Publicité

Festivités réveillon : les pompiers au «feu» et au moulin

1 janvier 2019, 23:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Festivités réveillon : les pompiers au «feu» et au moulin

Alors que les festivités vont bon train au sein des familles, les pompiers eux demeurent sur le qui-vive. Investis d’une mission 24/7, ils répondent présents sur les hotlines et effectuent des interventions d’urgence. Nous les avons suivis, le temps d’une journée.

En ces jours symboliques, ils sont loin des leurs. Mais près de leur «famille de Fire Fighters». Eux, ce sont les 200 officiers des Fire Services affectés dans une dizaine de casernes à travers l’île. Alors que l’on a toujours en mémoire le tragique destin de Nathalia, 2 ans, et d’Aurélia Ketel, 10 mois, qui ont péri dans un incendie la semaine dernière, à 16e Mile, Forest-Side, intéressons-nous à ces pompiers qui assurent le service pour les fêtes.

Au 6e étage du quartier général des pompiers, à Port-Louis, se trouve la Control Unit. Cinq officiers s’activent. Il est 8 h 04, en ce mardi 25 décembre, mais les appels retentissent déjà sur le 115, la hotline d’urgence pour les incendies.

 
<div data-video="jw" data-video-src="">&nbsp;</div>

Calepin et stylo en main, Jibran Lagan et Ahmad Ameer Meea, Fire Fighter et Lead Fire Fighter  respectivement, qui viennent de prendre leur service, notent les moindres détails fournis par les interlocuteurs. «On demande le nom, l’adresse exacte et la nature de l’incendie. Ensuite, nous déployons une équipe de pompiers basée à la station la plus proche de la localité des victimes de l’incendie», confie le second officier qui compte 26 ans de service.

Habitué à célébrer les fêtes de Noël et les réveillons du Nouvel An au travail, Ahmad Ameer Meea affirme qu’il s’agit d’une profession et d’une mission 24/7. «Le plus important est de sauver la vie des gens.» Idem pour les autres officiers qui ne chôment pas pendant cette période festive. «À 5 h 22 (NdlR, le 25 décembre), nous avons eu un incendie majeur dans une usine à Beau-Bois, Saint-Pierre. Il s’agis- sait d’un store pour les produits de nettoyage. Nous avons immédiatement déployé des équipes basées aux casernes de pompiers de Quatre-Bornes et Curepipe», explique Rishi Kumar Jhurry, Station Officer. De minuit le 24 décembre à 8 h 34 ce jour-là, quatre appels ont été reçus.

À la Control Unit, le temps est compté. Les pompiers disposent de trois minutes pour déployer une équipe d’intervention. Les véhicules, dotés de GPS, sont répertoriés sur un système informatique et un tableau affiché au sein de l’unité. Selon Ahmad Ameer Meea, toute intervention est inscrite sur une Incident Information Card qui existe en trois versions. La première, de couleur verte, est utilisée pour les incendies d’herbes ou de déchets. La seconde (bleue) a trait aux sauvetages et évacuations de personnes, d’ani- maux, entre autres actions excluant les incendies, alors que la troisième (rose) concerne les incendies majeurs comme celui de Saint-Pierre.

Congés annulés

Toutes ces données sont ensuite informatisées. «C’est vital et cela nous aide à mieux gérer la situation. Par exemple, on contrôle bien la flotte de véhicules disponibles pour circonscrire les incendies», déclare Jibran Lagan. Selon le cas, d’autres services d’urgences sont sollicités dont le Service d’aide médicale urgente et la police. Les communications sont assurées par radio également.

«Du 15 décembre au 15 janvier, nous avons annulé les congés, sauf en cas de force majeure comme une mortalité. Cela nous assure qu’il y ait un maximum d’effectifs sur le terrain en cas d’intervention», déclare Dorsamy Ayacouty, Assistant Chief Fire Officer. Et en cette période festive, les incendies les plus récurrents sont liés à l’utilisation de feux d’artifice ou sont d’origine domestique.

«Parfois, il y a des fuites de gaz à la maison. Dès que l’on reçoit un appel, on procède immédiatement à une assis- tance à distance pour des précautions de base», soutient Ahmad Ameer Meea. Selon Dorsamy Ayacouty, à la maison, des feux sont aussi régulièrement déclenchés lors des barbecues ou quand des bougies sont laissées allumées lors des prières.

Au quotidien, une trentaine d’appels est reçue sur le 115 qui dispose d’une quinzaine de lignes. Une autre hotline est gérée en parallèle, soit le 154, pour rapporter des dangers comme des routes obstruées par des arbres, des risques sur des lieux de travail.

Redoublant de vigilance surtout durant la période festive, les officiers sont en poste jusqu’à 16 heures. Ils seront relevés par d’autres effectifs qui prendront le relais pour le service du soir. Est-ce difficile de travailler dans de telles conditions ? «Nous y sommes habitués. Le shift est ainsi fait et nous nous devons de servir tout citoyen», ajoutent-ils

Les véhicules de pompiers, dotés de GPS, sont répertoriés sur un tableau afin de mieux déployer une équipe d’intervention.

 

En chiffre 

<p style="text-align: justify;">Du 1er janvier au 31 octobre, 10 682 incidents ont été rapportés aux <em>Mauritius Fire and Rescue Services, </em>nous confie Dorsamy Ayacouty,<em> &laquo;Assistant Chief Fire Officer&raquo;. </em>Parmi eux, 5 582 incendies, soit 352 survenant dans des résidences, 141 dans des bâtiments non résidentiels, 4 847 liés aux champs de cannes et autres cultures et 102 à l&rsquo;intérieur des véhicules. Les 5 100 autres incidents incluent 1 800 cas d&rsquo;interventions pour les accumulations d&rsquo;eau, 115 sauvetages d&rsquo;humains et 160 d&rsquo;animaux ainsi que des actions suivant les collisions de voitures au nombre de 120, entre autres. A noter que du 25 décembre au 31 décembre 2017, 231 cas ont été recensés. Le plus grand nombre, 165, a été répertorié pour des feux de déchets.</p>