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Compensation salariale en janvier : le silence de l’État décrié

28 novembre 2016, 22:20

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Compensation salariale en janvier : le silence de l’État décrié

Certains signes ne trompent pas. Et du côté des syndicats des secteurs public et privé, on s’inquiète. À quelques jours du mois de décembre, aucune date n’a été avancée pour la tenue d’un comité tripartite. Comité à l’issue duquel le quantum de la compensation salariale est déterminé. D’où la question : les salariés bénéficieront-ils d’une compensation salariale en janvier ?

La compensation salariale devient obligatoire après que l’Additional Remuneration Bill est adopté au Parlement. Sauf que jusqu’ici, ce projet de loi ne figure pas à l’agenda de l’Assemblée nationale. En principe cette augmentation prend effet à partir de janvier, payable à la fin du mois.

Interrogé, le ministre des Finances Pravind Jugnauth refuse de répondre. Silence radio également du côté du ministre du Travail Soodesh Callichurn. Le patronat est, pour sa part, injoignable.

Les syndicats des secteurs public et privé soulignent que cela fait trois semaines qu’ils ont envoyé aux autorités des correspondances en vue de la mise en place du comité tripartite. Depuis, ils attendent toujours.

Selon Reaz Chuttoo, de la Confédération des travailleurs du secteur privé, l’institution de ce comité tripartite est obligatoire. Quand bien même le gouvernement annoncerait, par la suite, qu’il n’y aurait pas de compensation salariale. «Lors d’un tel comité, nous pouvons faire entendre notre voix, surtout pour les travailleurs qui touchent Rs 5 200 mensuellement», dit-il.

Naraindranath Gopee, président de la Fédération des syndicats du service civil, abonde dans le même sens. «La tenue de ce comité tripartite est obligatoire. Nous sommes à la veille de décembre et nous n’avons rien entendu du ministère des Finances.»

C’est bien souvent le taux d’inflation qui détermine s’il y aura compensation salariale ou pas. Selon Statistics Mauritius, celui-ci se situait à 1,5 % à octobre. Si ce taux ne dépasse pas 5 %, le gouvernement et le secteur privé ne sont pas obligés d’accorder une compensation salariale.

Sauf que les chiffres de Statistics Mauritius sont souvent contestés par les représentants des salariés. «Ce comité tripartite nous permet de démontrer que la vie est devenue plus chère pour les Mauriciens et aussi de demander au gouvernement d’effectuer un rattrapage sur le coût de la vie non compensé durant ces dernières années», souligne Naraindranath Gopee.

Dans tous les cas, le gouvernement a, la plupart du temps, fait un effort en faveur de ceux qui se trouvent au bas de l’échelle. L’année dernière, par exemple, même si le taux d’inflation était de 1,3 %, une compensation de Rs 250 avait été accordée à ceux touchant jusqu’à Rs 10 000. Compensation qui avait été étendue à ceux percevant des prestations sociales.