C’est une missive des employés envoyée au bureau du Premier ministre et au leader de l’opposition qui aurait tout déclenché. L’affaire concerne l’allocation d’un contrat de la Wastewater Management Authority (WMA) à Scene-Ries Consult Ltd pour une étude de faisabilité concernant un projet de tout-à-l’égout à Rivière-du- Rempart. Un exercice sur lequel l’Independent Commission against Corruption (ICAC) enquête. D’aucuns évoquent la proximité de la compagnie avec des politiciens au pouvoir.

Il y a deux semaines, des employés de la WMA ont remis une missive au bureau du Premier ministre et au leader de l’opposition. Ils mettent en cause le président du board du WMA, Sulaiman Hansrod. Ils l’accusent d’avoir favorisé Scene-Ries Consult, même si celle-ci n’avait pas proposé la meilleure offre.

Le Chairman est même reproché d’avoir téléphoné au directeur de cette compagnie les 6 et 7 avril dernier. Scene-Ries Consult aurait financé des activités sociopolitiques d’un ministre. Un employé de la WMA a aussi soutenu détenir des preuves à fournir à l’ICAC.

Procédures requises

Interrogé, le directeur de Scene-Ries Consult, Eddy Seenyen, confirme que sa compagnie a bien obtenu le contrat. Mais il ne sait pas si d’autres compagnies avaient proposé de meilleures offres.

Quant aux allégations de proximité avec un ministre, Eddy Seenyen nie tout en bloc. «Ma compagnie est passée par les procédures requises et elle n’a jamais été mêlée à des financements d’activités politiques. » D’ajouter qu’il est prêt à tout expliquer à l’ICAC. Sulaiman Hansrod a, lui, déclaré depuis dimanche qu’il laisse l’ICAC enquêter.

Dans la lettre, l’allocation du contrat à Scene-Ries Consult est expliquée en détails. Selon les informations fournies, cinq soumissionnaires se sont manifestés, dont cette compagnie et Gibb.

Le BID Evaluation Committee de la WMA aurait choisi Gibb, dont l’offre était la meilleure, soit Rs 3,08 millions. Scene-Ries Consult proposait Rs 3,6 millions.

Or, le Chairman de la WMA aurait réclamé l’extension de l’appel d’offres, n’étant pas d’accord avec le choix du comité. Mais trois ingénieurs auraient refusé d’obtempérer.

L’un d’eux, sentant qu’il allait être suspendu, a même servi une mise en demeure au Chairman. Il a été suspendu, de même que quatre autres ingénieurs.