Publicité

Commission drogue: une énigme nommée Noorhossen Khalil Ramoly

29 juillet 2017, 20:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Commission drogue: une énigme nommée Noorhossen Khalil Ramoly

De nombreux soupçons pèsent contre lui mais les preuves restent introuvables. Lundi dernier, Naserah Bibi Vavra, l’épouse du trafiquant Siddick Islam, a cité le nom de Noorhossen Khalil Ramoly devant la commission d’enquête sur la drogue, présidée par Paul Lam Shang Leen. Il était listé parmi les proches ayant contribué à payer les Rs 25 millions d’honoraires réclamés par les avocats de son mari. Auparavant, devant cette même commission, Siddick Islam l’avait aussi mentionné comme étant «membre» de son réseau.

Dans le collimateur de l’ADSU

Noorhossen Khalil Ramoly intéresse les limiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) depuis 2006. Soupçonné d’être un maillon fort du trafic de drogue, son domicile a été perquisitionné trois fois en 2006, 2008 et 2014. Toutefois, malgré les informations de l’ADSU, il n’y a aucune preuve qui justifie l’émission d’un mandat d’arrêt contre lui. Les informations de Paul Lam Shang Leen poussent à croire que le principal concerné est chaque fois averti par des taupes au sein de la brigade anti-drogue, ce qui expliquerait le manque de résultats probants lors des raids. Dans le milieu, on explique qu’il s’est fait de plus en plus discret depuis le début des travaux de la commission et surtout, depuis que son nom est cité avec insistance. «Si Khalil Ramoly est dans le collimateur de l’ADSU, il doit bien y avoir un motif. Les enquêteurs ne lâchent pas prise.»

2016 : Un mariage et un transfert

Le quinquagénaire, habitant de Port-Louis, est le fils d’un policier. Il est marié et père de trois filles. Le mariage de l’une d’entre elles, en novembre dernier, a d’ailleurs été médiatisé car cela a valu le transfert de l’inspecteur Assaad Rujub au poste de police de Terre-Rouge. Selon les rumeurs, le policier, auparavant à la tête de l’ADSU de Plaine-Verte, était présent à ce mariage. Un fait qu’il a nié en bloc devant la commission d’enquête sur la drogue lors de son audition en juin dernier. Même son de cloche dans l’entourage des Ramoly. L’inspecteur Assaad Rujub n’était pas présent à la réception donnée chez eux ce jourlà. «Khalil Ramoly n’a jamais rencontré Assaad Rujub. Avant l’audition de celui-ci, il ne savait même pas à quoi il ressemblait», souligne-t-on.

Le «frère» de Siddick Islam

«Khalil ek Siddick plis ki dé frer.» Selon les proches de l’ancien tôlier, la fraternité qui existe entre les deux hommes ne fait aucun doute. Selon eux, malgré la condamnation pour trafic de drogue de Siddick Islam, hors de question pour Khalil Ramoly de couper les ponts avec le trafiquant ou avec l’épouse de celui-ci, Naserah Bibi Vavra.

Selon celle qui est plus connue comme la Reine de Plaine-Verte, Khalil Ramoly lui prête des voitures de temps en temps. Cette dernière avait d’ailleurs été arrêtée en 2013 après lui avoir acheté une berline allemande. Elle était soupçonnée d’avoir remis des faux documents à ABC Leasing en 2006. Quant à l’oncle de Naserah Bibi Vavra, Jalil Baccar, il est employé au garage du principal concerné. Ses relevés bancaires ont également été passés au crible par la commission Lam Shang Leen.

Simulations d’accidents

En juillet 2009, Khalil Ramoly figure parmi une dizaine de personnes arrêtées dans une affaire de fraude. Il est soupçonné d’être à la tête d’un réseau de fraudeurs d’assurance. À deux reprises, le père de famille avait endommagé une voiture dans laquelle se trouvaient d’autres proches. Les individus arrêtés avaient été inculpés de blanchiment d’argent et de complot pour avoir simulé des accidents. Ils avaient récupéré Rs 10 millions de ces transactions.

