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Madagascar : Le remaniement sur la touche

29 juillet 2014, 08:17

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Madagascar : Le remaniement sur la touche

Le remaniement gouvernemental n’est pas à l’ordre du jour. Le Président donne plus de temps à Roger Kolo et ses ministres.

 

Le bras de fer risque d’être rude. « Le Premier ministre [Roger Kolo] lui-même s’est donné six mois pour une évaluation des résultats de son gouvernement. L’équipe n’est là que depuis trois mois. (…) Laissez-les travailler », a déclaré à la presse Hery Rajaonari­mam­pianina, président de la République, jeudi, à Iavoloha. Une manière probable d’indiquer qu’un remaniement gouvernemental n’est pas prévu dans les prochaines semaines, en tout cas pas à l’initiative du Chef de l’État.

 

Des rumeurs persistantes ont évoqué l’éventualité d’un remplacement de Roger Kolo et ainsi, la recomposition du gouvernement. Les maladresses du Premier ministre et son manque de maîtrise de certains sujets, notamment économiques, ont été évoqués, comme probable motif qui pourrait amener le Chef de l’État à prendre cette décision.

 

Les déclarations du président Rajaonarimampianina de jeudi semblent, cependant, contredire les pronostics de certains analystes quant à l’avenir du gouvernement Kolo. « Je suis pour la culture du résultat, et les évaluations des travaux du gouvernement ont déjà commencé.

 

Cependant, laissons-les continuer à travailler », a ajouté le locataire d’Iavoloha. Jusqu’ici pourtant, peu de résultats convaincants sont à mettre à l’actif du gouvernement. Sa latence sur certains sujets laisse, en outre, l’opinion perplexe.

 

Lors d’un entretien à son bureau à Ambohijatovo, Eléonore Johasy, ministre de la Population, des lois sociales et de la promotion de la femme a défendu que « trois mois ne sont pas suffisants pour évaluer un gouvernement ».

 

À elle d’ajouter que les départements ministériels attendent, par ailleurs, le réaménagement du budget par la loi de finances rectificative (LFR), pour passer à l’acte. La LFR devrai être à l’ordre du jour de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui débutera le 30 juillet.

 

Remplacement difficile

 

Le Chef de l’État pourrait en tenir compte dans ses évaluations, lui qui, contrairement au Premier ministre, n’a pas fixé de deadline pour que le gouvernement soit convaincant. Les événements de ces derniers jours pourraient, toutefois, amener le Président à revoir sa position. À la suite de l’incarcération de deux journalistes pour cause de diffamation, la  démission de Rivo Rakotovao, ministre d’État en charge de l’Aménagement du territoire, de l’infrastructure et de l’équipement, faisant partie des plaignants, est réclamée.

 

Jusqu’ici le ministre d’État ne s’est pas prononcé sur le sujet. De plus, après avoir fait machine arrière, probablement à contrecœur, en retirant sa plainte contre les deux journalistes, Rivo Rakotovao pourrait ne pas être disposé, une nouvelle fois, à plier sous la pression de l’opinion. Son désistement a fait suite à une demande du Président de la République.

 

À entendre les dires de ce dernier, jeudi, il est peu probable qu’il en remette une couche pour demander à son ministre d’État de céder sa place. Les proches du Chef de l’État, pour défendre le Premier ministre, avancent que Roger Kolo a été nommé parce que Hery Rajaonari­mam­pianina voulait une personne de confiance qui sache travailler avec lui.

 

La composition de l’Exé­cutif laisse penser, que les mêmes critères ont primé pour la nomination aux postes à haute responsabilité et la conduite de certains ministères-clés. Une source proche de la présidence a reconnu qu’« en cas de remaniement, trouver d’autres personnes qui remplissent ce critère sera difficile ». Roger Kolo et son équipe pourraient encore avoir de beaux jours devant eux.