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Quatre ans après les inondations du 30 mars 2013: «Ma souffrance est la même chaque jour»

30 mars 2017, 08:26

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Quatre ans après les inondations du 30 mars 2013: «Ma souffrance est la même chaque jour»

Il y a exactement quatre ans, scène cauchemardesque à Port-Louis… L’autoroute à l’entrée de la capitale transformée en rivière, les voitures empilées les unes sur les autres. Le pire restait pourtant à venir, bilan de ces inondations du 30 mars 2013 : 11 morts. Ce drame a marqué les esprits de tous les Mauriciens. Si pour certains, l’eau est passée sous les ponts, pour les familles des victimes, pas un jour ne passe sans que la souffrance ne leur rappelle la perte d’un être cher.

Vinod Khoosye a perdu son fils ce jour-là. Vikesh Khoosye, âgé de 26 ans, est mort en portant secours à une femme. «Je mange, je bois et pourtant ma souffrance est la même chaque jour. Je me demande toujours pourquoi Dieu ne m’a pas pris moi au lieu de mon fils. À la maison, je n’ai rien changé, sa chambre est intacte avec toutes ses affaires.

Pour moi, c’est comme s’il était toujours là. Il me suffit d’être dans sa chambre pour le voir», dit-il. Selon ce père meurtri, il est important de tirer des leçons de ce drame et d’améliorer la situation. «Un mort, c’est déjà trop. Il faut prévenir ces catastrophes.»

Pour Allan Wright, plusieurs vies ont basculé après ce drame. «Le temps reste suspendu. Nous avons été confrontés à une souffrance indescriptible. Après le décès de nos êtres chers, il faut essayer de guérir, mais supporter cette absence n’est pas facile. Je vis avec mon fils et je dois assumer le rôle de mère, de père et de frère

Allan Wright a perdu sa femme, Sylvia, et son fils cadet, Jeffrey. Il est nécessaire, pour lui, que les autorités fassent leur mea culpa, sans cela toutes ces familles ne pourront pas faire leur deuil. «Coïncidence, c’est demain (NdlR, aujourd’hui jeudi 30 mars) que notre procès sera appelé en cour.»

En effet, les familles des victimes des inondations du 30 mars réclament Rs 650 millions à l’État et à six organismes. Le procès est appelé devant le Master and Registrar de la Cour suprême. «Je pense que nous avons quand même tiré des leçons de ce qui s’est passé. La météo se dote d’un nouveau radar à Trou-aux-Cerfs, la police et la State Property Development Company prennent aussi leurs précautions en cas de pluie. Il a fallu que 11 personnes meurent pour qu’il y ait cette amélioration», dit Allan Wright.

L’early warning system se fait attendre

Le National Disaster Risk Reduction and Management Centre attend toujours le rapport du consultant canadien pour enclencher le projet «Early Warning System». Ce système vise à établir une méthode d’alerte destinée au public en cas de catastrophe. S’il n’y a pas encore de précision sur la date de soumission du rapport, les autorités indiquent qu’il ne devrait plus tarder. En attendant, le National Emergency Operations Command est en place. Il s’agit d’un comité incluant les pompiers, la police, les ministères, le SAMU et tous les services d’urgence, dont la Croix-Rouge. Dès le déclenchement d’une alerte, ils décident des opérations à effectuer après l’évaluation des risques. «L’Early Warning System viendra s’ajouter à cela», dit-on au ministère de l’Environnement.