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Madagascar : la capitale, principal enjeu de la bataille des municipales

30 juillet 2015, 11:53

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Madagascar : la capitale, principal enjeu de la bataille des municipales

Quelque 1 695 communes, à Madagascar, sont appelées à élire leurs maires et conseillers municipaux, demain, vendredi, avec des duels ou triangulaires très attendus, notamment à Fianarantsoa (centre). Mais le véritable enjeu se concentre à Antananarivo dont la mairie sert depuis des années de tremplin présidentiel et où la compétition présente un avant-goût d'élection présidentielle en vue de 2018.

 

L'ancien président Marc Ravalomanana (2002-2009), revenu d'exil fin 2014 et libéré de son assignation à résidence, est parti très tôt en campagne pour tenter de placer son épouse Lalao à la tête de la capitale. Elle affrontera la journaliste et chroniqueuse Lalatina Rakotondrazafy, candidate d'Andry Rajoelina, président non élu de 2009 à 2013 et qui comme M. Ravalomanana, ne cache pas sa volonté de revenir au pouvoir.

 

Le troisième grand candidat à la mairie d'Antananarivo est l'homme d'affaires Hery Rafalimanana, qui porte les ambitions du camp présidentiel. Il s'était déjà présenté en 2007, mais sous la couleur de M. Ravalomanana. Si la loi a interdit au chef de l'Etat de faire campagne, ses deux adversaires ne s'en sont pas privé, à grand renfort de distribution de T-shirts ou de concerts populaires gratuits.

 

Les dernières élections municipales à Madagascar datent de 2007. Elles avaient permis à M. Rajoelina de devenir maire de la capitale pour ensuite renverser début 2009 le président de l'époque, Marc Ravalomanana, lui-même ancien maire d'Antananarivo de 1999 à 2002. Antananarivo est la ville malgache qui cumule le plus de problèmes. Embouteillages, difficile ramassage des ordures, trottoirs encombrés de vendeurs, l'insalubrité gagne même le centre-ville. Le maire sortant, le colonel Joseph Ramiaramanana, n'assure qu'un intérim depuis mai 2015.

 

Les résultats devraient tomber dès vendredi soir tard pour la capitale, mais le décompte prendra plus de temps ailleurs. Ces élections municipales sont la seule occasion pour les électeurs de s'exprimer avant 2018 et c'est donc un test important, en plein bras de fer entre le chef de l'Etat et les députés de MM. Rajoelina et Ravalomanana.

 

Ces derniers ont tenté coup sur coup au Parlement un vote de destitution fin mai, puis un vote de censure du gouvernement début juillet. Ni la destitution ni la censure n'ayant abouti, les municipales tiennent désormais lieu de baromètre.

 

En outre, les maires élus iront former le corps des grands électeurs chargés de désigner la chambre haute du parlement prévue par la nouvelle Constitution.