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Crise à Air Mauritius: un crash annoncé

8 octobre 2017, 22:30

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Crise à Air Mauritius: un crash annoncé

Fallait-il s’attendre à cette catastrophe aérienne ? À cette descente aux enfers ? À ce tête à queue ? Oui. Car le bras de fer entre la direction d’Air Mauritius et les deux syndicats, l’Airline Employee Association (AEA) et la Mauritius Air Line Pilots Association (MALPA) remonte à 2015.

Les divers appels de détresse en provenance des cabines de pilotage n’ont pas été entendus par la tour de contrôle, au Paille-en- Queue Court. La crise couvait dans le cockpit. Ce qui en a résulté : un crash. «Toutes les demandes de réunion avec la direction pour des négociations ayant trait aux salaires ont été ignorées par le management», déplore les pilotes.

Le moteur a calé quand la direction de MK a changé leurs conditions d’emploi. D’ailleurs, une affaire avait été logée en cour au début de cette année à ce propos. Les pilotes contestent, notamment, le nouveau mode de calcul en ce qu’il s’agit des heures supplémentaires. Selon les règles établies, le nombre d’heures de vol pour un pilote ne doit pas dépasser les 80,5 mensuellement. Or, une fois ce seuil franchi, tout travail effectué est comptabilisé comme des heures supplémentaires. Mais ce n’est plus le cas actuellement. Car, les heures de «repos», en plein ciel, ne sont plus prises en compte, ce qui réduit les overtime. Par ailleurs, les pilotes avaient droit à Rs 2 800 pour chaque heure supplémentaire. Mais, le montant a été réduit à Rs 1 800.

«Plusieurs d’entre nous comptabilisons presque les 900 heures de vol par an. Nous nous sacrifions pour pouvoir assurer le service et voilà comment on nous encourage, comment on nous récompense», s’insurge un pilote. Autre grief : le contrat octroyé aux nouvelles recrues. Celles-ci touchent 25 % de moins que les anciens. Et, «au lieu d’avoir 42 jours de congé par an, ils en ont 27».

Qui décide de ces changements ? Le staff committee. La prise de position de ce dernier a été la goutte de kérosène qui a fait déborder le vase. L’AEA exigeait en effet que les nouveaux venus, majoritairement des Mauriciens qui ont quitté leur emploi à l’étranger, soient embauchés sous les mêmes conditions que l’accord signé en 2011. Les syndicats avaient ainsi accordé un ultimatum à la direction d’Air Mauritius pour que leur requête soit prise en considération. Mais rien à faire.

D’autre part, la polémique englobe également les billets d’avions que la compagnie d’aviation nationale met à la disposition des pilotes. Les commandants de bord avaient droit à un billet classe affaire et les copilotes atterrissaient en classe économie. Il a fallu dire adieu au champagne en «business class»…

Autant de litiges, donc, qui ont plombé l’aile du Paille-en-Queue.

En chiffres 1,64 %

<p>C&rsquo;est la baisse de la valeur des titres d&rsquo;<em>Air Mauritius</em> sur un total de 58 500 actions échangées lors de la séance boursière du vendredi 6 octobre. Le prix d&rsquo;une action est en effet passé de Rs 15,25 à Rs 15.</p>

Agences de voyages : l’orage

Il n’y a pas que les pilotes qui sont en froid avec la direction d’Air Mauritius. Les responsables des agences de voyages trouvent également inacceptable la façon de faire de la compagnie d’aviation. À tel point que certains préfèrent vendre des sièges de compagnies étrangères plutôt que ceux disponibles sur le Paille-en-Queue. Point de départ du litige : le dialogue de sourds. «Les billets qui sont en promotion sont vendus uniquement aux comptoirs d’Air Mauritius. Nous estimons que c’est discriminatoire. C’est un des points dont nous aurions aimé discuter avec MK, mais on ne nous écoute pas», fait valoir un voyagiste. Autre pomme de discorde : l’éventuelle ouverture de succursales de MK dans diverses régions de l’île. Les propriétaires d’agences de voyages craignent ainsi le crash financier. Du côté d’Air Mauritius, le département de communication affirme que MK n’est pas en concurrence avec les agences de voyages. «Nos concurrents sont des compagnies d’aviation. Cependant, nous choisissons quelles sont les agences de voyages qui sont nos agents. Nous le faisons selon les règles établies par l’International Air Transport Association. MK est donc en règle», rétorque Prem Sewpaul, le responsable de communication. Concernant les billets promotionnels, ce cadre de MK précise qu’il ne s’agit pas de véritables ventes, mais plutôt de jeux, avec un tirage au sort pour faire le buzz autour de certains produits. Cela se fait en ligne, dit-il. «Il est faux de dire qu’Air Mauritius a l’intention d’ouvrir des agences à travers l’île», conclut Prem Sewpaul.

Ryanair propose des hausses de salaires à ses pilotes pour les garder

<p>Une lettre d&rsquo;excuse et un coup de pouce financier. Le directeur général de Ryanair, Michael O&rsquo;Leary, a écrit aux plus de 4 000 pilotes de la compagnie aérienne pour leur proposer des hausses de salaires. Dans cette lettre datée de jeudi, il s&rsquo;excuse platement auprès des pilotes pour la mauvaise gestion de leur planning de vacances, qui a conduit la compagnie irlandaise à bas coût à annuler quelque 20 000 vols prévus entre septembre et mars. Plutôt coutumier de l&rsquo;humour froid et de la controverse, le patron de Ryanair assure cette fois solennellement les pilotes de <em>&laquo;son plus grand respect [...] pour leur capacité de travail, leur compétence et leur professionnalisme &raquo;.</em></p>

<p>Ryanair dément depuis des semaines toute hémorragie de ses pilotes tentés d&rsquo;aller voler sous d&rsquo;autres cieux, mais Michael O&rsquo;Leary prie toutefois dans son courrier <em>&laquo;de rester chez Ryanair&raquo;</em> les pilotes qui pourraient être tentés<em> &laquo;de rejoindre des compagnies moins sûres financièrement et en difficulté face au Brexit&raquo;</em>. Il cite nommément deux autres compagnies à bas coûts, Norwegian et Jet2.</p>

<p>Le PDG de Ryanair détaille, en outre, un certain nombre <em>&laquo;d&rsquo;améliorations importantes pour les plannings, les paies, la localisation, les contrats et la progression de carrière &raquo; </em>des pilotes. Il répète sa proposition de prime exceptionnelle de 12 000 euros pour les commandants de bord et 6 000 euros pour les copilotes, déjà citée dans un mémo interne, pour les pilotes s&rsquo;engageant à rester jusqu&rsquo;à octobre 2018. Il y ajoute une augmentation de paie de plusieurs milliers d&rsquo;euros annuels pour les pilotes sur un certain nombre de bases aéroportuaires, ainsi que des propositions pour améliorer les conditions de travail.</p>

<p><em><strong>Source : AFP</strong></em><br />
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