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Mariam Sekria : madame courage et ses «appareils» de massage

22 juillet 2017, 21:38

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Mariam Sekria : madame courage et ses «appareils» de massage

Elle est menue, fragile. Sa force à elle, c’est le mental. Au milieu des étals, à côté des autres marchands, plus costauds, elle passerait presque inaperçue. Pour vendre ses produits, elle donne de la voix. Rencontre fortuite avec une petite dame au grand courage.

Mariam Sekria a 50 ans. Elle n’avait jamais travaillé avant le décès de son mari, il y a un an. Depuis, l’ancienne femme au foyer a dû apprendre à dibout lor so lipié. Histoire de pouvoir continuer à payer son loyer, à prendre soin de sa maman de 80 ans, à tir rasion.

«Dépi tipti mo konn la mizer. Papa ti kit mama, inn bizin trasé.»

Mais comme elle a le cuir épais et de frêles épaules solides, les obstacles ne lui font pas peur. Elle occupe un étal à la gare du Nord. Sur lequel l’on retrouve des paquets de coton-tige, des coupe-ongles mais aussi et surtout des «gadgets» en bois, qu’elle appelle des «appareils de massage». Celui pour le dos coûte Rs 75, ceux pour les pieds entre Rs 150 et Rs 200.

Mariam les a testés elle-même. «Mo gagn douler partou, lasanté pa tro bon.» Qu’importe, ce n’est pas une arthrite qui lui fera courber l’échine. Surtout que la pension que perçoit la veuve est loin d’être suffisante pour subvenir à ses besoins, ainsi qu’à ceux de sa mère. Alors «mo trasé for-for». Par semaine, son mini business lui rapporte entre Rs 500 et Rs 700. Pas de quoi se construire une maison, mais de quoi mettre du beurre dans le bred sousou.

Ses passe-temps ? Ses loisirs ? Des mots quasiment inconnus pour Mariam, qui n’a pas d’enfant. Quand elle n’est pas en train de travailler, elle s’occupe de sa maman, qui revient sans cesse dans la conversation. Pas le temps de se détendre, donc, le temps, c’est de l’argent et de l’amour…

Ce qu’elle souhaite faire, à l’avenir ? «Pa koné, kontinié, gété ziska kotsa arivé.» De toute façon, quoi qu’il arrive, Mariam continuera à se battre. Comme elle l’a toujours fait.