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Moogesh Veerabadren : «Notre port souffre d’un manque de compétences»

16 septembre 2017, 14:43

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Moogesh Veerabadren : «Notre port souffre d’un manque de compétences»

L’ancien lord-maire, qui a aussi dirigé le syndicat des employés du port pendant plusieurs années, continue son engagement dans la discrétion. Il est inquiet de la perte de compétitivité de Port-Louis.

«J’estime avoir beaucoup donné à mon pays, ma ville, mon parti et le port où j’ai travaillé pendant trois décennies. Il est temps que je me tienne en retrait.» Ces paroles de Moogesh Veerabadren, ancien lord-maire et ancien employé du port, sont empreintes d’une détermination affirmée à prendre du recul de la vie publique.

Aujourd’hui âgé de 70 ans, il n’est toutefois pas totalement inactif. Il préside la régionale no 5 du Mouvement militant mauricien (MMM), mais il agit dans la discrétion. Même s’il est parfois en désaccord avec la direction de son parti, comme sur la question d’alliance avec le Parti travailliste (PTr) en 2014, il ne fait pas de remous. Il espère régler les différends dans la discipline.

Moogesh Veerabadren est ferme sur deux choses: l’attachement au MMM et le refus de se porter candidat à une élection à l’avenir. «Le MMM, c’est mon parti, j’y suis depuis 1969, je ne le quitterai jamais», dit le militant de la première heure. Question élection, l’ancien Lord-maire est définitif : «J’ai été élu à toutes les élections municipales de 1977 à 1995, j’ai bien servi ma ville. Ce n’est pas à mon âge que je vais solliciter une investiture.» Toutefois, le vétéran se dit prêt à accorder son soutien aux plus jeunes: «Je serai toujours disponible pour conseiller ceux qui viennent d’arriver au parti, je veux bien partager l’expérience que j’ai acquise pendant 30 ans d’engagement.»

Il a été l’un des fondateurs de la Port-Louis Harbour and Docks Workers Union. Il sera, tour à tour, secrétaire général et président du syndicat pendant plusieurs années. Celui qui a débuté dans le port comme simple ouvrier, a terminé sa carrière en 2006 comme Human Resource Coordinator. Il a été élu par les travailleurs pour être membre du conseil d’administration de la Cargo Handling Corporation pendant plusieurs années.

Le vieux loup est resté très attaché à ce secteur névralgique de l’économie du pays. Presque quotidiennement, il est dans la capitale pour rencontrer des ex-collègues et échanger sur la situation dans le secteur portuaire. Comme d’autres observateurs, il est inquiet de la baisse de performance de Port-Louis et le départ des cadres expérimentés. «Notre port souffre d’un manque de compétences», constate –t-il.

Moogesh Veerabadren s’est engagé très jeune en politique. En 1969, Maurice soigne ses blessures après les «bagarres raciales» dans la capitale. Lui et ses amis de son quartier de Plaine-Verte, dont l’ancien député Rajen Dyalah et l’ex-conseiller municipal feu Nasool Dilmohamed, rejoignent ceux œuvrant pour la réconciliation entre les communautés. Ils sont à l’écoute du Dr Cader Raman et d’Edwin de Robillard. Plus tard, il œuvrera aux côtés du père Henri Souchon. D’ailleurs, ce dernier et l’Ayer Marimootoo officient au premier mariage mixte en la cathédrale Saint-Louis, en décembre 1978, quand ils bénissent l’union de Moogesh et de son épouse Ruby.

En septembre 1969, Moogesh et ses amis participent à l’acte fondateur du MMM : la manifestation au rond-point de Saint-Jean contre la venue à Maurice de la princesse Alexandra. La lutte ouvrière et la promotion du mauricianisme sont les marques de l’engagement social de Moogesh Veerabadren, malgré des moments difficiles. «Au moment de la répression par le gouvernement de la coalition PTr-PMSD de sir Seewoosagur Ramgoolam et de Gaëtan Duval, j’ai été licencié du port et je me suis retrouvé sans emploi de 1970 à 1973», se souvient l’ancien lord-maire.

Moogesh Veerabadren est fier son action pour la restauration des lieux symboliques du combat ouvrier : l’érection d’une stèle en mémoire de la contribution des travailleurs du port à Trou-Fanfaron, la restauration du Jardin de la Compagnie et la reconstruction du kiosque au Champ-de-Mars, là où le Dr Maurice Curé avait lancé le Parti travailliste en 1936.

<p><strong>Son parcours</strong></p>

<p>1970 &ndash; Un des fondateurs de la Port-Louis Harbour &amp; Docks Workers Union</p>

<p>1977-82 et 1985 à 2000 &ndash; Conseiller municipal à Port-Louis</p>

<p>1983 &ndash; Élu membre du Board de la CHC</p>

<p>2000 &ndash; Human Resource Coordinator du CHC</p>

<p>2001 &amp; 2002 &ndash; lord-maire</p>

<p></p>