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Météo: qu’attendre d’El Niño d’ici début 2019 ?

12 décembre 2018, 02:00

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Météo: qu’attendre d’El Niño d’ici début 2019 ?

Le phénomène El Niño refera surface dans les mois à venir. Outre son impact sur le temps dans le monde, c’est son impact sur les coraux qu’il faudra observer.

Les probabilités d’une réapparition du phénomène El Niño arrivent pratiquement à leur apogée. Cet événement a mis les météorologues sur le qui-vive mais aussi les observateurs de l’état des coraux. La théorie qu’El Nino ait un impact important sur les coraux a été émise plus d’une fois. Mais depuis plusieurs décennies maintenant, les récifs coralliens et les polypes qui les composent, sont soumis à de plus en plus de stress en raison du changement climatique et à l’impact et aux activités de l’homme.

El Niño, qui signifie petit garçon en espagnol, mais qui est le plus souvent traduit comme enfant terrible, est un évènement météorologique périodique, accompagné par divers effets dans différents coins du monde, trop de pluies à un endroit et sécheresse ailleurs.

«El Niño est l’enfant terrible. Durant son apparition, la première chose qui est remarquable, c’est la hausse de la température de la mer au niveau des côtes du Pérou. Cette hausse de température entraîne dans son sillage des événements météorologiques partout dans le monde», explique Prem Saddul, consultant environnemental. L’Organisation météorologique mondiale (OMM), dans un communiqué datant du 27 novembre dernier, estimait que «la probabilité qu’un épisode El Niño se développe d’ici à février 2019 est de 75 à 80 %, mais celui-ci ne devrait pas être de forte intensité», d’après le dernier bulletin Info-Niño/Niña qu’a publié l’OMM.

Elle affirme aussi que le phénomène ne serait probablement pas aussi puissant que celui de 2015-2016 mais les impacts ne seraient pas négligeables pour autant. Il pourrait aussi se prolonger jusqu’au mois d’avril 2019.

Dans l’océan Indien, les effets d’El Niño se conjugueront avant tout avec de forts événements pluvieux comme l’avancent les prévisions de la station météorologique de Vacoas et comme démontré par le mois de novembre qui a été très arrosé.

«Les données montrent qu’un El Niño se prépare dans l’est de l’océan Pacifique. Il est cependant en retard sur les pré- visions de son pic d’activité», explique le directeur adjoint par intérim de la station météorologique de Vacoas, Ram Dhurmea. «Les données que nous avons reçues montrent que, pour le moment, la température de l’eau a bel et bien augmenté dans le Pacifique est mais des perturbations des vents et de l’atmosphère n’ont pas encore été enregistrées. Cela nous laisse penser que le pic de cet El Niño sera vers fin janvier à début février plutôt que fin décembre à début janvier et qu’il serait certainement d’une intensité modérée à pire.»

El Niño a un impact qui peut se répercuter sur plusieurs mois après le pic de l’événement météorologique, et parmi ces impacts, on res- sentira une hausse de la température de l’eau. C’est ce point qui soulève des questions par rapport aux récifs coralliens, ces derniers étant très sensibles à la température de l’eau. Un événement de hausse dramatique de la température de l’eau, couplée à l’état actuel beaucoup trop chaud des océans, dû au réchauffement climatique, pourraient avoir des impacts imprévisibles sur le corail.

«Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il y a des évènements immuables comme El Niño, ils sont météorologiques. Ce qu’il faut atténuer c’est l’impact de l’homme sur les récifs coralliens. De cette façon, cela pourrait réduire l’impact sur les coraux», explique Olivier Pasnin, doctorant en biologie marine.«Mais il peut aussi y avoir des impacts différents sur les autres espèces de l’écosystème corallien.Des poissons pourraient, par exemple, migrer pour leur nourriture.»

Les effets de la température de l’eau lors de précédents évènements d’El Niño laissent entrevoir un lien avec les blanchissements dans certaines régions du monde. Mais c’est avant tout le réchauffement climatique et les activités humaines, qui doivent être diminués à tout prix.

«Les coraux sont sensibles à la température de l’eau mais l’homme aussi induit du stress chez eux Et ce stress peut provoquer un blanchissement», explique, pour sa part, Pramod Chummun de Lagon Bleu. «On peut néanmoins espérer que les évènements météorologiques aient un impact moindre dans notre région.»

Si El Niño inquiète, c’est pour de bonnes raisons, certes, mais les récifs coralliens ont, plus d’une fois survécu, à cet évènement météorologique. C’est l’homme qui a fait le réchauffement climatique s’emballer, fait de la surpêche et pollué la mer qui est le risque principal pour les coraux.