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Musée de l’esclavage: la colère gronde à nouveau

11 janvier 2019, 20:05

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Musée de l’esclavage: la colère gronde à nouveau

Une marche de protestation silencieuse. Avec pour mot d’ordre: porter des tenues africaines. C’est ce que prépare le Comité diocésain 1er Février, pour le jour de la commémoration. Cette marche est prévue à 8 heures, à La Gaulette. Elle ralliera l’église de la localité.

Au sein du Comité diocésain 1er Février, on se demande quels développements sont intervenus dans ce dossier depuis l’an dernier. C’est en janvier 2018 que le ministère des Arts et de la Culture a lancé un appel à candidatures international, pour recruter le consultant qui aura pour mission de réaliser une étude de faisabilité du musée de l’esclavage. Depuis, «rien de concret», se plaint-on au sein du comité. «Nous avions proposé qu’un comité scientifique travaille sur la question», rappelle-t-on. Mais aussi que ce soit le centre Nelson Mandela pour la culture africaine qui soit mandaté pour piloter le projet de musée de l’esclavage.

Le Comité 1er Février se dit «insatisfait de la façon dont le projet de musée de l’esclavage est mené». En somme, que cela ne respecte pas l’esprit de «réparation culturelle et le processus de réconciliation nationale», dans lequel le rapport de la Commission Justice et Vérité avait recommandé la création de ce musée.

Il ressort que c’est le rapport de George Abungu et Nicholas Clark, deux experts de l’Unesco venus conseiller les autorités sur la gestion de la zone entourant le patri- moine mondial qu’est l’Aapravasi Ghat, qui a changé sensiblement la donne. En mai 2018, ces deux experts sont venus – à la demande de Maurice – prodiguer leurs conseils pour que les projets de développement dans cette partie de la capitale, dont l’Urban Terminal de la gare du Nord, soient en conformité avec les règles de l’Unesco concernant la préservation du patrimoine mondial.

L’Hôpital militaire, le lieu identifié pour abriter le musée de l’esclavage, situé en face de l’Aapravasi Ghat, se trouve dans cette zone. Selon certaines sources, l’expert George Abungu a recommandé que des recherches archivistiques et des fouilles archéologiques plus poussées aient lieu concernant l’Hôpital militaire. Des conclusions qui sont tombées après que le consultant pour l’étude de faisabilité a déjà été choisi. Or, soulignent certaines sources, le consultant aurait dû se baser sur ces recherches pour mener l’étude de faisabilité.

Suite à quoi, fin 2018, le ministère des Arts et de la Culture aurait fait un forcing auprès de ses différents services, constituant une équipe dans l’urgence, pour effectuer les recherches supplémentaires requises par l’Unesco.

Au ministère des Arts et de la Culture, une source officielle indique que «le projet de musée de l’esclavage est en bonne voie». C’est la société Steget, en partenariat avec Francis Wong Associates Ltd, qui a décroché le contrat de consultant pour l’étude de faisabilité.

Le ministère confirme que suite aux recommandations des deux experts de l’Unesco, un comité technique, incluant des représentants du National Heritage Fund, du centre Nelson Mandela, du Morne Heritage Trust Fund, des Archives nationales et de la Bibliothèque Nationale, a été institué pour travailler sur les recommandations. «Le comité technique et le consultant travaillent en parallèle afin d’éviter tout retard dans l’étude de faisabilité.»