Publicité

Sucre: la grève levée; un accord signé

28 novembre 2014, 07:25

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Sucre: la grève levée; un accord signé

C’est l’accalmie dans l’industrie sucrière. Aux petites heures du matin, ce vendredi 28 novembre, sucriers et syndicalistes sont parvenus à un accord quant à la hausse salariale demandée  par les travailleurs de ce secteur. Ces derniers s’étaient mis en grève depuis le 19 novembre dernier pour revendiquer leurs droits. 

 

C’est avec l’aide de leur homme de loi Me Rex Stephen que les syndicalistes du Joint Negotiating Panel (JNP) ont mené les discussions en vue de la rédaction de cet accord. Celui-ci stipule que la hausse sera de 13 % et qu’elle sera étalée sur trois ans au lieu de quatre comme le proposaient initialement les sucriers. 

 

Ces propositions avaient été mises en avant par le ministère du Travail, et le ministre Shakeel Mohamed se réjouit que les choses ont finalement pu se décanter. Il a, du reste, salué le courage des travailleurs de l’industrie sucrière pour avoir mené cette grève. «C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans l’émancipation des travailleurs de ce secteur», a-t-il soutenu. 

 

Dans le cadre de cet accord, la MSPA a de son côté accepté de ne pas revenir sur les droits acquis des travailleurs devant un arbitre indépendant. C’était le principal obstacle hier lors des négociations.

 

Et finalement, une fois cet accord signé ce ne sera que le litige qui sera porté devant un arbitre indépendant. Ashok Subron a, du reste, proposé le nom de Bushan Domah pour cette tâche. 

 

Pour rappel, hier a été particulièrement mouvementée, tant au niveau du JNP que celui de la MSPA. Les deux camps n’ont cessé de faire une série de propositions et de contre-propositions par le biais des cadres du ministère du Travail. Shakeel Mohamed a, lui, proposé que les deux parties fassent appel à un arbitrage indépendant et que la hausse salariale de 13 % se fasse en trois tranches : 7 % en 2014, 3 % en 2015 et 3 % en 2°16. 

 

À 15 heures hier, le JNP et la MSPA devaient donner leur avis sur cette proposition. Mais les sucriers ont préféré convoquer la presse pour réaffirmer leur position : une hausse salariale en quatre tranches de 4 % en 2014 et 2015, puis 2,5 % en 2016 et 2017. 

 

Plus tard, vers 16 heures, le JNP a déclaré qu’il acceptait la proposition de Shakeel Mohamed mais refusait que «les droits acquis des travailleurs soient référés à un arbitre indépendant». Ces droits acquis, explique Ashok Subron, sont le droit au congé du dimanche et le droit de ne pas reprendre le travail le 3 janvier. «Ce sont des droits acquis après plusieurs années de lutte. On ne peut pas remettre en question les droits acquis. Si c’est le cas, il n’y aura tout simplement pas d’accord», a lancé le syndicaliste, visiblement agacé, à un panel de cadres du ministère du Travail.

 

La réponse des syndicalistes a été transmise à la MSPA qui aurait alors, selon le JNP, accepté de payer les grévistes pour leurs jours de grève s’ils acceptaient que les droits acquis soient portés devant un arbitre indépendant. «C’est un chantage ignoble. La MSPA joue à un jeu dégoûtant», s’est indigné Ashok Subron. Les discussions se sont alors poursuivies jusqu’à tard, par l’intermédiaire des cadres du ministère du Travail, afin d’essayer d’aplanir les «macadams» et de trouver un accord in extremis. 

 

A l’issue de cet accord, Gilbert Espitalier-Noël a, lui, confié qu’il faut désormais que les travailleurs et les sucriers se montrent solidaires face aux défis qui s’annoncent dans ce secteur. «Il y a une période difficile devant nous. Il s’agit désormais de  regarder devant nous ensemble et d’avancer», a-t-il indiqué.