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Jean-Michel Pitot: «Il ne faut pas créer de l’emploi à n’importe quel prix»

7 juillet 2017, 01:45

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Jean-Michel Pitot: «Il ne faut pas créer de l’emploi à n’importe quel prix»

Le «Paradise Cove Boutique Hotel» a récemment fêté son quart de siècle. L’occasion pour le CEO du groupe Attitude de faire le bilan. Parmi ses craintes, les projets d’aquaculture qui se développent à travers l’île.

Quel bilan faites-vous de la performance deu «Paradise Cove» depuis qu’il a été repris par le groupe Attitude en 2012 ?

Le bilan se fait à deux niveaux. Au niveau produit et marketing, il n’y a rien à dire ; c’est une belle histoire, notamment par rapport au positionnement de l’hôtel et l’appréciation de la clientèle. En ce qui concerne le chiffre d’affaires, cela se passe bien aussi. Nous avons atteint nos objectifs.

Quels ont été les principaux défis du groupe Attitude après la reprise de l’hôtel ?

Le défi est d’arriver à positionner l’hôtel le plus haut possible sur le marché avec les tarifs les plus élevés. Mais il y a toujours l’élément concurrentiel, tant au niveau local, régional qu’international. Le Brexit est aussi un facteur qui peut nous affecter, notamment avec la baisse de la livre sterling. Nous surveillons, d’ailleurs, de très près ce qui se passe sur le marché britannique. C’est l’un des marchés où nous sommes bien positionnés.

Qu’en est-il de la stratégie de développement de l’hôtel ?

Nous avons en projet la rénovation de l’hôtel au cours de laquelle on remettra en question certains aspects de l’établissement en termes de chambres, de décoration et de facilités pour les clients. Notre objectif est de voir comment apporter plus de valeur aux services proposés aux clients.

La National Export Strategy a identifié le tourisme culturel comme créneau porteur pour l’exportation. En tant que groupe impliqué dans ce domaine, que pouvez-vous nous dire sur votre expérience ?

Le tourisme culturel, nous l’avons défini au niveau de notre Green Attitude Foundation. Un des axes de travail concerne le développement de la culture mauricienne à travers la promotion de jeunes artistes. Nous avons participé à beaucoup d’événements en ce sens. La contribution est moindre à ce stade, mais cela devrait changer dans le futur.

Par ailleurs, nous sommes fiers de notre marque Otentik, dont un des axes consiste à inciter les clients à sortir de l’hôtel pour aller à la rencontre des Mauriciens chez eux. Ce n’est pas une démarche mercantile ; ce sont nos employés qui en bénéficient (NdlR : les clients sont invités à aller dîner chez les employés de l’hôtel, qui sont rémunérés). Notre souhait est d’offrir à nos clients un séjour inoubliable dans nos établissements, avec nos équipes et de les inciter à vivre leurs vacances à la mauricienne. C’est un concept que nous ne cessons d’améliorer et de peaufiner depuis quatre ans pour répondre et anticiper les attentes des clients. Leurs réactions valent les efforts fournis.

Que pensez-vous du projet de «mystery shopper» annoncé par le ministre du Tourisme ?

Nous avons déjà des mystery shoppers dans nos hôtels depuis cinq ans. Cela fait partie de notre Key Performance Index. Tous les mois, nous envoyons des mystery shoppers dans nos hôtels, ce qui nous permet de voir ce qui fonctionne bien ou pas dans nos établissements. Je suis content de voir que le ministre veut lancer ce concept au niveau national pour comprendre ce qui ce qui se passe dans nos hôtels. C’est une très bonne initiative qui viendra compenser ce que l’on fait déjà. Notre démarche de mystery shopper donne un aperçu du fonctionnement d’un hôtel à un moment X. Le gouvernement permettra de faire un état des lieux à un moment Y. Cela ne peut que nous être bénéfique.

En tant qu’opérateur, que pensez-vous des projets d’aquaculture qui se multiplient un peu partout à travers l’île ?

En tant que membre et vice-président de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice, je ne peux qu’exprimer des craintes par rapport à cela ; des craintes partagées par la population également. Sur les réseaux sociaux, on voit bien une levée de boucliers. Dans les lagons du Nord, il y a quelques dispositifs d’aquaculture qui ont été installés, bien qu’ils soient tous petits. Toutefois, il y en a d’autres de dimension plus importante. Notre objectif est d’attirer l’attention du gouvernement afin que toutes les précautions nécessaires soient prises pour le développement de tels projets. Il faut, certes, créer de l’emploi, mais pas à n’importe quel prix.