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Seffoudine Inzoudine: «Plus besoin de passer par Dar es-Salaam pour venir à Maurice»

1 décembre 2016, 16:50

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Seffoudine Inzoudine: «Plus besoin de passer par Dar es-Salaam pour venir à Maurice»

 

Ceux qui veulent visiter les Comores seront ravis. Une nouvelle compagnie d’aviation, qui porte le nom d’Int’Air Îles, desservira bientôt Maurice et cette destination.

Int’Air Îles veut desservir Maurice et les Comores. Pourquoi cet intérêt pour Maurice ?

Nous avons noté un problème de connectivité entre les Comores et le reste des îles de l’océan Indien. Ce problème handicape les Comoriens qui veulent voir d’autres pays. C’est très difficile pour eux de quitter Moroni pour venir à Maurice. Ils sont obligés de passer une nuit à La Réunion ou à Madagascar. Cette nouvelle desserte leur permettra d’avoir une seule destination le même jour. S’ils viennent à Maurice pour les soins, ils seront pris en charge immédiatement. Grâce à des accords, les Comoriens peuvent venir ici sans visa et se faire soigner. C’est quelque chose de positif. Maurice est le meilleur endroit pour se faire soigner. À Maurice, il y a des compétences que les Comoriens pourraient utiliser.

 

 La compagnie aérienne a été créée en 2008. Où se situe-t-elle huit ans après ?

C’est une société familiale qui se porte très bien. Nous avons 110 employés. Nous disposons de cinq avions, dont des Cessna. Nous projetons d’acquérir deux autres A320 pour mieux servir d’autres liaisons aériennes, afin de permettre aux Mauriciens d’aller vers des destinations qui leur sont complètement inconnues.

En 2015, vous étiez au bord de la fermeture à cause de l’imposition de nouvelles taxes aéroportuaires. Comment vous en êtes-vous sortis ?

 On s’était rendu compte qu’on avait affaire à des personnes de mauvaise volonté, qui cherchaient à nous déstabiliser. Nous avions pris la décision de quitter le pays. L’aéroport a été mis au pas et les problèmes ne se sont plus posés par la suite. Aujourd’hui, nous entretenons de bonnes relations avec les autorités aéroportuaires et le ministère de tutelle.

 

La compagnie aérienne Corsair veut également desservir les îles de l’océan Indien. La concurrence ne vous effraie-t-elle pas ?

Il faut comprendre que Corsair dessert Mayotte et non pas les Comores. Mais ça ne me choque pas. Cela fait huit ans qu’on est dans le secteur de l’aviation. On a pris des coups. Pour moi, la concurrence est une bonne chose. Très franchement, ça ne me déplairait pas que Corsair ou une autre compagnie desserve les Comores. Récemment, d’autres personnes ne voulaient pas qu’Ethiopian Airlines desserve Moroni. Je ne vois pas pourquoi empêcher une compagnie avec une telle réputation. Moi, je n’y trouve que du positif.

 

Beaucoup de compagnies aériennes ont fini par disparaître. Est-ce que votre engagement est basé sur le court, moyen ou le long terme ?

Je suis un ancien fonctionnaire. Je me suis engagé à m’occuper pleinement de cette nouvelle activité. Je me bats pour le long terme. Notre bilan est positif pour une toute petite compagnie privée. Nous n’avons pas d’aide de l’État. Nous avons un actionnariat familial. Nous nous battons avec nos propres forces. Nous avons des objectifs à atteindre.

Quelle pourrait être la contribution d’Int’Air Îles pour promouvoir les échanges entre les Comores et Maurice ?

 Cette nouvelle liaison aérienne permettra aux opérateurs économiques de Maurice d’aller vers d’autres terrains plus fertiles aux Comores. Ça leur permettra également de trouver des opérations économiquement rentables. Il est aussi possible que des Comoriens viennent à Maurice pour acheter des matières premières au lieu d’aller à Dar-es-Salaam.

 Par ailleurs, les hommes d’affaires comoriens sont actuellement obligés de passer par Dar es-Salaam pour aller en Inde, en Chine, où dans d’autres pays. Avec la nouvelle desserte, le prix est beaucoup plus compétitif que d’autres itinéraires. Aux Comores, tout peut se développer. La seule difficulté, c’est que le pays est pauvre. C’est une coopération gagnante entre nos deux îles.