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Mauritius Institute of Directors : «Aucun doute sur la bonne foi du board»

11 octobre 2017, 23:28

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Mauritius Institute of Directors : «Aucun doute sur la bonne foi du board»

Que pense le National Committee on Corporate Governance (NCCG) sur la polémique que suscite actuellement le Mauritius Institute of Directors (MIoD) suivant le licenciement du Chief Executive Officer (CEO), Juan Carlos Fernandez Zara, le 22 septembre ? Contactée, Aruna Radhakeesoon, Chairperson du NCCG, répond d’emblée que le MIoD est une société «à part entière» qui n’est pas contrôlée par le NCCG, même si celui-ci a aidé à sa mise en place. «Du reste, aucun membre du NCCG ne siège au conseil d’administration du MIoD», précise-t-elle.

Aruna Radhakeesoon avance par ailleurs que cette affaire est «interne au MIoD. Le conseil d’administration est composé de personnes compétentes du monde des affaires et élues par les membres de cette association à sa dernière assemblée générale». De souligner que n’étant pas en présence de tous les éléments du dossier, elle ne peut se prononcer sur le sujet.

«Mais je n’ai aucune raison de douter de la bonne foi du conseil d’administration de cette association qui a agi collectivement», avance-telle. Par ailleurs, l’ex-CEO Juan Carlos Fernandez Zara ayant logé une plainte en cour industrielle, la Chairperson fait ressortir qu’il faudrait commenter cette affaire avec précaution.

Cette réponse intervient au lendemain de la réaction du consul honoraire de Suisse, Adrien Wehrli, dans un texte paru en une de l’express du mardi 10 octobre. Celui-ci se dit choqué qu’une institution «qui prône la bonne gouvernance agisse de la sorte». À savoir que le MIoD a démarré un projet de plateforme nationale d’innovation en partenariat avec le gouvernement suisse.

Contacté, le ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance, Sudhir Sesungkur, dit suivre la situation de près. Il n’a toutefois pas souhaité faire de commentaire pour l’heure, étant en déplacement pour assister à des réunions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. «Je m’exprimerai là-dessus à mon retour au pays», a-t-il déclaré.

Divergence d’opinion

Juan Carlos Fernandez Zara ne compte pas, pour sa part, baisser les bras. Voilà trois semaines qu’il a été démis de ses fonctions de CEO du MIoD. Cette décision prise «à l’unanimité» par le conseil d’administration le 22 septembre lui est restée en travers de la gorge.

La raison : sa révocation est intervenue lors d’une réunion spéciale du conseil d’administration sans qu’il n’ait été informé, voire convoqué pour s’expliquer. Une procédure qui, selon lui, remet en cause la crédibilité de l’institut, connu pour offrir des cours en bonne gouvernance.

Depuis, ce ressortissant suisse d’origine espagnole cherche réparation. Il dit trouver cela décevant que les choses se soient déroulées ainsi. Rencontré à son domicile à Péreybère, l’exCEO du MIoD est calme mais d’humeur combative. Il n’en revient toujours pas de ce qui lui est arrivé.

S’il avait bien été informé qu’une réunion allait avoir lieu pour discuter de ses conditions de travail, ce n’est que par le biais d’une correspondance écrite, suivant la réunion spéciale du conseil d’administration du 22 septembre, qu’il apprend son renvoi. Si le board justifie cette décision unilatérale en citant de «profonds désaccords» avec l’ex-CEO, notamment sur la gestion de l’institut et la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie, Juan Carlos Fernandez Zara n’en démord pas.

«Durant les 16 mois où j’ai été en poste au sein du MIoD je n’ai jamais reçu une quelconque plainte ou rencontré de gros problèmes avec le conseil d’administration», soutient-il. Pour lui, si divergence il y a eu, il n’y avait rien d’anormal, les différences d’opinion entre le management et le board étant monnaie courante au sein de toute organisation. Ce que réfute Heba Capdevila-Jangeerkhan, Chairperson de l’institut.

«S’ils avaient un vrai problème avec moi, pourquoi m’avoir félicité après la tenue du forum sur l’innovation ? (NdlR, grand forum qui a eu lieu en collaboration avec la Suisse, en août dernier.) Pourquoi avoir décidé de revoir mon salaire à la hausse après ma demande ?» s’interroge-t-il, documents à l’appui. Selon l’ex-CEO, son licenciement serait lié à un contentieux entre lui et la Chairperson de l’institut concernant le non-paiement de fees par une entreprise. Pour Juan Carlos Fernandez Zara, ce qui s’est passé portera certainement atteinte à l’image de Maurice, notamment vis-à- vis des investisseurs.

D’ajouter qu’il regrette que tous les projets enclenchés sous sa direction ne tombent à l’eau. Il se dit toutefois prêt à réintégrer son poste, mais pas avec l’actuel conseil d’administration. «Je me demande s’il a les compétences pour diriger une institution comme le MIoD.»

<h2><strong>L&rsquo;ex-CEO a failli</strong></h2>

<p>Heba Capdevila-Jangeerkhan réfute catégoriquement les allégations de Juan Carlos Fernandez Zara à l&rsquo;encontre du board du MIoD. Contacté par l&rsquo;express, Heba Capdevila-Jangeerkhan fait ressortir que &laquo;<em>pendant les 12 derniers mois, le board a rappelé à plusieurs reprises à Juan Carlos Fernandez Zara qu&rsquo;il ne réussissait pas à deliver en tant que CEO</em>&raquo;. La raison : son incapacité à présenter un business plan en bonne et due forme au conseil d&rsquo;administration, ce qui a eu plusieurs conséquences néfastes sur les activités de l&rsquo;institut. Elle souligne également que la décision de le renvoyer a été prise de manière réfléchie et pour le bien du MIoD.</p>

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