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Joaninha: le cyclone s’éloigne, l’alerte 4 maintenue

26 mars 2019, 14:14

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Joaninha: le cyclone s’éloigne, l’alerte 4 maintenue

L’alerte de classe 4 a été maintenue ce mardi 26 mars dans le dix-neuvième bulletin de la météo émis à 13h10. A 13 heures, le cyclone était à 100km des côtes de Rodrigues. Joaninha est déjà passé à son point le plus rapproché de l’île, mais des rafales de l’ordre de 140km/h se font toujours sentir. 

Quant aux Rodriguais qui sont à Maurice, ils ne sont pas dans l’œil du cyclone, mais c’est tout comme. À 560 km de leurs proches, ils n’ont pas l’esprit tranquille alors que leur île est frappée de plein fouet par le cyclone Joaninha. 

«Nous venons tout juste d’organiser des collectes de fonds que nous avons envoyés aux Rodriguais qui ont été affectés par Gelena et voilà qu’un autre cyclone plus intense pointe son nez», lance Jean-Margéot Ravina, coordinateur du Mouvement solidarité Rodrigues. Sa famille, qui habite la région de Papaye, à Rodrigues, se porte bien pour le moment, même si les plus petits s’ennuient un peu. Les bœufs, poules et cochons qu’elle élève sont aussi à l’abri d’éventuelles montées des eaux.

Jean-Margéot Ravina dit toutefois craindre pour la demeure familiale. «Elle est à moitié en tôle et à moitié en béton. Cette maison abrite mes souvenirs d’enfance et j’ai vraiment peur qu’elle soit détruite vu l’intensité de ce cyclone», confie l’enseignant, angoissé.

L’angoisse se fait également sentir du côté de Henry Bégué. L’habitant des hautes Plaines-Wilhems, qui a posé ses valises à Maurice, il y a neuf ans, a l’air très angoissé. Depuis 17 h 30 hier, il n’a plus de contact avec ses proches. «Il n’y avait plus d’électricité chez eux la dernière fois que je les ai eus au téléphone. Et quand j’ai essayé à nouveau, le réseau n’était pas bon.»

Maison en tôle

Sa sœur et ses enfants ont dû bouger chez sa mère, à Mangue, car elle craignait des accumulations d’eau étant donné que sa maison est en tôle. Aux dernières nouvelles, la demeure de sa mère n’a connu aucun dégât mais le travailleur social de 37 ans n’a pas l’esprit tranquille. «J’ai déjà connu des cyclones de cette ampleur quand j’étais petit et je suis certain que celui-là laissera des dégâts considérables.»

À Baie-du-Tombeau, Claudette Baptiste est aussi très inquiète. Sa mère, âgée de 80 ans, qui habite à Crève-Cœur, Rodrigues, avec sa sœur de 40 ans, s’est murée dans le silence. L’octogénaire ne va pas bien ; elle se fait du souci pour ses autres enfants établis dans diverses régions de l’île. Même si toutes les précautions ont été prises, Claudette Baptiste avance que pour la première fois, la maison familiale prend l’eau. Celle qui a vécu 52 années de sa vie à Rodrigues tente toutefois de positiver. La dernière fois qu’elle a eu sa sœur au téléphone, il y avait du courant. «Au moins, elles peuvent écouter la radio et regarder la télé même si ma sœur ne peut s’empêcher de rester devant la fenêtre pour observer l’intensité de la pluie.»