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Louis Rivalland: «Le ciblage est une question délicate»

31 octobre 2017, 19:26

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Louis Rivalland: «Le ciblage est une question délicate»

Dix-huit ONG se sont partagé les quelque Rs 1,4 M que la Swan a mises à leur disposition, en marge de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Le Group Chief Executive explique pourquoi la Swan a orienté son aide vers les secteurs tels que l’éducation et la santé.

Une cérémonie de remise de chèques de la Swan à 18 organisations non gouvernementales (ONG), le 18 octobre, coïncide avec la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Parlez-nous de votre engagement social…

Notre engagement social touche toutes les causes qui méritent une attention nationale, ce qui implique évidemment la participation de tous les acteurs de la société. À la Swan, nous avons toujours œuvré pour des causes qui nous tiennent à cœur. L’allégement de la pauvreté en fait bien évidemment partie.

Ce fléau et son éradication éventuelle supposent une juxtaposition de plusieurs axes d’intervention sociale, qui vont de l’éducation aux services de santé en passant par le soutien psychologique, la formation aux métiers et la construction d’abris, notamment. Nous avons dirigé notre contribution vers ces différents axes car nous croyons fermement que c’est cet amalgame d’œuvres sociales qui aide dans la lutte contre la pauvreté.

Bien souvent, certaines institutions financières donnent à penser que leur engagement se limite à verser de l’argent. Où la Swan se situe-t-elle par rapport à cela ?

Notre engagement n’est pas purement financier. Il est également de la nature humaine. Beaucoup de nos cadres et employés participent régulièrement à des campagnes ou autres activités initiées par les ONG au profit de la communauté. Cette implication est tout aussi importante, à mon avis, que le financement. Elle témoigne d’un engagement plus tangible. Et traduit bien le fait que le concept de responsabilité sociale a été bien intégré, en théorie et dans la pratique, par la Swan.

Sur quel critère les ONG ont-elles été choisies pour bénéficier de votre soutien financier ?

En tant qu’entreprise responsable, nous avons une équipe en interne qui procède à l’évaluation des projets soumis par les ONG. Cette équipe est chargée de leur sélection en fonction de critères bien spécifiques et rigoureux. C’est dire que les projets retenus sont ceux qui sont les plus viables et qui présentent les mesures les plus probantes pouvant aider les causes dans lesquelles l’ONG est engagée.

Le tout doit, bien entendu, correspondre au budget accordé à la Fondation Swan. On se base donc sur le résultat des enquêtes menées par notre équipe afin de financer les projets les plus viables et d’assurer ainsi que les bénéficiaires finaux profitent effectivement de ce financement.

Outre ces 18 ONG, y en a-t-il d’autres qui vous ont approché pour solliciter votre aide ?

Nous avons environ 40 bénéficiaires. Nous organisons plusieurs cérémonies de remises de chèques au cours de l’année et chacune coïncide avec une journée internationale particulière. Nous remettons les chèques directement aux ONG dans leurs locaux.

La méthode d’aide actuelle vous convient-elle ?

Ou si vous aviez le choix, auriez-vous eu recours à une autre formule ? La méthode actuelle est tout à fait convenable, à condition que chacun joue le jeu.

Croyez-vous que l’argent déboursé pour venir en aide aux nécessiteux atteigne son objectif ?

Justement, comme je l’ai fait ressortir, c’est la raison pour laquelle nous soumettons les projets reçus à une évaluation rigoureuse. Cela nous permet de garantir que l’argent est utilisé à bon escient et que les bénéficiaires finaux profitent réellement des projets conçus par les ONG à leur intention.

La liste de personnes devant bénéficier de l’aide de l’État doit-elle être soumise à un système de ciblage ?

Le ciblage est toujours une question délicate. Je ne pense pas qu’il faille cibler. Il faudrait peut-être que les autorités exercent un meilleur contrôle afin d’assurer que les personnes qui sont éligibles aux aides de l’État le méritent vraiment.

Quels sont les facteurs qui sont à l’origine de la pauvreté ?

