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Devant la Cour suprême : une septuagénaire arrêtée pour mendicité

20 août 2017, 00:57

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Devant la Cour suprême : une septuagénaire arrêtée pour mendicité

Elle a 74 ans. Et cela fait presque un an qu’elle vit dans une maison d’une pièce avec son fils et son époux handicapé. «Mo enn vié dimounn. Mo pa pé kokin… Mo pé gagn difikilté pou gagn enn lakaz, akoz sa mo pé bizin dimann kas», lâche Clara Marie Lisette, que nous avons rencontrée hier. La septuagénaire, qui est souvent aperçue devant la Cour suprême à mendier, a été arrêtée mercredi 16 août, dans l’après-midi, par la police de Pope Hennessy. Une somme de Rs 1 027, qui était en sa possession, a été saisie. Elle a comparu devant la justice jeudi et a écopé d’un avertissement. La magistrate a pris en considération sa condition de vie.

Selon la loi, toute personne qui mendie, si elle a une maison de refuge et un travail, sera punie d’un mois d’emprisonnement. S’il n’existe pas de tel établissement, les mendiants valides auront un emprisonnement de 15 jours où une amende ne dépassant Rs 1 000. C’est pour cela que la police l’a, à plusieurs reprises, sommée de quitter les lieux. Mais une fois les officiers partis, la septuagénaire revient à chaque fois sur ses pas pour mendier.

D’ailleurs, vendredi 18 août, Clara Marie Lisette s’est une fois de plus rendue devant la Cour suprême et a, à nouveau, été chassée par les policiers. Loin de se décourager, la septuagénaire s’est installée non loin d’un fast-food. Elle nous explique que cela fait bientôt un an qu’elle habite dans une maison d’une pièce à Cité Richelieu. Cela, depuis que le propriétaire de la maison qu’elle louait l’a sommée de quitter les lieux. Une plainte avait été déposée contre elle car elle refusait de partir. «Il fallait qu’elle évacue le bâtiment pour sa propre sécurité, mais elle a refusé de le faire», avait fait ressortir le propriétaire dans sa plainte. Clara Marie Lisette a alors fini par plier bagage.

«Avec ma pension, je ne peux payer un loyer», soutient la septuagénaire. Et parfois, elle reste avec le ventre vide une journée entière. C’est à l’extérieur de la maison de son fils qu’elle garde les quelques affaires qu’elle a. «Lapli soley, bann zafer-la bizin res déor», déplore-t-elle. Avant de préciser qu’une association essaie de lui venir en aide afin qu’elle ait une maison.

Un autre mendiant arrêté

La police a aussi procédé à l’arrestation d’un homme de 48 ans à Port-Louis, mercredi. Une somme de Rs 127 a été sécurisée. Il a comparu en cour et a écopé d’une amende.