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[Vidéo] Bateaux: la fabrication a le vent en poupe

19 octobre 2017, 20:23

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[Vidéo] Bateaux: la fabrication a le vent en poupe

Sous un soleil de plomb, des ouvriers s’activent sur un chantier bordé par l’océan. Équipés de combinaisons et de masques de protection, ils manipulent pièces métalliques et appareils électriques qui font jaillir des étincelles. Celles-ci se mêlent à l’incontournable odeur de peinture. Au Chantier naval de l’océan Indien (CNOI) à Mer-Rouge, on nous mène en bateau en ce mercredi 4 octobre. Du moins… dans sa fabrication.

En effet, au cœur de cet antre, la tôle et l’aluminium se façonnent en embarcation. «Cela fait 16 ans que le CNOI existe. Nous faisons de la réparation navale et de la construction», déclare Veronique Garrioch, Sustainability and Relationship Manager du segment Seafood and Marine du CNOI.

La fabrication commence après que le CNOI a décroché un contrat suivant un appel d’offres international. D’après notre interlocutrice, la construction se fait à la carte. Ainsi, après l’appel d’offres, un bureau d’études à l’étranger définit le plan du bateau.

Ensuite, le constructeur établit les éléments de structure de l’embarcation. Par exemple, en termes de matériaux, la tôle de fer, l’acier et l’aluminium sont préconisés. Les composants internes, comme le moteur, sont généralement importés.

Quant aux types de na- vires construits, ils sont variables. Présentement, l’établissement s’active à la construction d’un crevettier australien qui doit être livré le 15 décembre après l’achèvement de deux amphidromes pour Mayotte.

L’amphidrome permet de naviguer dans une direction et dans l’autre sans avoir à faire demi-tour. «Il assure la liaison entre les deux îles principales de Mayotte et peut transporter 590 passagers et une trentaine de véhicules. Cette embarcation fait 69 mètres de long», précise Veronique Garrioch. D’autres plus grands bateaux, à l’exemple des thoniers senneurs, peuvent faire 110 mètres de long, confie-t-elle.

Des skiffs (embarcation annexe au thonier senneur), des patrouilleurs et des remorqueurs sont également réalisés par le CNOI. Selon Franck Piriou, directeur commercial, et Veronique Garrioch, le chantier ne fait pas de production à la chaîne et mise davantage sur la qualité.

Pour ce faire, la première étape débute par la construction de la coque du bateau à l’envers. Cela se fait sur une plateforme. Puis, on passe au retournement. «Récemment, nous avons expérimenté une nouvelle méthode en mettant le bateau à l’eau et en le tirant avec des câbles tendus. Auparavant, pour les amphidromes, par exemple, on devait construire par bloc et les retourner. Puis, on les assemblait», indique la Sustainability and Relationship Manager.

Essais en mer

 Le montage du bateau se fait graduellement avec les aménagements nécessaires, comme l’électricité, la tuyauterie, la zone de réfrigération (si le bateau est utilisé pour la pêche), les espaces de vie de l’équipage ou la cuisine. Puis, on procède à la finition avec la peinture, entre autres.

Entre-temps, des tests sont effectués en continu pour s’assurer de la bonne fonctionnalité du bateau. Des essais en mer sont parallèlement réalisés.

Combien de temps cela prend-il pour fabriquer un bateau ? Cela dépend de la complexité du bateau. Pour les petits bateaux, cela peut nécessiter six mois et pour les grands, 14 mois. Les deux amphidromes, par exemple, ont été complétés en 18 mois, confie notre interlocutrice. La plupart des contrats pour la construction et la réparation proviennent notamment de la France, de l’Espagne, de l’Australie et des îles de la région.

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Outre le CNOI, Imersea Manufacturing Co Ltd produit aussi des bateaux. La fabrique, située à Petit-Raffray, existe depuis 35 ans. Elle a été reprise par Benoît Adam depuis novembre 2016. L’établissement construit des plaisanciers de la gamme Legasea.

Dès notre arrivée dans l’espace de construction, des effluves de ré- sine se concentrent dans l’air. La fibre de verre est le principal matériau utilisé. Sur le chantier, quelques travailleurs s’attellent à la peinture des pièces qui navigueront bientôt vers ces embarcations en devenir. D’autres poncent les parois et mettent les dernières touches pour que les modèles avancés puissent mouiller les eaux.

Au sein d’Imersea Manufacturing Co Ltd, environ sept types de bateaux sont proposés aux clients, souligne Benoît Adam. «Dans la catégorie Cheetah, nous en avons en 17, 20, 23, 30 et 36 pieds de long. Ensuite, nous avons la gamme Extreme, qui comprend les 19 et 23 pieds. Pour commencer, le client nous contacte avec une idée précise de la taille du bateau souhaitée.» Les commandes proviennent principalement des expatriés.

Une fois le devis approuvé, la première étape est enclenchée. Il s’agit du moulage du bateau qui est en fibre de verre. Cela peut prendre trois jours, estime David Florens, manager d’Imersea. Puis, les diverses sections du navire prennent vie.

«Nous constituons l’intérieur du bateau, notamment les passages, les membres et les systèmes de câblage. Puis, il faudra faire l’assemblage avec le plancher, le pont, la console, entre autres», explique David Florens. D’ajouter que «c’est comme pour la construction d’une maison. On bâtit l’édifice puis on rajoute le réseau d’alimentation électrique, etc.»

Travaillant avec Imersea Dealers, la compagnie importe des moteurs d’Evinrude plus facilement des États-Unis. Ces équipements varient non seulement en puissance mais aussi en font voir de… toutes les couleurs. Hormis les classiques blanc et noir, des nuances de bleu, rouge, et ainsi de suite sont disponibles, et peuvent s’harmoniser aux couleurs du bateau, d’après nos interlocuteurs. Après l’installation des aménagements et équipements, les finitions sont effectuées. Cela va de la peinture de la coque à la disposition des coussins.

Pour construire un plaisancier, il faut compter en moyenne un mois pour ceux de 17 pieds et de quatre à cinq mois pour les 30 pieds. Des tests sont également réalisés. Ainsi, après la construction, les bateaux se jettent à l’eau pour des épreuves pratiques avant la livraison aux clients.