C’est en août 2015 que Pravind Jugnauth, qui n’est pas encore Premier ministre, confirme qu’il a retenu les services de l’avocate britannique Clare Montgomery. Cette dernière est Queen's Counsel et a été «called to the bar» en 1980. Le leader du MSM a ajouté qu’il a fait sa connaissance lors d’un séjour en Angleterre. Au passage, Pravind Jugnauth dit que l’ancien président du Bar Council, Antoine Domingue, qui était également son homme de loi, a commis une entorse à l’éthique en annonçant cette nouvelle avant même qu’il n’ait pu rencontrer l’avocate spécialisée en droit pénal.

Ce qui est moins connu, toutefois, est que le gouvernement a également retenu les services de ce cabinet d'avocats britannique pour représenter Maurice à la Cour internationale de justice dans le dossier Chagos. Comment ce choix a-t-il été fait ? À l’Hôtel du gouvernement, on explique que les services de Matrix Chambers avaient été retenus pour défendre Maurice devant le Tribunal international du droit de la mer par l’ancien gouvernement. «Nous avons gardé la même firme car les avocats connaissent bien le dossier. Nous n’avons pas voulu changer», explique une source dans les milieux concernés.

Quid des honoraires des avocats ? Dans le cas de Clare Montgomery, une estimation est possible. En janvier 2016, l’express citait une estimation annuelle des honoraires de Clare Montgomery faite par l’Evening Standard sur la base d’information d’«insiders» du secteur. Les chiffres tournaient autour de £1,5 million par an, soit près de Rs 67,5 millions.

À Maurice, des avocats estimaient que pour l’affaire de Pravind Jugnauth, devant la Cour suprême, elle avait pu réclamer au moins £200 000, soit Rs 9 millions. «For advice» uniquement, ses honoraires peuvent démarrer à £1 500 soit Rs 67 500 par heure.

Sur le plan international, outre Pravind Jugnauth, Calre Montgomery a, selon son CV, représenté Augusto Pinochet à la suite de son arrestation en Angleterre. Elle a conseillé l’ancien Premier ministre de la Thaïlande, après qu’il a été forcé de quitter le pouvoir après un coup d’État militaire. Elle était le lead counsel dans l’affaire d’extradition de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks.