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Corruption : un directeur de ministère devant la chaîne pénale

22 juillet 2017, 02:42

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Corruption : un directeur de ministère devant la chaîne pénale

Le directeur au sein du ministère de l’Intérieur, chargé notamment des subventions spéciales, a été déféré devant la Chaîne pénale, mercredi. Il y sera à nouveau présenté aujourd’hui.

Rebondis­sement. Tandis que Claudine Razaima­monjy, femme d’affaires, est toujours sous mandat de dépôt, comme il est affirmé par les autorités à la prison de Manjakandriana, l’affaire dans laquelle elle est poursuivie pour favoritisme dans l’attribution de marchés publics, détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux connaît une évolution.

Une information, venant de sources concordantes, indique que le directeur auprès du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, qui est en charge, notamment, de l’attribution des subventions exceptionnelles des communes, et de l’attribution des marchés publics y afférents, a été arrêté par le Bianco [Bureau indépendant anti-corruption]. Selon les explications, toutes les décisions concernant les subventions exceptionnelles sont prises et actées au niveau de ce directeur.

Le responsable ministériel aurait été interpellé, mercredi. Si l’on s’en tient aux explications, cette personnalité aurait été déférée devant la Chaîne pénale anti-corruption (CPAC), aux 67ha le jour-même. Ce défèrement concerne le dossier de la commune rurale d’Ambohima­hamasina, indique-t-on. La subvention exceptionnelle accordée à cette commune rurale de la région Haute Matsiatra, à hauteur de 396 millions d’ariary, aurait fait l’objet d’une malversation financière.

Un rapport d’agents de l’Inspection générale de l’État (IGE), en octobre 2015, a attiré l’attention sur cet usage illicite des deniers publics. L’enquête ouverte par le Bianco, suite à des doléances, a ensuite happé la propriétaire de l’hôtel A&C. Sur le dossier Ambohi­mahamasina, la CPAC a remis le directeur ministériel en liberté provisoire.

Nouveau défèrement
Trois suspects dans la même affaire avaient, eux aussi, bénéficié d’une mise en liberté provisoire, le 30 novembre. Un autre directeur auprès du ministère de l’Intérieur était parmi les accusés. Le responsable de l’attribution des subventions exceptionnelles ne s’en est pas pour autant tiré d’affaire. Après son défèrement, mercredi, le directeur a immédiatement rejoint les locaux du Bureau anti-corruption, à Ambohibao, où il fait l’objet d’une autre garde-à-vue  jusqu’à aujourd’hui, concernant des malversations autour des subventions exceptionnelles accordées à d’autres communes.

Dans l’intention de défendre le maire d’Ambohi­ma­hamasina, durant un face-à-face entre le Sénat et le gouvernement en décembre dernier, le sénateur Riana Andriamandavy VII avait révélé qu’outre Ambohima­hamasina, treize autres communes, sont concernées par l’enquête du BIANCO. Lors d’une conférence de presse du Bureau d’Ambohibao, durant la semaine tumultueuse d’avril où la femme d’affaires était gardée à vue, il a été dit qu’elle est concernée par quelques autres dossiers similaires à celui d’Ambohimahamasina.
Le directeur auprès du ministère de l’Intérieur sera, ainsi, à nouveau déféré devant la Chaîne pénale ce jour, pour d’autres affaires de subvention exceptionnelle. Des communes dans la partie Nord de Madagascar, dont celle d’Antsohihy, seraient concernées par l’affaire qui passera en instruction judiciaire aujourd’hui.
Le responsable ne sera cependant pas le seul à être déféré. « Des responsables de sociétés écrans, qui sont des prête-noms de la fameuse dame seront aussi déférés, confie une des sources.

Devant des journalistes le 13 juin, Tiaray Fanahi­manana, vice-président du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), a soutenu que les informations en leur possession indiquaient qu’au moins une dizaine de personnes, sont happées dans les dossiers impliquant l’hôtelière. Le nombre de personnes qui seront présentées devant la CPAC, ce jour, n’est pas indiqué. Comme le défèrement d’aujourd’hui touche à d’autres dossiers, une nouvelle audition et comparution de Claudine Razai­mamonjy n’est pas à écarter.