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Françoise Labelle: «La paix au sein des familles réduira nos problèmes sociaux»

3 décembre 2017, 00:45

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Françoise Labelle: «La paix au sein des familles réduira nos problèmes sociaux»

Elle n’est pas très présente dans les médias. Mais Françoise Labelle n’a pas pour autant mis un terme à son engagement social. L’ancienne députée continue à être active auprès des familles et des associations.

Novembre 2014. Le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Parti travailliste se préparent à se présenter ensemble aux élections générales pour gagner, disent les militants. Contre toute attente, Françoise Labelle, élue à trois reprises, deux fois au no16 (Vacoas–Floréal) et la troisième au no20 (Beau-Bassin–Petite-Rivière), décline l’investiture de son parti, le MMM. «Je ne voulais pas être députée à nouveau. On peut toujours servir le pays dans d’autres positions», avance l’ancienne parlementaire. 

Même si elle prend du recul par rapport à l’avant-scène politique, Françoise Labelle se retrouve parmi ceux choisis par les militants pour siéger au comité central de son parti. Cependant, elle n’accède pas au bureau politique. Et pour respecter le vote de ses camarades, la militante refuse d’y être cooptée. 

Dès janvier 2015, l’ex-parlementaire profite de son temps libre pour s’inscrire à une université américaine. Elle s’en va suivre des cours en Afrique du Sud et obtient un Post-Graduate Certificate en communication et psychologie sociale. Depuis, sa maison à Rose-Hill est devenue son bureau. Elle travaille dans le domaine de l’encadrement psychosocial. 

Françoise Labelle fait office de conseiller en formation parentale et en communication interpersonnelle. Elle est la représentante accréditée de Gordon Training International, une société américaine de réputation mondiale opérant dans le domaine de la formation. 

Toutefois, ce n’est pas pour autant que l’ancienne députée a pris de la distance des réalités sociales du pays. Discrète, elle continue à être active auprès des organisations non gouvernementales, tout en contribuant aux travaux des commissions du MMM : celle de l’éducation et celle qui se penche sur la pauvreté. 

Stabilité familiale 

La spécialiste de thérapie familiale se sent interpellée par la récurrence des agressions dans des couples. «Je suis triste de constater le nombre de femmes décédées à la suite de violence conjugale», confie-t-elle. Mais comment y mettre fin ? Françoise Labelle ne croit pas qu’on y parviendra uniquement en légiférant. 

«On pourra disposer du texte de loi le plus élaboré, mais cela ne changera pas la situation», répond la politicienne. Il faut un travail en profondeur, estime-t-elle, car la racine du mal se trouve dans notre système social. On doit d’abord oeuvrer pour instaurer la sérénité au sein de la cellule familiale. «La paix dans les familles réduira nos problèmes sociaux», dit la militante, en s’inspirant de Mère Theresa. 

Pour elle, la stabilité au sein de la famille est la condition pour une société moins violente. «Un enfant qui vit dans un environnement hostile se montrera agressif quand il grandit», affirme la thérapeute. Et la violence n’est pas seulement comportementale. L’environnement et les conditions de logement peuvent générer des conditions qui mènent à la violence. 

L’ancienne députée dit s’étonner qu’avec tout l’argent de la Corporate Social Responsibility et les dotations budgétaires du ministère du Logement, il y ait encore des familles qui vivent dans des taudis. Elle s’interroge également sur la compétence de ceux recrutés par la National Empowerment Foundation pour accompagner les familles démunies. «Un simple Bsc en Social Studies ne confère pas à son détenteur toutes les aptitudes pour devenir un assistant social performant.» 

L’ex-parlementaire croit fermement qu’il faut travailler auprès des familles. Celles-ci doivent avoir un cadre de vie permettant leur épanouissement et elles doivent avoir des revenus décents. C’est à ces conditions que les parents pourront donner une bonne éducation à leurs enfants, indique-t-elle. 

Le comportement de nombreux Mauriciens inquiète par ailleurs Françoise Labelle. «On a l’impression que le Mauricien est toujours en train de se défouler. Il est impatient, nerveux au volant et peu courtois dans la rue», observe-t-elle. Il y a comme un trop-plein de frustration. 

L’ancienne députée s’alarme de la prolifération des drogues synthétiques en l’absence de campagnes de prévention. «Le gouvernement a eu tort de démanteler la NATReSA. Cet organisme abattait un travail considérable au niveau de la prévention et de la réhabilitation.»

Son parcours

<p><strong>Dans les années 70-80</strong> : Cadre au Mauritius Institute of Education<br />
	<strong>Dans les années 90</strong> : Employée dans le secteur privé<br />
	<strong>1995</strong> : Parmi les fondateurs du Mouvement pour l&rsquo;égalité des chances dans l&rsquo;éducation Candidate MMM battue à l&rsquo;élection partielle à Beau-Bassin&ndash; Petite-Rivière<br />
	<strong>2000 </strong>: Élue MMM à Beau-Bassin&ndash;Petite-Rivière w 2005 &amp; 2010 : Élue MMM à Vacoas&ndash;Floréal<br />
	<strong>2000</strong> : Parliamentary Private Secretary<br />
	<strong>2011</strong> : Vice-présidente du Parlement panafricain</p>