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Nitin Chinien et Alain Bertrand : «Nous sommes en guerre contre les ‘roder bout’» 

22 août 2014, 13:34

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Nitin Chinien et Alain Bertrand : «Nous sommes en guerre contre les ‘roder bout’» 
«Nous sommes en guerre contre les ‘roder bout’ !» Nitin Chinien et Alain Bertrand sont plus déterminés que jamais. Les deux militants, qui avaient été arrêtés et détenus en 2013 et dont les charges ont été rayées cette semaine, ont condamné vivement les autorités lors d’un point de presse ce vendredi 22 août, au centre social Marie-Reine-de-la-Paix, à Port-Louis.
 
«Ces arrestations sont antidémocratiques. Elles constituent une atteinte à nos droits constitutionnels et à notre liberté d’expression», s’est exclamé Alain Bertrand, qui avait été appréhendé au Stade Anjalay le 12 mars 2013 pour avoir tenté de déployer une banderole «Say No to Coal» à côté du drapeau mauricien. 
 
Il soutient également que Nitin Chinien et lui-même ont été «détenus de manière abusive». Pour rappel, le chanteur engagé avait passé 21 jours en détention, tandis qu’Alain Bertrand avait été maintenu en cellule pendant 3 jours. «Nous vivons dans un Etat qui prône la dictature», a déploré l’activiste d’Azir Moris.  
 
De son côté, Nitin Chinien a confié que ces 21 jours en cellule ont eu «un impact négatif» sur sa vie. Il soutient avoir du mal à trouver du travail depuis, et que Jameel Peerally a dû l’aider à subvenir aux besoins de sa famille. «Beaucoup de gens n’ont pas compris ce que j’ai voulu dire», a-t-il déclaré à propos des vidéos Youtube qui lui ont valu ses déboires judiciaires
 
Le chanteur explique ne pas voir «ce qu’il y a de mal à dénoncer la corruption», et que ne pas agir ainsi est d’ailleurs punissable par la loi. «Je suis sorti avec plus de conviction pour la lutte, mais je n’ai pas la rage», a-t-il fait valoir. Il a également annoncé avoir écrit une lettre au directeur général de la Mauritius Broadcasting Corporation, Dan Callikan, pour réclamer les Rs 543 000 qu’il estime que la compagnie lui doit. Nitin Chinien a précisé n’avoir pas réclamé d’arriérés pour ses années de service. 
 
Egalement présent à ce point de presse, l’avocat Erickson Mooneapillay a estimé que ces charges rayées sont «un désaveu» des autorités «par rapport à des arrestations arbitraires». Il a rappelé que l’article 12 de la Constitution prévoit le droit à la liberté d’expression. «Sans cela, le mot ‘démocratie’ est vide de sens», a ajouté l’homme de loi. Il s’est par ailleurs insurgé contre «l’utilisation abusive et irréfléchie» des actes d’accusations provisoires.
 
Alain Bertrand et Nitin Chinien ont confirmé qu’ils comptent poursuivre l’Etat.