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Education primaire: Naomi Ortoo assure la réussite dans les écoles ZEP

10 décembre 2016, 19:30

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Education primaire: Naomi Ortoo assure la réussite dans les écoles ZEP

C’est la fierté à Bambous ‘A’ Government School, une école d’une Zone d’éducation prioritaire (ZEP). Trois élèves ont obtenu 23 unités aux examens du Certificate of Primary Education (CPE). Ils sont, tous trois, issus de la classe de Naomi Ortoo. Et ce n’est pas une première pour l’institutrice. Les lauréats du primaire, elle en a formé plusieurs.

À peine les résultats du CPE distribués aux élèves que Naomi Ortoo se remet au travail. Elle doit maintenant mettre en place les cours de rattrapage pour les élèves qui n’ont pas été reçus. Mais pas que. L’institutrice doit aussi se préparer à réussir ses propres examens pour l’obtention de son diplôme en pédagogie.

Personne n’est surpris lorsqu’elle dit que cette année a été assez difficile. «Mais la priorité a toujours été mes élèves. Je n’ai fait aucune concession dans mes classes», précise l’enseignante. Malgré la fatigue, Naomi Ortoo est toujours sur son petit nuage après les résultats de ses trois élèves. Mais ce n’est pas la première fois qu’elle connaît un tel succès. Elle a travaillé dans d’autres écoles ZEP et a toujours obtenu de bons résultats.

Quel est le secret de sa réussite ? «Il n’y en a pas», répond-elle. Il faut simplement comprendre les élèves. «J’ai toujours dit que pour être prof dans une école ZEP, il faut être parent. Si un enseignant ne comprend pas les enfants, il ne pourra pas gérer une classe d’élèves dont les besoins dépassent l’acquisition des connaissances académiques», explique Naomi Ortoo.

Ces élèves proviennent de familles en difficulté et ils ont surtout besoin d’affection. Il faut les savoir gérer au cas par cas. Pour cela, on doit connaître l’histoire de chacun d’eux. Entre ceux qui sont brutalisés, les orphelins et les parents alcooliques, elle a de quoi faire.

«Tout ce qui se dit sur les conditions de vie des élèves des écoles ZEP est vrai. C’est pour cela que notre rôle, en tant que prof, est encore plus important», poursuit l’enseignante. Elle reconnaît que, malheureusement, ces enfants ne peuvent compter sur le soutien des parents. Ils doivent tout apprendre en classe. C’est pourquoi, Naomi Ortoo a mis au point une méthode d’apprentissage bien à elle. Et ça marche.

«La première chose à savoir, c’est que l’attention d’un enfant est volatile. Il ne faut jamais s’éterniser sur une matière» dit-elle. D’habitude, l’enseignante ne s’attarde pas indûment sur un sujet. Après un moment, elle passe à autre chose, quitte à revenir sur la question initiale par la suite. Naomi Ortoo est l’une des rares institutrices à accorder dix minutes de sieste à sa classe. «Vous n’imaginez pas le bien que cela fait aux enfants. Même ceux qui ne dorment pas et qui chuchotent entre eux, croyant que je ne les entends pas, sont nettement plus accessibles après», dit-elle.

Dans les écoles ZEP, des enfants avec différents niveaux de capacité se retrouvent dans la même classe. «Il est, donc, hors de question de se concentrer sur une partie de la classe et délaisser l’autre. Il faut trouver le moyen pour que tous avancent ensemble», affirme Naomi Ortoo.

Et comment s’y prend-elle pour le faire ? De temps en temps, Naomi Ortoo réunit des élèves à fort potentiel et travaille des questions complexes avec eux. Ensuite, en classe, elle aborde la question et ce sont les premiers de la classe qui donnent des explications à leurs amis. «Les enfants ont leur propre niveau de langue et leurs codes.» Cette méthode, le peer tutoring, donne des résultats très rapidement.

Est-ce que ce sont toutes ces méthodes conjuguées qui ont donné les résultats de cette année ? «Non. Avant tout, il y a, bien évidemment, la volonté de chacun de réussir.»