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Les cyclones les plus dévastateurs

13 janvier 2015, 21:21

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Les cyclones les plus dévastateurs

A chaque approche de cyclone, c’est la même rengaine. «Cela fait bien longtemps qu’on n’en a pas eu de gros», disent certains. «Celui-là, c’est du petit lait à côté de tel ou tel cyclone de ma jeunesse», rétorquent d’autres. Et ils n’ont pas tort. A l’heure où Bansi menace toujours le pays, les conditions cycloniques qui prévalent actuellement ne sont en rien comparables à celles causées par certains cyclones du passé.

 

De mémoire d’homme, le plus formidable d’entre eux reste sans conteste Carol. Ce cyclone tropical intense, dont l’œil est passé sur Maurice le 28 février 1960, a suivi de près Alix, qui a frappé l’île un mois avant la venue de son tristement célèbre successeur. Alix avait déjà causé des dégâts considérables, préparant le terrain pour la catastrophe qui s’annonçait.

 

Au plus fort de la colère de Carol, des vents de 256 km/h sont enregistrés à Port-Louis, 238 à Pamplemousses et 221 à Plaisance. On estime même que les rafales à Quatre-Bornes ont atteint les 280 km/h ! 70 000 maisons sont détruites, 100 000 personnes se retrouvent sans foyer. Le nombre de morts s’élève à 42 et on dénombre plus de 1 700 blessés…

 

Carol est passé sur Maurice le 28 février 1960.

 

Le pays a eu beaucoup de mal à se remettre de la catastrophe. Carol précédait la venue de deux autres cyclones remarquables, certes moins dévastateurs, mais qui ont frappé au moment où Maurice était encore à genoux. Jenny, en 1962, avec des rafales de 235 km/h enregistrées à Port-Louis, fait 14 morts et détruit 8 000 foyers. Et Danielle, en 1964, un cyclone de petit diamètre mais puissant, provoque des vents maximaux de 219 km/h et cause trois décès.

 

Dans les années 70, Gervaise détruit de nombreuses maisons et cause un long arrêt de l’alimentation électrique. Il fait 10 morts, tandis que des milliers de sans-abri errent dans les rues. En 1979, l’œil du cyclone Claudette traverse l’île de part en part et cause d’affreux dégâts. Des vents de 231 km/h sont enregistrés à Plaisance, un record. Six personnes trouvent la mort, 34 sont blessées, et 3 706 Mauriciens se retrouvent sans abri.

 

Avant qu’on ait eu l’idée de les nommer, d’autres cyclones ont frappé l’île avec une force ravageuse. Celui de mars 1931, qui passe à son point le plus rapproché à 5 km du sud de l’île, fait 11 décès et jette à la rue 2 500 personnes. Si les rafales enregistrées ne dépassent pas les 180 km/h, les dégâts sont considérables à Port-Louis, où Tranquebar est complètement rasé.

 

Des vaisseaux de guerre échoués à Port-Louis

 

Mais le plus dévastateur des cyclones enregistrés à Maurice a eu lieu en avril 1892. Les vents soufflent avec une telle force qu’ils détruisent l’anémomètre, qui avait avant cela enregistré des rafales de plus de 240 km/h. Environ 1 200 personnes perdent la vie, tandis que le nombre de blessés s’élève entre 3 000 et 4 000. La tempête détruit d’innombrables foyers, et 50 000 Mauriciens sont sinistrés. La capitale a été ravagée en quelques heures.

 

D’autres cyclones impressionnants ont frappé l’île avant que les Anglais n’en prennent possession et qu’on ne puisse mesurer leur force. En 1760, de nombreux vaisseaux de guerre échouent à Port-Louis, drossés par des vagues immenses et des vents surpuissants. Et en 1702, après une tempête dévastatrice accompagnée de graves inondations, une anecdote permet d’estimer la force avec laquelle l’île est frappée : on retrouve des cornes de cerfs morts dans des branches d’arbres dans la région de Grande-Rivière-Nord-Ouest.

 

Toutefois, quelques cyclones notables ont également été enregistrés ces dernières années. Beaucoup se souviennent par exemple d’Hollanda, en 1994, dont l’œil est passé tout près du nord-ouest de l’île. Des rafales de 216 km/h sont enregistrées à Port-Louis. On dénombre deux morts et plus de 2 500 maisons gravement endommagées.

 

L’œil d’Hollanda est passé tout près du nord-ouest de Maurice. 

 

Plus près de nous, Dina fait également de très gros dégâts en janvier 2002. Pour certains, il s’agit du dernier grand cyclone. Des vents de 206 km/h sont enregistrés à Port-Louis, et de 228 km/h sur la plage du Morne. Des trombes d’eau s’abattent sur l’Ouest, où 745 mm de pluies sont enregistrés en 24 heures.

 

En 2007, Gamède fait deux décès, et en 2008, Lola provoque de graves inondations, mais rien de comparable aux désastres d’autrefois.

 


Des passants venus admirer les vagues à Port-Louis lors du cyclone Gamède.