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Métro léger: l’ACIM demande un débat national

22 octobre 2014, 15:20

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Métro léger: l’ACIM demande un débat national

A une dizaine de jours de la visite de la ministre indienne des Affaires étrangères, qui pourrait déboucher sur la signature d’un accord sur le métro léger, l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) intensifie sa lutte contre ce projet. Ce dernier est un danger socio-économique pour le pays, estiment les membres de l’association, qui s’élèvent contre une telle idée depuis une vingtaine d’années.

 

«Nous sommes fermement convaincus que le pays n’a pas besoin d’un tel projet», a lancé Jayen Chellum, président de l’ACIM, durant un point de presse au siège de l’organisation, à Bell-Village, ce mercredi 22 octobre. Il a annoncé qu’une lettre pressant le Premier ministre de lancer un débat national sur cette question lui a été envoyée hier.

 

En effet, selon Jayen Chellum, le public n’a pas été suffisamment informé sur ce projet et ses implications. De plus, étant donné que le Parlement a été ajourné, il s’interroge sur le bien-fondé de la concrétisation d’un tel projet par un «caretaker government». «Ne vaut-il pas mieux attendre les résultats des élections avant de prendre cette décision?»

 

Prenant la parole à son tour, l’ingénieur mécanique Sangeelee Pooramen, qui a réalisé une étude sur le métro léger en 1994, soutient que le projet ne devrait pas coûter moins de Rs 40 milliards, au lieu des Rs 22 milliards prévues. De plus, d’après ses calculs, un ticket de métro devrait coûter Rs 120 à 140, alors que l’Etat a annoncé que le prix serait le même que celui d’un ticket de bus.

 

L’ingénieur s’est également insurgé contre la Singapore Corporation Enterprise (SCE), agence de consultants qui a réalisé une étude de faisabilité et choisi la compagnie de construction qui devra réaliser le projet. «SCE n’a aucune expérience dans ce type de projet. Ce n’est d’ailleurs pas cette compagnie qui a réalisé le Mass Transit System et le métro de Singapour, c’est le Japon», soutient-il. Par ailleurs, dans son étude de faisabilité, qui est selon lui «calquée» sur tout ce qui a été fait avant cela, la compagnie ne donne «aucune garantie» sur le coût des travaux et de la mise en œuvre du projet. Il ajoute que REFKONS, la compagnie de construction indienne choisie, n’est pas plus compétente dans le domaine du métro léger.

 

L’ACIM se demande d’ailleurs quelle sera la nature de ce nouveau transport public à Maurice. «Est-ce que ce sera un Light Transit System, un Mass Transit System ou un monorail ? Nous allons vers la signature d’un accord, mais on ne sait pas ce que le gouvernement propose», déplore Jayen Chellum.

 

Ce dernier est également très critique vis-à-vis du silence des grands blocs politiques sur cette question. Il explique que Navin Ramgoolam était à la base en faveur d’une nouvelle voie réservée aux autobus, mais que le MSM, qui était l’allié du PTr à l’époque, l’a persuadé de se lancer dans un projet de métro léger. «Selon le MSM, il y aurait pu y avoir des duty free autour des stations», se rappelle-t-il.

 

D’après Jayen Chellum, seul l’ancien ministre des Finances Xavier-Luc Duval s’est prononcé sur la question, et rejoint d’ailleurs les conclusions de l’ACIM. «Il a dit que ce n’est qu’un projet de prestige, et c’est ce que nous martelons depuis 20 ans», s’est-il exclamé.