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Tamarin: un festival au nom de l’écologie et de l’art

3 juillet 2015, 17:03

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Tamarin: un festival au nom de l’écologie et de l’art

En l’espace de quelques semaines, la cour des bureaux de Trimetys à Tamarin s’est transformée en un véritable atelier à ciel ouvert. L’écologie et la créativité y règnent en maîtres. C’est un peu le cas pour tout le village qui vibre au rythme des activités et préparatifs autour de The Bridge Tamarin Eco- Arts Festival. Petite incursion dans cet univers en gestation.

 

Le contraste est frappant. Il y a d’abord une cour au fond de laquelle se trouve une belle maison coloniale avec un jardin bien entretenu. Puis dans un coin toute une accumulation de matériaux de récupération : palettes, bouteilles en verre et en plastique, de la ferraille, des roues et des pneus de toutes sortes.

 

«Etre écologiques tout en étant ludiques»

 

Dans ce fouillis, quelques individus travaillent à donner vie à une foule de créations les unes plus formidables que les autres. La scène est parfois surréelle : une fourmi géante aux yeux faits de phares de voiture, un arbre grandissant au gré du plastique, tout comme ces serpents colorés faits de bouchons qui commencent à peupler les poutres de l’atelier.

 

Plus loin des groupes de jeunes s’attellent à nettoyer, couper, placer des objets et des dispositifs. Ce sont les décors du festival qui sont en train d’être créés à partir de matériaux de récupération. Toute cette agitation est l’initiative de Jayeen Jhuboo, directeur de Trimetys mais aussi écologiste et artiste dans l’âme. Il a décidé de mettre sur pied un festival pour partager sa passion. «Le concept est de faire rêver les gens, de les amener à être écologiques tout en étant ludiques», explique-t-il.

 

Entouré d’une équipe d’artistes, d’écologistes et de volontaires, il a récupéré du matériau auprès de particuliers, de sponsors et aussi à travers le nettoyage. C’est le concept d’upcycling qui est mis en avant pour les créations : «L’upcycling requiert plus de créativité et d’improvisation car c’est utiliser la matière telle quelle alors que recycler c’est la détruire pour la transformer en autre chose»,dit le directeur du projet.

 

200 enfants participent

 

Hormis le côté artistique et créatif, il y a tout un côté social qui entre en jeu. Les organisateurs ont choisi d’engager la communauté, notamment les écoles, dans ce projet. «Environ 200 enfants de quatre écoles de la région viennent participer à des ateliers. Les enfants de diverses couches sociales travaillent ensemble à travers le monde artistique et écologique», s’enthousiasme Jayeen Jhuboo.

 

Il y a également l’implication du public en général à travers le concept d’apprentissage. Les intéressés peuvent s’inscrire en tant que bénévoles ou apprentis. Tout en aidant pendant les trois mois de préparatifs, ils pourront bénéficier de formations dans la permaculture (NdlR : science visant à créer des sociétés humaines respectueuses de la nature et des hommes, entre autres, par l’écologie et le savoir des sociétés traditionnelles), la collecte d’eau de pluie, les énergies renouvelables ou encore les maisons écologiques.

 

Des bénévoles pour donner de leur temps et de leur énergie dans les départements artistique et logistique sont aussi en demande. Des certificats de participation ou MQA approved, des goodies ainsi que des tickets gratuits attendent les participants.

 

Bouteilles en plastique, ferraille, pièces mécaniques, polystyrène et fil de fer

 

Tout ce processus va culminer par un week-end où tout le village de Tamarin sera en fête. Du 2 au 4 octobre se tiendra la première édition de The Bridge Tamarin Eco-Arts Festival. Il y aura quatre sites avec des scènes pour accueillir des artistes, des groupes de musique, des exposants et des festivaliers. Sont aussi prévus un Nature’s Market, des artisans pour promouvoir le produit local, de la musique live, du street art.

 

«C’est un élément de rapprochement entre les Mauriciens et l’écologie mais aussi de la société en général. Notre but est de faire de Tamarin la référence en termes de village écologique et artistique»,confie Jayeen Jhuboo. Sonsouhait ultime : que ce festivaldevienne «le» festivalque les gens de Tamarinvoudraient s’approprier.

 

Les organisateurs récupèrent toujours du matériau et lancent un appel à ceux qui pourraient les aider en ce sens. Leur top 5 de matériaux : bouteilles en plastique, ferraille, pièces mécaniques, polystyrène et fil de fer. Plus d’informations sont disponibles sur la page Facebook dédiée au festival ou encore le site http://www.thebridgefestival.mu/accueil/.

 

 

 > Jayeen Jhuboo montrant quelques créations.