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Maurice au cœur du trafic de drogue dans la région?

30 mars 2017, 21:02

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Maurice au cœur du trafic de drogue dans la région?

L’importante quantité de drogue saisie au port depuis le 9 mars était en fait en transit sur le territoire. C’est ce que déduit le quartier général de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU) après que des informations provenant de l’Afrique de Sud stipulent que les colis saisis devaient être acheminés vers l’Australie et l’Europe. 

Maurice serait ainsi une plaque tournante du trafic de drogue dans l’océan Indien. Une source bien renseignée à l’hôtel du gouvernement détiendrait elle aussi cette information troublante.

L’héroïne se détériore après un certain temps

Un officier du Forensic Science Laboratory soutient la thèse qu’une telle quantité ne pouvait définitivement pas être destinée qu’à Maurice car comme tout produit, l’héroïne se détériore après un certain temps. Un limier de l’ADSU ajoute même que lorsque cette drogue est périmée, elle devient visqueuse. 

Quelles répercussions pour Maurice, maintenant que l’on sait que de la drogue aurait atterri sur le territoire pour ensuite être exportée ailleurs ? Du côté des autorités, on est unanime : les voyageurs mauriciens, ainsi que nos exportations, feront face à plus de vigilance à l’avenir.

L’enquête se poursuit

Au niveau de l’ADSU, l’enquête se poursuit pour retracer le ou les cerveaux dans l’affaire des Rs 2 milliards d’héroïne saisie au port. Navind Kistnah, le courtier en douane de 34 ans qui est parti pour Johannesburg la veille de la saisie de 135 kilos d’héroïne, est soupçonné d’être la personne qui allait faciliter l’entrée de cette cargaison à Maurice. 

Les deux directeurs de la compagnie Brilliant Resources Counsulting Ltd, Gianchand Dewdanee et Sibi Thomas, qui se sont chargés des procédures d’importation des compresseurs dans lesquels était dissimulée la drogue, sont toujours en détention.

Billets d’avion

D’ailleurs, en repassant de précédentes affaires de drogue au peigne fin, les enquêteurs ont découvert que certains suspects avaient acheté des billets d’avion peu avant d’être épinglés. Comme le cas de ce couple de Sud-Africains, interpellé à sa descente d’avion en 2005, qui avait en sa possession 2 kilos de cocaïne. 

À la suite d’une livraison contrôlée dans un hôtel de la capitale, les limiers de l’ADSU avaient mis la main sur un ressortissant des Pays-Bas, marié à une Mauricienne. Il avait en sa possession un billet d’avion retour pour son pays.

Blanchiment d’argent

L’Independent Commission against Corruption (ICAC) enquête, pour sa part, sur le volet blanchiment d’argent et continue à ficeler son dossier autour de tous ceux qui sont impliqués dans ce réseau de drogue qui opérerait depuis la prison centrale de Beau-Bassin. Tout comme l’ADSU, la commission anticorruption soupçonne que certains paris dans le monde hippique sont utilisés comme moyen pour financer ce trafic.

D’ailleurs, le Stable Manager Simon Jones, ancien entraîneur de chevaux, sera de retour au siège de l’ICAC, à Moka, pour clarifier certaines informations après une première déposition, vendredi. Les enquêteurs s’intéressaient au mécanisme entourant l’adhésion des membres à des écuries. Jean Michel Henry, entraîneur accrédité auprès du Mauritius Turf Club, était, lui, appelé à donner des détails sur le fonctionnement de ce milieu. Il est prévu que d’autres directeurs des écuries soient convoqués par l’ICAC.