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Pas de réunion du Conseil des ministres: «tug of war» entre le PM et Collendavelloo ?

28 janvier 2019, 20:30

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Pas de réunion du Conseil des ministres: «tug of war» entre le PM et Collendavelloo ?

Une méfiance se serait installée entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et son adjoint, Ivan Collendavelloo. C’est ce dont parlent de plus en plus des personnes bien informées. Cela peut expliquer pourquoi le Conseil des ministres ne s’est pas réuni, vendredi, en l’absence du Premier ministre, en déplacement en Inde.

Le projet des turbines à gaz serait un brûlant dossier. Ivan Collendavelloo, ministre des Services publics et de l’énergie, n’en démord pas à ce sujet. Jeudi dernier, lors d’une cérémonie à Ébène il s’est montré persistant. «Le pays a besoin de ces turbines à gaz», a-t-il affirmé.

Une fois de plus, cela démontre l’existence d’un malaise au sommet de l’État, comme l’a affirmé Alan Ganoo lors de sa conférence de presse de samedi dernier. Il a parlé d’un tug of war entre le Premier ministre et son adjoint au sujet de ce projet de turbines à gaz. Rappelons que le 4 décembre au Parlement, Ivan Collendavelloo avait indiqué que le Central Electricity Board (CEB) est en pourparlers avec des banques locales pour financer le projet. Et que le lendemain, Dev Manraj avait donné des instructions à travers cette circulaire : «Tous les emprunts des entreprises publiques destinés à financer des projets d’investissements, qu’ils nécessitent ou non la garantie d’État, doivent faire l’objet d’une autorisation écrite au préalable du ministère des Finances et du développement économique.» Du reste, le 27 décembre, l’Independent Review Panel a interdit au conseil d’administration du CEB d’allouer le contrat d’acquisition des turbines à gaz à la société grecque Metka.

Et Ivan Collendavelloo a de nouveau évoqué le projet d’affermage à la Central Water Authority. Trois parlementaires de la majorité avec qui nous avons parlé durant le week-end nous ont déclaré que le projet d’affermage a bel et bien été enterré. Ils s’étonnent que ce sujet ait été évoqué de nouveau.

Quant à la non-tenue d’une réunion du Conseil des ministres pendant que Pravind Jugnauth est à l’étranger, c’est la deuxième fois que cette situation se produit en l’espace d’un mois. Le 21 décembre, alors que le chef du gouvernement se trouvait en Europe, Ivan Collendavelloo, qui agissait comme Premier ministre par intérim, n’a pu présider la réunion du Conseil des ministres. Certains attribuaient cette situation aux fêtes de fin d’année, or une semaine après, soit le 28 décembre, il y a eu un dernier Conseil des ministres pour 2018. Et on était à quatre jours du Nouvel An.

 

Un ministre: «On ne pouvait avoir deux réunions en cinq jours»

<p style="text-align: justify;">Selon un ministre, s&rsquo;il n&rsquo;y a pas eu de réunion du Cabinet vendredi, c&rsquo;est qu&rsquo;on en avait prévu une autre le mercredi 30 janvier. <em>&laquo;Il y aura la visite du président du Mozambique, Filipe Jacinto Nyusi du 30 janvier au 2 février et on ne pouvait pas réunir le Conseil des ministres après mercredi. Donc on ne pouvait pas avoir une réunion vendredi dernier et une autre mercredi.&raquo;</em> Par contre, il n&rsquo;a pu nous expliquer pourquoi il n&rsquo;y a pas eu de Conseil des ministres le 21 décembre.</p>

 

«Une décision prise au cabinet est avalisée une semaine après»

<p style="text-align: justify;">Craint-on qu&rsquo;en l&rsquo;absence du Premier ministre, celui qui préside la réunion du cabinet, puisse prendre des décisions qui ne font pas l&rsquo;unanimité au sein d&rsquo;un gouvernement ? <em>&laquo;Non. Généralement, un vendredi on discute d&rsquo;un projet et même s&rsquo;il y a un consensus, ce n&rsquo;est que la semaine suivante que cette décision sera avalisée et souvent rendue publique. Ainsi, si en l&rsquo;absence du Premier ministre, une décision controversable a été prise, la semaine suivante, elle peut être renversée&raquo;</em>, réplique un ancien ministre. Il nous rappelle un épisode dans les années 80 quand des décisions avaient été prises par sir Gaëtan Duval au sujet des terrains de l&rsquo;État, en l&rsquo;absence du Premier ministre d&rsquo;alors, sir Anerood Jugnauth.</p>

 

La polémique autour d’un second communiqué

<p style="text-align: justify;">Le vendredi 9 septembre 2016, une polémique a éclaté concernant un second communiqué du Conseil des ministres émis par le <em>Government Information Service</em> (GIS). Quelques heures après un premier communiqué, le GIS en a émis un autre pour annoncer que le Conseil des ministres avait <em>&laquo;revived&raquo;</em> le projet d&rsquo;<em>Heritage City. </em>On avait parlé d&rsquo;un coup à la Bhadain. Le lendemain lors de la réunion du bureau politique du MSM, Pravind Jugnauth s&rsquo;était dit étonné de ce second communiqué. Et le lundi suivant, sir Anerood Jugnauth, alors Premier ministre, a tenu un point de presse expliquant qu&rsquo;il s&rsquo;agissait d&rsquo;une <em>&laquo;confusion&raquo;.</em></p>