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Chagos: interrogations autour de l’utilisation du fonds d’aide de £ 40 millions

12 août 2018, 23:15

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Chagos: interrogations autour de l’utilisation du fonds d’aide de £ 40 millions

Comment est utilisé le package de £ 40 millions promis aux Chagossiens par le gouvernement britannique ? C’est ce que veut savoir l’UK Chagos Support Association. L’organisation a envoyé une lettre au Foreign and Commonwealth Office (FCO), à Londres, vendredi 3 août, pour avoir un relevé des dépenses effectuées avec ces £ 40 millions.

La raison de cette démarche : plusieurs projets et suggestions faits n’ont pas bénéficié de financement, car ils ont été rejetés par les Britanniques. Lors d’une conférence de presse le 16 mai, Olivier Bancoult, leader du Groupe réfugiés Chagos (GRC), avait aussi tiré la sonnette d’alarme quant à l’utilisation de cet argent…

«Beaucoup de gens ont fait des demandes pour bénéficier de l’aide financière, sans succès. Nous nous demandons ce qui est actuellement en train d’être fait si autant de projets sont rejetés.»

«Beaucoup de gens ont fait des demandes pour bénéficier de l’aide financière, sans succès. Notre association n’en a pas fait, puisque nous n’en voulons pas. Mais nous nous demandons ce qui est actuellement en train d’être fait si autant de projets sont rejetés», avance Isabelle Charlot, présidente de la UK Chagos Support Association. Des projets qui, avait souligné Olivier Bancoult en conférence de presse le 16 mai, ont surtout trait à la formation de jeunes enfants et pour les services de santé de la population chagossienne.

Ainsi, dans sa lettre, l’UK Chagos Support Association demande au FCO de rendre public comment cet argent est utilisé. «Pour l’instant, c’est comme si c’était de l’argent virtuel», lance Isabelle Charlot. Surtout, ajoute-t-elle, que le FCO a tenté de remettre l’administration du fonds au conseil de Crawley. «Cet argent est destiné aux Chagossiens, à Londres, aux Seychelles ou à Maurice. Alors, pourquoi en remettre l’administration au conseil de Crawley ?» fustige-t-elle.

Olivier Bancoult fait ressortir que des opportunités auparavant disponibles pour les jeunes Chagossiens ont été annulées depuis l’annonce de ce fonds, en 2016. «Le British Council et la High Commission donnaient des formations aux jeunes Chagossiens depuis 2011. Après l’école, l’Open University offrait aussi des Employability Skills sous le partenariat de la British High Commission. Mais depuis ce fund package, il n’y a plus rien.»

Plusieurs propositions auraient été faites par le leader du GRC au gouvernement britannique. Comme la demande que l’argent soit utilisé pour rendre les îles de l’archipel habitables. En outre, Olivier Bancoult avait proposé une formule de pension pour les natifs du Chagos, qui se font vieux.

«L’on aurait pu offrir une pension à ces Chagossiens qui ont été déracinés et qui sont aujourd’hui âgés», suggère le leader du GRC. D’ailleurs, au Parlement le 17 novembre 2016, le Britannique sir Alan Duncan avait expliqué qu’une des priorités de ce fonds était de satisfaire les besoins des natifs du Chagos.

«Nous encourageons Olivier Bancoult à travailler avec nous pour améliorer le quotidien des membres de la communauté chagossienne à Maurice.» Propos du haut-commissariat britannique, sollicité par «l’express».

Le FCO a dit aux Chagossiens qu’il va émettre un «statement» bancaire dans les 20 prochains jours. «As the support package covers a ten-year period, the Government is taking the time necessary to carry out scoping studies and actively discuss ideas with Chagossian communities in the UK and overseas before being able to develop cost-effective programmes», explique-t-on du côté du haut-commissariat britannique à Maurice.

Un représentant officiel indique que les études sont en cours et ont pour but de concevoir les programmes qui aideront le plus les Chagossiens. Dans cet effort, l’aide d’Olivier Bancoult est la bienvenue.

Chagos Citizenship Bill: lueur d’espoir pour les Chagossiens à Londres

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Le problème d&rsquo;expulsion sera réglé bientôt&raquo;</em>, espère Isabelle Charlot. Après deux renvois, la seconde lecture du <em>Chagos Citizenship Bill</em> a été fixée au 26 octobre.</p>

<p style="text-align: justify;">Cette deuxième lecture, devant la Chambre des Communes à Londres, avait d&rsquo;abord été fixée au 16 mars puis au 27 avril. Ce projet de loi, présenté par le député conservateur Henry Smith, a pour objectif d&rsquo;alléger les coûts de naturalisation pour les descendants des Chagossiens. Ceux-ci pourront prétendre à un statut de <em>British Overseas Territory Citizens</em> (BOTC) s&rsquo;ils peuvent prouver leur ascendance chagossienne.</p>

<p style="text-align: justify;">Toutefois, avec un statut de BOTC, les frais de naturalisation passent de Rs 55 000 à Rs 518 000. Une somme que beaucoup de Chagossiens ne peuvent se permettre. Si le projet de loi est voté, cela pourrait réduire le nombre d&rsquo;expulsions de Chagossiens de la Grande-Bretagne vers Maurice et les Seychelles&hellip;</p>

<p style="text-align: justify;">Après le scandale Windrush, les yeux sont rivés sur le gouvernement britannique pour redresser les injustices du Home Office. L&rsquo;affaire Windrush est celle d&rsquo;immigrants des îles Caraïbes transportés par les Britanniques en Grande-Bretagne pour aider au développement du pays. Comme les Chagossiens, beaucoup des descendants de la &laquo;génération Windrush&raquo; n&rsquo;ont pas eu de passeport ni de nationalité britannique.</p>

<p style="text-align: justify;">La pression du public après l&rsquo;éclatement du scandale Windrush, espère-t-on parmi les Chagossiens de Londres, devrait être en faveur de la cause chagossienne. De plus, l&rsquo;UK Chagos Support Association a lancé une campagne pour rameuter les troupes derrière le <em>Chagos Citizenship Bill</em>.</p>