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Secteur privé: des packages de Rs 240 000 à Rs 360 000 aux Chairmen non exécutifs

7 février 2019, 22:03

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Secteur privé: des packages de Rs 240 000 à Rs 360 000 aux Chairmen non exécutifs

Selon une étude du Mauritius Institute of Directors, ceux qui président les conseils d’administration des sociétés privées ont obtenu une hausse de 50 % de leur rémunération en l’espace de quatre ans. Ils se réunissent en moyenne cinq fois par an. Dans 53 entreprises, seules deux femmes occupent le poste de Chairperson.

Hausse de 50 % de la rémunération annuelle octroyée à un président de conseil d’administration depuis 2014. Le package est passé de Rs 156 000 à Rs 240 000 annuellement. C’est le constat dressé par le Mauritius Institute of Directors (MIod). Il s’est associé avec la firme étrangère Korn Ferry pour réaliser un rapport sur les honoraires payés aux directeurs non exécutifs recensés dans 53 sociétés du pays, dont 25 % classées dans le Top Hundred Companies. Les résultats de cette étude ont été rendus publics la semaine dernière.

Ainsi, selon le rapport, outre la rémunération totale de Rs 240 000, un Chairman de board a droit à des jetons de présence variant de Rs 15 000 à Rs 20 000. Ce qui lui donne au final un package de Rs 360 000 annuellement. Parallèlement, un directeur non exécutif indépendant touche en moyenne jusqu’à Rs 250 000 par an, soit Rs 70 000 de plus qu’un simple directeur non exécutif (Rs 180 000).

Réalité du monde des entreprises oblige, les directeurs ne sont pas majoritairement éligibles à des rémunérations fondées sur des actions. En fait, le rapport précise que seulement 5 % des entreprises recensées lors de cette enquête offrent des actions aux présidents des principaux conseils d’administration (main board). Dans la même foulée, il ressort qu’une seule compagnie a fourni des renseignements sur les bonus, les bénéfices et autres allocations accordés à leurs directeurs.

Par ailleurs, au sein d’une même compagnie, un Chairman peut toucher jusqu’à quatre fois plus en termes d’honoraires qu’un directeur ordinaire pour siéger sur un board et 40 % de plus en termes de jetons de présence. En revanche, au sein des comités, les variations au niveau des fees entre le président et les autres membres sont moins prononcées.

Cependant, un fait saute aux yeux à la lecture de ce rapport: il s’agit des primes sur les rémunérations des directeurs dans le secteur bancaire, qui sont de loin les plus élevées comparées au marché. En revanche, les primes liées au secteur de Fast Moving Consumer Goods (FMCG), sont les plus faibles. Bien évidemment, c’est le président d’un conseil d’administration opérant dans le secteur bancaire qui dispose de la plus grosse prime, avec un ratio de 566 %.

La taille d’une compagnie et le nombre de personnes employées ont un lien direct sur les honoraires des directeurs. Ainsi, des sociétés ayant 240 employés ou plus paient moins que la moyenne appliquée sur le marché et ce contrairement aux grosses organisations (plus de 750 employés) qui alignent des honoraires significativement plus importants.

Présence féminine rare

Et quid de femmes sur les boards ? Le rapport affirme que leur présence est rare: 10,1 % des 523 directeurs recensés sont des femmes. Pire, deux seulement sont Chairpersons alors que 8,7 % des membres de conseils d’administration sont des femmes. Cependant, le Mlod note qu’il y a eu une amélioration significative depuis la dernière étude réalisée en 2014, quand seulement 4,5 % des postes de directeur étaient occupés par les femmes.

Quant aux expatriés occupant de postes de directeur au sein des conseils d’administration, le rapport MLod / Korn Ferry souligne que 42 % de compagnies ont fait appel à des étrangers pour y siéger. Ces derniers perçoivent généralement le double de la rémunération moyenne sur le marché. D’une manière générale, 20 % des 523 postes de directeur faisant l’objet de cette étude, sont détenus par des étrangers. La présence de ces derniers au sein du principal conseil d’administration est de 14 %.

En moyenne, 17 % des Chairmen de boards sont indépendants (externes à la société) alors que 17 % sont non exécutifs (n’ont pas de fonctions exécutives au sein de l’entreprise). Le plus grand nombre de directeurs indépendants, agissant comme des Chairmen, siège au sein des comités d’audit.

Un «board» typique

À quoi ressemble un «board» type ? Il est composé de neuf membres, avec à la tête un président dont l’âge moyen est de 59 ans. Généralement, il se réunit cinq fois par an. Le conseil d’administration opère trois sous-comités dont celui d’audit et de Corporate Governance. Ces comités se réunissent en moyenne trois à quatre fois l’an.

