 et 2017.

Selon l’économiste Éric Ng, la dette du secteur public continuera à s’accroître, ayant atteint 64,5 % du PIB en décembre 2018. «L’objectif de la ramener à 63,1 % en juin 2019 paraît difficilement réalisable», souligne-t-il dans le dossier dans le supplément économie de cette édition.


Service de la dette : record en 2017

<p style="text-align: justify;">Il s&rsquo;agit du montant que le gouvernement doit rembourser chaque année pour honorer ses engagements. Le montant de cette obligation est passé de Rs 73,4 milliards au 31 décembre 2014 à Rs 38,3 milliards au 30 juin 2015. Un an après, il est passé à Rs 83 milliards pour atteindre le chiffre record de Rs 107,8 milliards l&rsquo;année suivante. Au 30 juin dernier, le montant du service de la dette s&rsquo;est élevé à Rs 90,1 milliards. Le service de la dette représente une importante proportion des dépenses de l&rsquo;État. Il était de 46,7 % et 46,6 % en 2014 et 2015 respectivement. Pour les exercices 2016, 2017 et 2018, le service de la dette représentait respectivement 46,1 %, 51,3 % et 44,1 % des dépenses de l&rsquo;État.</p>


Les mauvais élèves

<p style="text-align: justify;">Ces sociétés et corps parapublics sont prompts à rechercher des prêts de la part de l&rsquo;État mais ont la main lourde lorsqu&rsquo;il faut le rembourser. Huit entités sont sur la liste des mauvais payeurs. Le montant des arriérés réclamés à la <em>Central Water Authority </em>au 30 juin 2018 s&rsquo;élève à Rs 927 millions, soit 32 % du montant total des arriérés de Rs 2,9 milliards. Pas un sou versé durant l&rsquo;exercice 2017-2018. Cette liste comprend, entre autres, l&rsquo;Irrigation Authority (arriérés de Rs 489 millions), la <em>National Transport Corporation</em> (arriérés de Rs 460 millions), <em>Rose-Belle Sugar Estate </em>(arriérés de Rs 198 millions) ou encore la Rodrigues Regional Assembly qui cumule des arriérés de Rs 15 millions.</p>