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Stupéfiants: la descente aux enfers d’un jeune drogué racontée par sa mère

6 juillet 2015, 18:15

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Stupéfiants: la descente aux enfers d’un jeune drogué racontée par sa mère
Il n’avait que neuf ans quand il a fumé sa première cigarette. Ashwin*, aujourd’hui âgé de 19 ans, est ensuite passé à l’herbe, aux sirops et aux comprimés, avant de se tourner récemment vers les drogues de synthèse. Il s’en procure avec l’aide de sept amis, qui sont également toxicomanes. Le jeune homme est entré de plain-pied dans l’univers de la drogue. 
 
C’est la mort dans l’âme que sa mère Baby* raconte son calvaire. La situation est devenu préoccupante lorsqu’Ashwin est entré au collège. «Il cumulait les mauvais rapports. Il a commencé à avoir de très mauvaises fréquentations.» Baby a essayé de se rapprocher de son fils pour lui faire entendre raison. «Au début, il nous faisait croire qu’il avait changé. Jusqu’au jour où on a appris qu’il a commencé à prendre du sirop», confie-t-elle.

«Battue» par son fils

Ashwin, poursuit-elle, s’en procurait dans des pharmacies. Il s’y rendait aussi pour obtenir des comprimés de Rivotril et de Nova, entre autres. Sa mère explique qu’elle retrouvait souvent des sachets vides dans les poches de son pantalon.
 
Baby explique qu’après la mort de son époux, Ashwin lui exigeait de grosses sommes d’argent. Et quand la sexagénaire refusait de lui en donner, il s’emportait. Elle se souvient ainsi du soir où il l’a tabassée. Ce soir-là, il revenait d’une fête et semblait sous l’influence de la drogue. «Il m’a demandé de l’argent et j’ai refusé car je n’en avais pas.» Elle se rappelle chaque coup de poing reçu au visage et chaque coup de pied à l’estomac.
 
Une fois son méfait commis, Ashwin a laissé sa mère, gisant sur le sol. Elle saignait abondamment. À tel point  qu’elle a dû ramper jusqu’au téléphone pour appeler des proches. Elle est restée à l’hôpital plusieurs jours durant.
 
Ce n’est que par la suite qu’elle a appris que le jeune homme avait consommé des «konprimé lisien» lors de cette fête. Baby a porté plainte contre son propre fils. Mais elle a fini par se rétracter et a retiré sa plainte, croyant qu’il allait changer.

Espoir 

Ashwin fait l’objet de plusieurs plaintes de la police. Un jour, des policiers ont informé Baby que son fils, soupçonné de faire partie d’un gang, a été arrêté. Les va-et-vient au poste de police sont ensuite devenus une habitude pour Baby.
 
Aujourd’hui veuve et retraitée, Baby raconte qu’elle a pourtant travaillé dur pour que son fils ne manque de rien. Cette sexagénaire était directrice de département au sein d’une usine et son époux était chauffeur de taxi. Ce dernier - décédé d’une maladie – et elle ont d’ailleurs tout essayé pour sortir leur unique fils de cet enfer. Psychologues, enseignants, travailleurs sociaux… Rien n’a fonctionné.
 
Aujourd’hui, le jeune homme a abandonné les bancs de l’école. Il traîne dans les rues en compagnie de ses amis. Le soir, il ne rentre qu’après avoir consommé de la drogue, indique sa mère. Elle espère toujours qu’il va changer.
 
 
* prénoms modifiés