Des packages de chairmen d’entreprises d’état

Dans les entreprises d’État, les packages annuels des Chairmen peuvent se conjuguer en millions. C’est le cas du pactole empoché par Kee Chong Li Kwong Wing, Chairman de SBM Holdings, qui s’élevait à Rs 5,9 millions pour l’année calendaire 2017. Soit Rs 2,68 millions comme Chairman de SBM Holdings et Rs 3,26 millions en tant que Chairman des filiales du groupe. En 2016, il avait perçu des rémunérations de Rs 3,8 millions. Et dire que le barème salarial qu’avait fixé le gouvernement Lepep, pour les Chairmen siégeant au sein des entités publiques, était pourtant fixé entre Rs 15 000 et Rs 75 000 par mois…

Rs 35 000 comme salaire d’entrée pour un développeur mobile

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<p style="text-align: justify;">Entre Rs 25 000 et Rs 35 000 par mois pour un job de <em>Mobile Developer,</em> ayant au moins deux ans d&rsquo;expérience ; jusqu&rsquo;à Rs 30 000 pour un développeur<em> Web</em> qui débute ou encore Rs 37 000 pour un <em>Business Intelligence Developer</em> avec deux ans d&rsquo;expérience ou moins. C&rsquo;est ce que révèle le <em>Salary Benchmark </em>2019, publié par la branche mauricienne de la société maltaise <em>Castille</em>, firme spécialisée dans le recrutement pour les secteurs des technologies de l&rsquo;information et de la communication (TIC) et financier.</p>

<p style="text-align: justify;">Cette liste comprend plus d&rsquo;une centaine de postes dans ces deux secteurs, allant des jobs d&rsquo;entrée au plus élevés. Si le salary benchmark pour Maurice a été publié pour la première fois en 2018, cela fait déjà plusieurs années que le siège de la société, à Malte, en publie. <em>&laquo;Notre observation sert particulièrement à guider les employeurs cherchant à attirer les talents et à retenir leur capital humain. Le guide permet également aux professionnels de ces secteurs, à tous les niveaux, de connaître leur valeur sur le marché de l&rsquo;emploi&raquo;</em>, explique Salim Peer, directeur de Castille Mauritius.</p>

<p style="text-align: justify;">En ce qui concerne la méthodologie, notre interlocuteur explique que la référence se fait principalement sur les observations de la firme <em>&laquo;à l&rsquo;intersection entre les budgets alloués par les recruteurs et les attentes des candidats sur le marché de l&rsquo;emploi, en prenant en compte le salaire de base mensuel&raquo;</em>. Il ajoute que cette liste permet également de suivre l&rsquo;évolution des salaires sur une base annuelle.</p>

<p style="text-align: justify;">Comment évolue donc la rémunération dans ces deux secteurs ? Cela avance différemment en fonction de l&rsquo;offre et de la demande, explique Salim Peer. Le secteur des TIC, par exemple, fait face à un manque cruel de ressources humaines, notamment avec l&rsquo;avènement des nouvelles technologies, comme la chaîne de bloc (Blockchain), l&rsquo;intelligence artificielle ou encore le développement de logiciel (software development).</p>

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Les bons informaticiens ont aujourd&rsquo;hui tendance à se voir offrir des salaires intéressants, de par leur rareté sur le marché</em>&raquo;, souligne le directeur de Castille Mauritius. La demande est telle que les entreprises sont même prêtes à recruter des profils junior dans ces domaines, afin de les former. &laquo;<em>Ces candidats peuvent rapidement gravir les échelons et avoir une belle carrière dans les TIC&raquo;,</em> avance le spécialiste du recrutement. De par son développement en continu, le secteur des TIC devrait continuer à recruter dans les années à venir, anticipe Salim Peer.</p>

<h3 style="text-align: justify;">Diplômes et certifications</h3>

<p style="text-align: justify;">&nbsp;Au niveau des profils les plus recherchés, notre interlocuteur souligne que les candidats doivent avoir un bon diplôme universitaire en informatique, avec quelques certifications, et surtout bien comprendre les nouvelles technologies et les langages informatiques les plus courants. Niveau soft skills, les entreprises recherchent principalement &laquo;<em>des candidats brillants, mais aussi ceux faisant preuve de maturité, de sérieux, ayant une ouverture d&rsquo;esprit, de la créativité et des capacités d&rsquo;innovation&raquo;</em>, souligne le directeur de Castille Mauritius.</p>

<p style="text-align: justify;">De l&rsquo;autre côté, le secteur financier fait, lui, face un &laquo;surplus de talents&raquo; sur le marché en raison d&rsquo;un &laquo;recul&raquo; du secteur offshore et financier. Tendance qui devrait se maintenir, selon Salim Peer. Le Salary Benchmark 2019 comprend d&rsquo;ailleurs plus de postes dans les TIC que dans le secteur financier. Bien que celui-ci ait affiché un certain recul, les salaires demeurent tout de même attrayants.</p>

<p style="text-align: justify;">Un <em>Internal Auditor,</em> qui a une expérience de deux ans ou moins, peut par exemple commencer avec un salaire mensuel oscillant entre Rs 27 000 et Rs 37 000. Un<em> Risk Officer</em>, Rs 32 000, et un <em>Insurance Officer,</em> entre Rs 20 000 et Rs 28 000, entre autres. Toutefois, les postes d&rsquo;<em>Accounts Executive</em> ou encore de <em>Banking Operations Officer</em> affichent la moyenne de salaire la plus faible de la liste. La raison : trop de profil de ce type sur le marché.</p>

<p style="text-align: justify;"><em>Castille Mauritius</em> reçoit d&rsquo;ailleurs plusieurs candidatures pour ces postes quotidiennement. Or, rappelle Salim Peer, <em>&laquo;il faut aujourd&rsquo;hui se différencier sur le marché de l&rsquo;emploi, avec davantage de formations innovantes et surtout se spécialiser dans les filières porteuses&raquo;. </em>De plus, ce qui explique de telles rémunérations dans ces deux secteurs, c&rsquo;est le niveau de formation. <em>&laquo;Les TIC et la finance requièrent des formations assez longues et onéreuses&raquo;,</em> avance notre interlocuteur.</p>