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La centrale St Louis au cœur d’une polémique

30 décembre 2016, 12:38

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La centrale St Louis au cœur d’une polémique

La décision de l’État d’agrandir cette centrale au fioul lourd, en y installant quatre moteurs et deux réservoirs de fioul suscite de nombreuses controverses. À tel point que le site France 24 en a fait un article paru jeudi 29 décembre. Selon le site, la centrale St Louis, qui se trouve à Port-Louis et qui est exploitée par le CEB, inquiète ceux qui habitent dans les environs. Ces derniers craignent pour leur santé et l’environnement. Ils ont même porté plainte auprès de la Cour suprême et du tribunal de l’environnement pour tenter de mettre fin aux travaux, qui ont déjà commencé et qui devraient s’achever en juillet 2017.

«Ce projet va à l’encontre de tous les objectifs de développement durable du pays»

Alors que selon l’Organisation mondiale de la santé, l’Île Maurice est le deuxième pays le moins pollué au monde, les différentes formes de pollution de cette centrale du pays sont décriées. Le programme des Nations unies pour l’environnement a également affirmé que le fioul est la principale cause de pollution du pays.

Selon Abdool Farade Nunnoo, président du Mouvement civique de Plaine-Lauzun, qui s’oppose à ce projet, une fumée noire ou parfois jaune émane de la centrale. L’air est irrespirable à cause de la mauvaise odeur du soufre, qui se trouve dans le fioul lourd. Il y a aussi la pollution sonore causée par le bruit des moteurs en marche. Le président ajoute que «ce projet va à l’encontre de tous les objectifs de développement durable du pays». Cela, alors que le pays est signataire de la COP21.

«D’après un rapport du ministère de l’Environnement, la centrale ne va affecter ni les gens ni l’environnement»

Interrogé par France 24, le maire de Port-Louis, Mohammad Oumar Kholeegan affirme «comprendre» les inquiétudes des habitants et être allé voir les dégâts sur place. Cependant, il explique que «d’après un rapport du ministère de l’Environnement, la centrale ne va affecter ni les gens ni l’environnement». «Pour faire avancer le dossier, il faut réaliser une enquête aussi professionnelle que celle du ministère. Pour l’instant, les contestataires n’ont pas de véritable preuve du danger», affirme-t-il.

«Il n’y a pas de plan d’évacuation en cas d’incendie alors qu’il y a des maisons à une dizaine de mètres de la centrale»

Danielle Selvon a, elle, évoqué ce problème au Parlement. Toutefois, le ministre de l’Énergie lui a répondu que la Banque africaine de développement, qui finance à 90 % ce projet, n’avait pas exprimé d’inquiétudes. «Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’il n’y a pas de plan d’évacuation en cas d’incendie alors qu’il y a des maisons à une dizaine de mètres de la centrale», a-t-elle confié à France 24 par téléphone. Le ministère de l’Énergie a également été contacté pour une réaction à ce sujet. Une réponse est toujours attendue.

«Une fois le projet achevé, les émissions de gaz et les nuisances sonores diminueront pour le bonheur des travailleurs  (...) et des 1 500 habitants»

La Banque africaine de développement a, quant à elle, rédigé un rapport sur la centrale St Louis, à contre-pied des arguments des activistes. Elle argue que le projet va atténuer les effets nocifs sur l’environnement, sans pour autant les supprimer. «Une fois le projet achevé, les émissions de gaz et les nuisances sonores diminueront pour le bonheur des travailleurs de la zone industrielle, au nombre de 2 000 environ, et des 1 500 habitants du Camp-Chapelon», assure-t-elle.

Une pétition signée par 2 300 personnes a été remise au maire dans l’espoir d’influencer les juges de la Cour suprême, dont le verdict est attendu dans les semaines à venir.