Publicité

Baie-du-Tombeau: il rase des maisonnettes pour faire partir des squatters

26 juillet 2014, 11:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Baie-du-Tombeau: il rase des maisonnettes pour faire partir des squatters
Les familles Rey, Thérèse et Pierrette ont dormi à la belle étoile hier soir. Les maisonnettes en tôle où elles habitaient depuis plus de vingt ans ne sont plus. Elles ont été détruites peu après 9 heures hier, vendredi 25 juillet, par l’un des propriétaires du terrain où elles se trouvaient. Situé à la route Macadam à Baie-du-Tombeau, ce terrain de 2,15 arpents appartenant à Premduth Sowaruth et ses quatre soeurs leur a été légué par héritage.
 
 
«Il y a cinq ans, on a voulu vendre le terrain et distribuer la somme entre nous en vue de projets pour nos enfants», explique Premduth Sowaruth, un habitant de Laventure âgé de 62 ans. Lors de leur visite sur les lieux pour l’exercice d’arpentage, ils découvrent plusieurs familles qui y ont construit des maisonnettes en tôle.
 
 
Les propriétaires ont recours à la justice afin que les squatters vident les lieux. La Cour suprême ordonne à ces familles de quitter les lieux au plus tard le 31 août 2013. «Certaines d’entre elles sont parties, alors que sept autres y sont restées. Depuis que le délai est écoulé, je vais tous les deux mois leur rappeler qu’elles doivent partir. Mais en vain», soutient cet ancien receveur d’autobus de Rose-Hill Transport.
 
Accompagné de ses trois fils, de l’huissier et de policiers de Baie-du-Tombeau, entre autres, Premduth Sowaruth a débarqué à la route Macadam, hier matin, pour faire démolir les maisonnettes. Et demander aux familles concernées de vider les lieux au plus tard aujourd’hui, samedi.
 
«Où va-t-on partir? C’est justement parce qu’on n’a nulle part où aller qu’on est resté au-delà du délai qui nous a été accordé. On n’a pas les moyens de louer une maison. Nos maris ou concubins sont des maçons et apprentis maçons, ils n’ont donc pas de boulot fixe. Nous, les femmes, on ne travaille pas», soutiennent, en substance, Stella Rey, Aniella Thérèse et Dorice Pierrette, toutes mères de famille.
 
 
Et d’ajouter que cela fait longtemps qu’ils ont entrepris des démarches pour l’acquisition de terres de l’État, «mais on n’a rien entendu à ce niveau.» Munis de leur avis de la cour, ils ont aussi été au ministère du Logement et des Terres. 
 
«On a laissé savoir que notre cas était urgent, mais on nous a dit qu’il y a plusieurs cas avant le nôtre et qu’on doit patienter. Du coup, on n’a eu d’autre choix que de rester sur ces terres qu’on occupe depuis tant d’années », expliquent les membres de ces sept familles.