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Droits de la communauté LGBT: qu’en pensent les politiciens ?

10 juin 2018, 22:05

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Droits de la communauté LGBT: qu’en pensent les politiciens ?

Les incidents survenus la semaine dernière ont marqué les esprits. Les manifestants homophobes, rassemblés illégalement à la Place d’Armes ont tenté de gâcher la fête prévue par la communauté LGBT, qui voulait organiser ce jour-là leur 13e Marche des fiertés. Depuis, tout le monde y va de son opinion. Sauf nos élus, qui – hormis quelques courageux – semblent plutôt frileux concernant ce sujet. Nous avons tenté de leur arracher les vers du nez.

Il est le seul à s’exprimer ouvertement sur le sujet. «Tous les ans, la Gay Pride se déroule dans le calme. Cette fois, il y a eu des éléments qui ont changé la donne, dont des ‘posts’ provocateurs sur les réseaux sociaux», affirme le député Zouberr Joomaye. «Il n’y a pas de place pour l’intolérance. Nous sommes conscients du fait qu’il est impossible de réconcilier toutes les opinions, mais nous sommes obligés d’accepter et de respecter les différences de tout un chacun pour pouvoir vivre en paix.»

Revenant sur l’incident de samedi dernier, Zouberr Joomaye est d’avis qu’il ne faut pas céder à la provocation et accorder trop d’importance aux groupuscules, qui ne sont pas représentatifs d’une communauté. Quant à la cause LGBT, il faut, selon lui, un débat. Il ne se fait pas d’illusion quant à la situation et l’ouverture d’esprit à Maurice. «Ailleurs dans le monde, ce débat mène vers le mariage pour tous. Cependant, je ne pense pas que notre société soit prête et cela peut avoir un effet contre-productif», analyse-t-il.

Zouberr Joomaye rappelle que le gouvernement mauricien a signé les conventions des Nations unies quant aux droits relatifs à la liberté sexuelle des individus et la Constitution garantit ces mêmes droits. «Puis, je tiens à rappeler que de toute façon, le gouvernement est contre toute forme de discrimination. Chaque Mauricien a le droit de vivre sa vie comme il l’entend.» Chose qu’il a rappelée lors d’une conférence de presse vendredi.

Alain Wong a, pour sa part, été le premier politicien mauricien à se rendre à une Marche des fiertés. C’était l’année dernière. «Nous sommes dans un État de droit, ce qui veut dire que tous les citoyens ont les mêmes droits», a fait savoir le ministre de l’Intégration sociale. «Aucune discrimination n’est tolérée et si jamais quelqu’un pense que ses droits ont été lésés, il peut avoir recours à l’Equal Opportunity Commission. C’est dans cette optique que la Marche des fiertés a été autorisée samedi dernier. Après, s’il y a eu des débordements, la police fera son travail…»

«Pas mon domaine»

Le Chief Whip du gouvernement, Bobby Hurreeram, est lui aussi monté au créneau pour défendre les droits humains. «Tous les Mauriciens ont leur place dans notre société. Tout le monde a le droit de s’exprimer et l’État ‘doit’ la même chose à tous les citoyens», a-t-il fait valoir.

Sollicitée pour une réaction, Maya Hanoomanjee a quant à elle expliquer que, dans un souci d’impartialité, elle ne peut pas se prononcer sur les sujets d’actualité. «Si jamais une question est soulevée à ce propos au Parlement, il faut que je sois neutre», affirme la speaker de l’Assemblée.

Parmi les autres réactions, notons celles d’Ivan Collendavelloo. Interrogé à propos des courriels faisant état de menaces terroristes reçus en milieu de semaine, ciblant Bagatelle notamment, l’adjoint au Premier ministre a, pour sa part, déclaré : «Mo pa konpran ki ménas ou pé kozé. Ménas kont mwa ?» Avant d’ajouter : «Ce n’est pas tellement mon domaine, mais je suis sûr que le gouvernement est ‘bien concerné’…»

Anil Gayan, quant à lui, a affirmé qu’il n’y a pas eu de menace terroriste. «C’est un incident qui aurait pu être évité car ce n’est pas bon pour l’image du pays. Mais c’est à prendre très au sérieux», a souligné le ministre du Tourisme. Last but not least, SAJ, pour sa part, a tout simplement dit qu’il était «heureux et que tout s’est bien passé» lorsque les journalistes l’on questionné au sujet des événements de samedi dernier.

Et puis, il y a ceux qui ont fait valoir leur droit au silence… Parmi eux, Sanjeev Teeluckdharry et Sangeet Fowdar qui n’ont pas voulu se prononcer sur le sujet, «trop sensible». Ravi Rutnah nous a, lui, raccroché au nez. Le responsable de communication de Leela Devi Dookun-Luchoomun a fait savoir qu’elle partait en voyage. Sandhya Boygah était, de son côté, en réunion.

Concernant Showkutally Soodhun, que les internautes souhaitent entendre à ce propos, si l’on en croit Facebook, il a, semble-t-il, disparu de la circulation.