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Devi Arnasalon: la «ti madam zi ek alouda» d’Arab Town

16 novembre 2017, 01:00

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Devi Arnasalon: la «ti madam zi ek alouda» d’Arab Town

Depuis la création de cette foire, Devi Arnasalon et son mari y travaillent. Bientôt, ils devront partir pour faire place au tracé du métro express. Mais dans leur nouvel emplacement, ils ne pourront plus préparer leurs boissons à leur étal... Et ils n’ont aucun moyen de transport pour porter leurs équipements.

Depuis qu’elle a appris qu’elle doit céder sa place au métro express, Devi Arnasalon ne dort plus. Cela fait plusieurs années que son époux et elle travaillent à Arab Town, Rose-Hill, où ils vendent jus et alouda. Un nouvel emplacement leur a été trouvé, mais, dit-elle, «on m’a fait comprendre, et aux autres collègues qui vendent du jus ou de la nourriture, que nous ne serons plus autorisés à les préparer sur place». 

Comment portera-t-elle ses récipients dorénavant ? «Si la municipalité veut bien nous donner un moyen de transport pour transporter les énormes récipients de chez nous, ironise Devi Arnasalon, il n’y a aucun problème. Sinon, il faudrait qu’elle nous laisse gagner notre vie car nous acceptons de bouger sans broncher. Que les autorités nous laissent travailler.» 

Désormais, celle qui ne compte sur aucun transport, sauf celui en commun, devra porter ses récipients de jus préparés au préalable à son domicile, soit sur sa tête à l’ancienne, soit sur un vélo… Son mari étant souffrant, elle ne peut lui imposer une telle tâche. 

Trajet à pied 

Depuis la création de cette foire, Devi Arnasalon et son mari y travaillent. Cette mère de deux enfants, timide aux premiers abords, confie que c’est grâce à ce métier qu’elle parvient à envoyer ses enfants à l’école. L’aîné, qui a terminé le secondaire, suit actuellement une formation au Mauritius Institute of Training and Development. Par ailleurs, contre vents et marées et n’ayant aucune autre source de revenu, le couple soutient que c’est ce travail qui lui a toujours permis de faire bouillir la marmite. 

Chaque matin, raconte l’habitante de Stanley, avec son mari, ils rassemblent les ingrédients qu’ils achètent le jour même avant de se rendre à leur étal dans l’ancien Arab Town. À l’exception de la mousse, prévue pour l’alouda, qu’elle prépare et rappe la veille. C’est à pied qu’ils font le trajet. 

«Nos clients nous connaissent bien. Ils savent que mon mari est très maniaque et c’est la raison pour laquelle ils nous font confiance.» «Les verres dans lesquels est servi leur délicieux jus de citron ne cachent pas de ‘monstres gommons’ comme c’est le cas dans certains endroits», confie d’ailleurs un client, pressé de finir son verre car «zi-la mari bon».