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[Vidéo] Récolte de la canne à sucre : ces métiers annexes

15 juillet 2017, 22:41

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[Vidéo] Récolte de la canne à sucre : ces métiers annexes

Ils ne sont pas planteurs et ne travaillent pas dans la fabrication du sucre. Pourtant, la canne, c’est leur gagne-pain. Immersion dans l’industrie de la canne et ses métiers en périphérie, à l’occasion de l’ouverture de la coupe.

On ne le trouvera pas dans les champs. Pourtant, Hassen Auleear, 58 ans et membre de la Small Planters' Association, est essentiel au bon déroulement du travail qui s’y fait. Il exerce le métier d'entrepreneur agricole. Il se charge aussi bien du bon déroulement de la culture que du travail dans les champs et de la récolte. La profession d'entrepreneur agricole, il l’exerce depuis 37 ans. «Je n’ai pas choisi ce métier. C’était par obligation. Avec le temps, je m’y suis habitué. En 1979, quand j’ai terminé ma scolarité,il y avait 80 000 chômeurs sur le marché. Mon grand-père et mon père étaient dans ce domaine. J’y suis entré à mon tour. Après moi, il n’y aura pas de relève», soutient-il.

La canne, c’est ausi une histoire de famille chez les Mutty. Ajay Mutty, 51 ans, a emboîté le pas à son beau-père lorsqu’il est devenu entrepreneur agricole. Pourtant, ce n’est pas le métier auquel il se destinait. Il était employé comme chauffeur de camion pour une usine textile mais ne pouvait pas joindre les deux bouts. «Ainsi, j’ai contacté mon beau-père, qui est entrepreneur. J’ai commencé avec lui. Puis, j’ai obtenu mon propre permis. Je me suis intéressé à la canne à sucre car j’ai grandi dans ce milieu», explique-t-il. Car ses parents, ainsi que son frère, font aussi dans la canne à sucre. À la demande des planteurs, Ajay Mutty offre plusieurs services comme le recrutement des ressources humaines pour la récolte de la canne, le nettoyage des champs ou encore le transport des travailleurs, entre autres.

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Cette tâche, c’est James Tacouri, chauffeur, qui s’en occupe. En effet, le sexagénaire est spécialisé dans la conduite et la manipulation d’un chargeur de cannes. En plus simple, il manie une grue afin de ramasser les tiges coupées pour les placer correctement dans le camion. Cela fait 18 ans que James Tacouri assure ce service. Ancien employé de maintenance dans un hôtel du Nord, il y a pris sa retraite à l’âge de 46 ans. Il estimait que c’était plus profitable d’exercer dans le domaine du sucre. «Dès que j’ai commencé à manipuler le véhicule, j’ai aimé ce métier. Ce n’est pas difficile. J’ai appris tout seul», raconte-t-il. Aux champs dès 6 heures, il effectue une dizaine de charges par jour. Ce qui équivaut à environ six tonnes, pour charger entre six à sept camions.

Les camions, c’est l’affaire de Vinay Lutchmee, camionneur de carrière et aussi l’employeur de James Tacouri. Durant la saison sucrière, Vinay Lutchmee équipe son camion d’un conteneur métallique, appelé la corbeille, et assure entre six à sept trajets par jour entre les champs et les sucreries. Un trajet qu’il aime à faire, tout comme le métier qu’il a choisi. «Je ne voulais pas en exercer un, où il fallait lire et écrire. J’ai cessé  d'aller  à l’école après la Form IV», confie-t-il. Hors saison, le camion de Vinay Lutchmee roule toujours, transportant des matériaux de construction ou autres produits. La grue de James Tacouri est envoyée, elle, dans les champs pour nettoyer ou encore pour aider dans la récolte.

Comment ces travailleurs perçoivent-ils l’avenir des champs de canne? Certains sont pessimistes. «Les terrains sont soit vendus, soit abandonnés ou loués. La filière cannière n’est pas assez valorisée et n’attire plus les jeunes. Dans quatre à cinq ans, il faudra solliciter la main-d’œuvre étrangère», font valoir Hassen Auleear et Ajay Mutty. Ils indiquent que, dans les années 1980, la population de planteurs était au nombre de 35 000. Elle est désormais de 15 000, ce qui illustre le désintérêt pour le domaine. Vinay Lutchmee et James Tacouri se montrent, eux, plus positifs. Tout est une question de volonté, estiment-ils.

La saison de récolte dure jusqu’en novembre, voire quelques jours en décembre. En 2015, la récolte de cannes à sucre était estimée à 4 009 232 tonnes, selon le dernier rapport de la Mauritius Cooperative Agricultural Federation Ltd. Et en 2016, ce chiffre était de 3 795 619 tonnes. 386 277 tonnes de sucre ont été produites en 2016, selon la fédération. 

Dhiraj et le fourrage

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<p>&nbsp;Si la canne à sucre assure un métier à certains, sa récolte est tout aussi un bénéfice pour d&rsquo;autres. Dhiraj Seegoolam, 46 ans, fermier, en sait quelque chose, lui. Celui-ci est ramasseur de fourrage. &laquo;Je suis debout dès 4 heures. Je commence par nourrir mes vaches et mes chèvres. Ensuite, vers 7 heures, je vais chercher du fourrage&raquo;, explique cet habitant de Triolet. Il se rend alors aux champs pour ramasser les feuilles de canne à sucre, données gratuitement par les propriétaires. Mais, hors récolte, il doit chercher du fourrage ailleurs. Il indique que la principale difficulté vient du fait que cela se raréfie hors des champs de canne. Heureusement, ajoute-t-il, des propriétaires l&rsquo;autorisent à ramasser feuilles et herbes pour ses animaux.</p>