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Libéré après deux ans d’incarcération: «entre les murs de la prison, je n’ai fait que prier…»

16 mars 2019, 17:30

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Libéré après deux ans d’incarcération: «entre les murs de la prison, je n’ai fait que prier…»

Il a passé deux ans en prison alors qu’il se trouvait sous le coup d’une accusation provisoire. Sibi Thomas, arrêté pour trafic de drogue, a obtenu la libération sous caution depuis deux jours. Il n’est pas sorti de l’auberge pour autant.

Il s’agit vraisemblablement du seul suspect à être libéré sous condition dans un cas de drogue dont la valeur marchande dépasse Rs 1 milliard, soutient-on dans le camp des avocats. Ce qui fait dire à plusieurs dans le milieu que la décision du juge Fekna sur la libération de Sibi Thomas (photo) sera certainement utilisée comme argument par les hommes de loi dont les clients ont été arrêtés suivant de grosses saisies de drogue

Depuis deux jours, Sibi Thomas a retrouvé la liberté sous condition. Après deux ans passés en prison. Le principal concerné confie que cet emprisonnement l’a traumatisé. «Pendant ces deux ans entre les murs de la prison, je n’ai fait que prier parce que je suis innocent.»

Mais il ne peut totalement se réjouir de cette liberté nouvellement recouvrée. Il doit déjà de nouveau se rendre aux Casernes centrales pour un «further statement». Selon nos sources, le suspect, qui a été arrêté le 13 mars 2017, dans le cadre de la saisie record de 135 kg d’héroïne au port, valant plus de Rs 2 milliards, devra fournir sa version des faits après que les enquêteurs de la brigade anti-drogue auront passé au crible ses appels téléphoniques survenus avant son arrestation.

«Cela fait deux ans que sa déclaration n’a pas été enregistrée dans le sillage de relevés téléphoniques et voilà, qu’une fois libre, les enquêteurs lui demandent de s’y plier. Quelle ironie!» réagit pour sa part un proche du suspect. Mais, quoi qu’il en soit, il faudra attendre le retour de son avocat, Shakeel Mohamed, actuellement à l’étranger pour en savoir plus.

Mais, déjà, soutient-il, sa libération, est un triomphe partiel. «Je garde espoir et je dirai plutôt un grand merci à Mes Yousuf Azaree, Shakeel Mohamed et Pazhany Rangasamy qui ont pu arriver jusque-là.» D’autant qu’il est le seul à bénéficier d’une liberté provisoire, parmi les deux autres suspects, Navind Kistnah et Geanchand Dewdanee.

Un proche fait, de son côté, ressortir que Sibi Thomas a été privé de sa liberté pendant deux ans «sur une accusation provisoire». «La société, sans connaître la vérité, l’a condamné avant même qu’un procès ne lui ait été intenté», ajoute-t-il.

Sibi Thomas, le directeur de la compagnie Brilliant Consulting Resources Ltd, avait en fait été arrêté sous une accusation provisoire de «drug dealing with aggravating circumstances : importation of heroin with an averment of trafficking». C’était en 2017 et la police avait alors objecté à sa remise en liberté. La Bail and Remand Court avait tranché en faveur des forces de l’ordre.

Malgré tout, Sibi Thomas avait fait une demande de révision judiciaire. Requête qui avait été rejetée. Il ne baissera pas les bras pour autant. De nouveaux arguments à l’appui, il porte une deuxième demande de révision judiciaire. Et c’est là que la cour lui a ordonné de payer deux cautions de Rs 200 000 chacune. Il a aussi dû signer une reconnaissance de dettes de Rs 1 million. Et doit se rendre au poste de police de sa région tous les deux jours entre 8 et 20 heures. Il doit également être joignable à toute heure sur son téléphone portable.

Les enquêteurs, eux, avaient soutenu avoir des informations fiables selon lesquelles de la drogue avait été importée d’Afrique du Sud à Maurice à travers Brilliant Resources Consulting Ltd. Ce, à bord du vaisseau MSC Ivana.