Poursuivi pour homicide involontaire

Le 6 août 2008, Noorhossen Khalil Ramoly est poursuivi pour homicide involontaire après avoir mortellement percuté Ally Khodabux. Lors du procès, il fait comprendre que la victime avait surgi abruptement devant son véhicule et qu’il n’avait pu l’éviter. Ces faits sont niés en bloc par le témoin du drame, le petit frère de la victime, âgé de 12 ans à l’époque. Si, au départ, le bénéfice du doute est accordé à Noorhossen Khalil Ramoly, la police et les limiers de l’Independent Commission against Corruption ont demandé la réouverture du procès. Ils soupçonnent à présent que l’accident a été volontaire.

Khalil Spare Parts : Business as usual au garage

Le commerce Khalil Spare Parts.

C’est à la route des Pamplemousses, à Ste-Croix, que se trouvent le garage et le commerce Khalil Spare Parts. Ils appartiennent tous deux à Noorhossen Khalil Ramoly.

Jeudi dernier, nous sommes allés à la rencontre de ce dernier sur son lieu de travail, soit dans un garage rempli de voitures.

Le garage se trouvent à Ste-Croix.

Ce jour-là, comme tous les autres d’ailleurs, c’est «business as usual». Chacun s’attelle à son travail, loin des soucis du propriétaire des lieux. Noorhossen Khalil Ramoly nous accueille dans son bureau, malgré la visite impromptue. Les photos de lui en compagnie de ses parents, ou encore en compagnie de son épouse et de ses trois filles, ornent la petite pièce. Interrogé sur le fait que son nom est souvent cité devant la commission d’enquête sur la drogue, Noorhossen Khalil Ramoly esquisse un sourire. Il nous fait comprendre que les «ragots» à son sujet ne l’inquiètent ni lui ni ses proches. Il se dit d’ailleurs prêt à témoigner. Il n’en dira pas plus, laissant le soin à son avocat, Me Gavin Glover, de s’occuper de ses affaires.

Ses proches expliquent que c’est le «bon coeur» de Noorhossen Khalil Ramoly qui lui cause préjudice aujourd’hui. «Zamé linn réfiz ed dimounn. Boukou zalou li.»

Le pion Shabeer Goolamgouse

<div style="text-align:center">
	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/dsc_3234-villa-goolamgouse.jpg" width="620" />
		<figcaption>La villa de Shabeer Goolamgouse, équipée de caméras, se trouve sur les flancs de la montagne à Morcellement Richwood, Terre-Rouge.</figcaption>
	</figure>
</div>

<p>Shabeer Goolamgouse est suspendu de ses fonctions comme policier depuis 2012. Auparavant affecté à l&rsquo;Anti-Drug and Smuggling Unit, l&rsquo;ancien beau-frère de Sada Curpen est accusé de blanchiment d&rsquo;argent par l&rsquo;Independent Commission against Corruption. Depuis sa suspension, il travaille comme courtier pour le compte de <em>Khalil Spare Parts.</em></p>

<p>Sa deuxième épouse, Lalita Durbarry, et lui ont été longuement questionnés devant la commission d&rsquo;enquête sur la drogue. Ils ont eu beaucoup de mal à s&rsquo;expliquer sur leur fortune. Parmi les biens qu&rsquo;ils ont acquis rapidement, une luxueuse villa sur les flancs de la montagne à Morcellement Richwood, Terre-Rouge. Les informations de Paul Lam Shang Leen font état du fait que le policier suspendu agirait en tant qu&rsquo;intermédiaire de Noorhossen Khalil Ramoly pour faciliter le trafic de drogue et le blanchiment d&rsquo;argent. Shabeer Goolamgouse a nié les faits, sans pour autant être convaincant.</p>

<p></p>