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Congomah: les Soraye sommés de quitter leur maison

16 avril 2018, 10:39

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Congomah: les Soraye sommés de quitter leur maison

Ils sont quatre à vivre la peur au ventre. Dans la crainte que leur maison ne s’effondre sur leurs têtes après les récentes pluies et les glissements de terrain. Mais faute de moyens financiers, les Soraye sont contraints de rester contre vents et marées.

Beedeshwari Soraye a 57 ans. Elle est inquiète mais tente tout de même de faire bonne figure, pour ne pas tracasser le benjamin de ses fils, qui est handicapé. Son mari, ses deux fils et elle ont reçu, en janvier dernier, l’ordre de la police de quitter les lieux dans les plus brefs délais.

«Je ne me rappelle pas trop de la date exacte mais c’était au début de janvier. Il y avait beaucoup de pluie, il y a eu un glissement de terrain et ma maison s’est complètement fissurée. Pour notre propre sécurité, on a dû trouver refuge ailleurs», raconte la mère.

Mais les Soraye sont déjà limités au niveau financier. «Mo mari dézà ena so laz lor li. Mais il travaille comme il peut dans les champs de la région. Moi je ne peux pas car mon fils, qui est handicapé depuis la naissance, a besoin d’une assistance permanente. Mon autre fils travaille dans une firme privée à Ébène et ne gagne pas suffisamment pour nous permettre de partir d’ici», avoue Beedeshwari Soraye.

Toutefois, explique-telle, plusieurs ingénieurs du conseil de district de Pamplemousses et ceux du National Disaster Committee lui ont fait comprendre que pour le bien de sa famille, ils ne pourraient plus rester là où ils sont. «Mo lakaz in ouver partou, kan la pli tonbé, tou délo rant andan. En plis nu per kiler plafon lamem kapav tom lor nou, si ena glisma terin ankor », affirme-t-elle.

Les Soraye ont déménagé pour vivre pendant deux mois environ dans une maison de la localité qu’ils ont louée non loin. Mais cela a été trop dur pour eux. Premièrement pour s’adapter et pour payer le loyer.

«Nous avons toutes nos affaires dans notre maison. Mon fils handicapé a ses repères ici. Li koné kot twalet. Kot télévision. So plas dormi. Laba li ti pe fini fer dan so plas mem ek li pa ti pe dormi», ajoute la quinquagénaire. Ainsi, le 27 mars, la petite famille a préféré retourner dans sa maison, même délabrée.

Bedeeshwari Soraye a peur qu’un jour, dans un moment de panique, elle ne puisse sauver son fils cadet en premier. «Aswar mo pa dormi mem, mo vey li. Car mon fils ne peut pas parler et en cas de panique, il peut mourir sans que l’on ne soit au courant», déplore-t-elle.

Appel à la solidarité

Une chose est sûre. Il est impossible aux Soraye d’envisager de quitter leur maison après y avoir vécu plus de 40 ans. Mais ils espèrent pourvoir y vivre des années encore sans crainte que le toit ne s’effondre sur eux. De ce fait, ils lancent un appel aux Mauriciens pour que ceux-ci leur viennent en aide. «Dan nimport ki fason zot kapav. Avek enn tigit materyo pou kapav refer mo lakaz. Mo ti pou bien kontan sirtou akoz mo le asir sékirité mo garson», indique-t-elle