Les facteurs qui sont à l’origine de la pauvreté sont à la fois divers et nombreux. C’est pourquoi il faut s’attaquer à la source de ce phénomène si on espère l’enrayer. Je pense notamment ici à l’éducation, aux soins, au logement et à d’autres besoins essentiels de l’être humain.

Un autre moyen de contrôler la progression de la pauvreté est de créer des emplois qui puissent absorber le nombre de personnes sans emploi. Car, souvent hé- las, chômage rime avec pauvreté, peu importe le contexte.

Comment l’éliminer ou, du moins, contribuer à en réduire l’impact ?

La responsabilité sociale de l’entreprise n’est qu’un des moyens pouvant contribuer à l’élimination de la pauvreté. Venir à bout de la pauvreté ou réduire son impact demande un effort national et collectif. L’éducation reste la priorité de la Swan. Nous reconnaissons son rôle vital à la fois pour notre société et notre économie.

C’est pourquoi près de 45 % des fonds CSR (NdlR, Corporate Social Responsibility) décaissés en 2016 sont allés à des ONG impliquées dans le domaine de l’éducation et de la formation. Les ONG auxquelles nous avons apporté notre soutien se sont engagées à aider les enfants à atteindre de nouveaux sommets dans leurs études, tant au niveau primaire que secondaire.

La filière du développement socio-économique fait-elle partie de la préoccupation de la Swan ?

Bien entendu, cette filière constitue le deuxième pilier sur lequel la Fondation Swan s’est concentrée l’année dernière. Plus de 22 % de nos fonds ont été attribués à des organisations œuvrant pour l’amélioration du niveau de vie des classes défavorisées à travers une aide financière et une formation aux compétences de base.

Les initiatives pour aller de l’avant dans le développement social sont nombreuses. La Swan s’engage, dans ses activités quotidiennes comme à travers sa politique de responsabilité sociale d’entreprise, dans cette démarche. Le but est d’aider ces personnes à être autonomes.

Quels sont les autres secteurs d’intervention de la Swan ?

La Swan se manifeste notamment dans le secteur de la santé, des loisirs et de l’environnement.

Quelles sont les caractéristiques de votre intervention au niveau de la santé ?

Outre le traitement, nos concitoyens doivent être sensibilisés à certaines maladies qui peuvent être évitées si les gens reçoivent des informations fiables. Dans cette optique, nous avons fait don de 15 % de notre budget à des ONG œuvrant pour l’amélioration de la santé de la population. L’année dernière, un accent particulier a été mis sur les enfants atteints de diabète grâce au soutien accordé à T1 Diams. Nous avons également eu une attention particulière pour nos aînés. Comme nous le faisions depuis près de 50 ans, certains de nos collègues ont consacré leur temps aux résidants de la maison de retraite Leonard Cheshire.

Quelle est la justification pour orienter une partie de votre contribution vers les loisirs ?

Les loisirs et le sport sont l’une des clés de l’amélioration de la société. Ils véhiculent des valeurs telles que le respect. Comme les années précédentes, la Swan a, une fois de plus, été un fervent partisan de la promotion du sport à Maurice.

Parlons-en, de votre soutien aux ONG qui œuvrent en faveur de la protection et de la conversation de l’environnement.

À la Swan, nous sommes d’avis que l’amélioration de notre niveau de vie ne peut se faire au détriment de notre environnement et de l’écosystème en général. En 2016, 8 % de nos fonds CSR ont été alloués à des organisations qui ont fait preuve de passion et de dévouement dans la protection de notre flore et de notre faune. Parmi celles-ci, on retrouve la Mauritius Wildlife Foundation.

Notre investissement est l’illustration même de notre conviction que le secteur privé devrait s’engager fermement dans la société où il opère. Outre notre devoir de faire croître l’entreprise, notre rôle consiste également à contribuer à l’amélioration de l’environnement pour encourager le progrès, pour les gens et la société dans son ensemble.

La Swan compte-telle revoir son système actuel de répartition du budget consacré à son programme CSR ?

Le système actuel est le fruit d’un travail de réflexion et de préparation. Si nous détectons des failles, nous serons en mesure de les corriger. Dans l’immédiat, il n’y a pas lieu de revoir le système. Cependant, si la question se pose à l’avenir, bien entendu, nous procéderons à une révision du système.